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La bataille pour la présidence de la Commission européenne est lancée

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Les candidats à la présidence de la Commission européenne : (de g. à d.) la centriste Margrethe Vestager, le socialiste Frans Timmermans et le conservateur Manfred Weber, le 15 mai à Bruxelles.

Les discussions sur les prochaines nominations à la présidence de la Commission européenne s'annoncent ardues en raison de la nouvelle composition du Parlement européen.

Pas de répit pour les prétendants à la présidence très convoitée de la Commission européenne. Alors que les 28 dirigeants de l’UE doivent se réunir mardi 28 mai à Bruxelles autour d’un dîner pour s’accorder sur un choix, les trois candidats en lice – le conservateur Manfred Weber (PPE), le social-démocrate Frans Timmermans et la centriste Margrethe Vestager – sont à pied d’œuvre pour rallier un maximum de soutiens.

Les tractations s’annoncent nettement plus longues et ardues qu’en 2014. À l’époque, la nette victoire du groupe conservateur PPE avait naturellement fait émerger Jean-Claude Juncker. Cette année, le nouvel équilibre des forces au Parlement a, il est vrai, bouleversé la donne. Le parti populaire européen (PPE), fort de 180 sièges au Parlement selon les dernières projections (contre 216 actuellement) n’est plus en mesure de constituer une majorité avec les sociaux-démocrates (S&D) qui en comptent 146 (contre 185 aujourd'hui). Une première depuis 1979.

Manfred Weber courtise les Verts

Pour la famille conservatrice, qui reste la première formation au Parlement, le choix reste simple : "Nous avons gagné les élections. Nous ne réclamons qu’un poste : la présidence de la Commission pour Manfred Weber", affirmait dimanche soir le président du PPE, Joseph Daul. De son côté, le chef de file du PPE, Manfred Weber, qui signe le score le plus faible de l’histoire de la CDU-CSU en Allemagne, ne s’est pas éternisé à Munich, préférant s’entretenir à Bruxelles avec les Verts en vue d'une future alliance au Parlement. Pour les convaincre, le Bavarois de 46 ans s’est engagé, en cas de nomination à la tête de la Commission européenne, à inscrire la protection de l’environnement à l’agenda.

Même en cas de ralliement des Verts (70 sièges), le candidat du PPE aurait encore besoin d’une troisième force pour obtenir la majorité. Or, l'actuel chef du groupe au Parlement depuis 2014 peine à faire l’unanimité. Pour le président français Emmanuel Macron (dont le parti appartient aux libéraux de l’ADLE), le Grec Alexis Tsipras (du groupe des sociaux-démocrates) et le Hongrois Viktor Orban (du PPE), il n'a ni l'expérience, ni l'autorité requises pour diriger l'exécutif bruxellois et s’imposer comme l'interlocuteur des chefs d'État et de gouvernement. Manfred Weber n'a jamais occupé de poste ministériel et est quasi-inconnu en Europe.

"Une majorité est possible sans le PPE"

Face à lui, les sociaux-démocrates veulent aussi placer leur candidat, l’actuel vice-président de Jean-Claude Juncker Frans Timmermans, âgé de 58 ans. Après une belle campagne, le Néerlandais peut se targuer d'avoir hissé son parti, le PvdA, en tête du scrutin aux Pays-Bas, déjouant les pronostics. Sa nomination s’annonce toutefois difficile, reconnaît-il, puisque sa formation a perdu encore plus de sièges que le PPE.

"Une majorité est possible sans le PPE dans l'hémicycle", a estimé le Néerlandais. En effet, une entente semble se dessiner avec les libéraux pour tenter de barrer la route à Manfred Weber. Le groupe centriste ADLE et la liste Renaissance de LREM ont pris part à la course en proposant pour le poste la Commissaire européenne à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, 51 ans.

Celle qui s’est fait connaître lors de procès contre des sociétés américaines telles que Google ou Apple, s'est fait une réputation de dame de fer à ce poste. Le président américain Donald Trump l'a surnommée la "'tax lady' de l'UE". Originaire d'un petit pays, appréciée par Angela Merkel, elle pourrait coiffer ses deux rivaux par élimination ou grâce à une entente avec Frans Timmermans pour évincer Manfred Weber.

L'ADLE en position d'arbitre ?

C’est en effet le but de l'ADLE, qui s'estime en situation de force sur le plan européen, en s’autoproclamant le faiseur de roi face aux conservateurs du PPE et aux socialistes. Bien décidé à se replacer au centre du jeu après la courte défaite de la liste LREM face à celle du Rassemblement national, Emmanuel Macron enchaîne les rendez-vous : dîner lundi soir avec le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez, sorti grand vainqueur du scrutin ; discussion téléphonique avec la chancelière allemande, Angela Merkel, dimanche soir.

Le président français, qui a fait de la "refondation de l'Europe" l'une des priorités de son quinquennat, a également avancé l'heure de son départ pour Bruxelles mardi pour un déjeuner avec le Premier ministre belge, Charles Michel, et d'autres dirigeants européens. Il s'entretiendra ensuite avec les Premiers ministres du groupe de Visegrad (Slovaquie, République tchèque, Pologne, Hongrie), bastion du camp nationaliste, avant de rencontrer le président du conseil, Donald Tusk.

Michel Barnier, non candidat

Les dirigeants européens pourraient toutefois choisir un non-candidat. Le Français Michel Barnier, 68 ans, rêve de jouer ce rôle. Il n'est pas entré dans la course pour ne pas interférer avec son mandat de négociateur du Brexit. Membre du PPE, deux fois commissaire européen, ancien chef de la diplomatie et plusieurs fois ministre en France, il a obtenu une place au conseil des chefs d'État et de gouvernement dont il est l'interlocuteur pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le principal blocage à sa nomination viendra du Parlement européen. "Le PPE ne soutiendra pas un candidat qui ne s'est pas présenté avant le scrutin", a averti Manfred Weber. Angela Merkel s'est également positionnée en faveur du principe de nomination d'un "Spitzenkandidat" avant l'échéance électorale.

Si aucune décision ne devrait être prise d’ici mardi, Emmanuel Macron et Angela Merkel partagent "la volonté d’aller relativement vite dans le processus de nomination". L'élu devra être adoubé par la majorité des chefs d'État et de gouvernement membres du Conseil européen lors d'un sommet les 20 et 21 juin. Par la suite, la majorité absolue du Parlement devra l'approuver.



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