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Intervention à la télé risquée pour un Hollande décrédibilisé

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Intervention à la télé risquée pour un Hollande décrédibilisé

Désavoué par ses concitoyens dans un contexte de crise à multiples facettes, François Hollande se livre jeudi à la télévision à un exercice difficile, où la volonté de maintenir le cap risque de décevoir encore une opinion tendue. "Ce n'est pas le poids du rocher qui compte, l'important, c'est d'arriver tout en haut", disait François Hollande la semaine dernière en référence au mythe de Sisyphe, condamné à pousser sans fin un rocher jusqu'en haut d'une montagne. Une comparaison malheureuse puisque, dans la légende grecque, le rocher finit toujours par retomber avant de parvenir au sommet. Et force est de constater, huit mois après la prise de fonctions du chef de l'Etat, que la montagne est haute. "Ce n'est pas une crise, c'est un changement du monde", résumait lundi sur Europe 1 le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour expliquer l'atmosphère qui plombe le pays et l'impopularité de François Hollande. Sur France 2 jeudi à 20h15, le président, qui ne s'est pas adressé aux Français depuis le 31 décembre, aura 45 minutes pour convaincre face à David Pujadas. "C'est un rendez-vous logique, naturel, qui vient en son temps", dit-on à l'Elysée à propos de cette émission annoncée comme dépourvue de solennité, organisée sans public dans un studio différent de celui du journal de 20 heures. François Hollande tentera de renouer le lien avec des concitoyens dont un tiers seulement lui font confiance, un niveau historiquement bas à ce moment d'un mandat présidentiel dans la Ve République. "Tant que les Français vivent quotidiennement la crise de façon extrêmement dure, ils ne peuvent pas porter un regard positif sur l'action de l'exécutif. C'est impossible", tempère un proche conseiller du chef de l'Etat. 
 "RENDRE COMPTE AUX FRANÇAIS" 
 "L'ambition de cette émission n'est pas de faire remonter le président dans les sondages mais de rendre compte aux Français", ajoute-t-il, annonçant d'autres expressions dans les prochaines semaines avant la conférence de presse attendue mi-mai. Pour Philippe Braud, professeur en sociologie politique à Sciences Po, le président doit frapper fort pour être entendu. "Quand on veut retenir l'attention pendant 45 minutes, il faut avoir quelque chose à dire", résume-t-il. Malgré des impatiences exprimées sur de nombreux dossiers -taxe sur les super-riches, allocations familiales, cumul des mandats, entre autres-, l'entourage du président se contente de prédire des "précisions, des défrichages" présidentiels. Quinze jours après la visite de 36 heures à Dijon, loin d'avoir produit les effets escomptés en termes d'image, l'émission ne saurait se résumer à un exercice de communication. Que ce soit lors de l'interview du 14-Juillet, sur TF1 le 9 septembre, lors de la conférence de presse du 13 novembre ou de ses voeux, le président s'est présenté en capitaine gardant "le cap". Mais cela n'a pas suffi. "On est dans une phase très compliquée où on a commencé à faire plein de choses, qu'on ne peut pas encore toucher", se défend-on dans l'entourage du président. "Il y a un moment où tout ça mérite d'être mis en cohérence". Pour cette "prestation extrêmement difficile", François Hollande "sera jugé en tant que chef suprême", estime Mariette Sineau, du Centre national de recherche scientifique (CNRS), qui attend de lui "un exercice de pédagogie extrêmement clair". "Mieux vaut dire la vérité, même dure à entendre, plutôt que des paroles floues qui discréditeraient encore la politique avec en toile de fond les bons résultats de l'extrême droite lors des la législative partielle ce week-end", a-t-elle dit à Reuters. Dimanche, dans l'Oise, le candidat de l'UMP a remporté une courte victoire sur son adversaire du Front national lors d'un scrutin où la candidate PS avait été sortie au premier tour. A un an des élections municipales, "c'est le symptôme de ce qui ne va pas", résume un conseiller élyséen.
 "GRISAILLE FONDAMENTALE"
 La crise morale est aggravée par la récente démission de Jérôme Cahuzac après l'ouverture d'une information judiciaire le visant pour la détention supposée d'un compte en Suisse et la mise en examen de l'ex-président Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse au détriment de la milliardaire Liliane Bettencourt. Si François Hollande a tranché rapidement le cas Cahuzac, remplacé par Bernard Cazeneuve, il n'a pas remanié en profondeur le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Une équipe pléthorique où la cacophonie règne parfois, sous la houlette d'un chef de gouvernement assez peu visible, descendu aussi bas que le président dans les sondages. "Ils s'entendent bien, il n'y a pas de conflit entre eux mais cela fait doublon", estime Mariette Sineau. "Il aurait fallu une personnalité conflictuelle, pugnace, qui aille au charbon et fasse paratonnerre aux coups portés au président, un rôle que Jean-Marc Ayrault ne joue pas du tout". Mais de l'avis du politologue Roland Cayrol, "le problème ce n'est pas l'autorité, les couacs. La raison du divorce avec les gens c'est qu'ils ne voient pas le changement, ni les cartes qu'on va jouer pour nous en sortir". Malgré un programme en partie appliqué, la grogne s'exprime à droite comme à gauche et dans la rue, par centaines de milliers de personnes contre le "mariage pour tous". Dirigeants, élus et observateurs s'accordent à dire que c'est sur l'emploi que le chef de l'Etat est d'abord attendu. "Il avait promis d'inverser la courbe du chômage, ça n'en prend pas le chemin", commente Mariette Sineau. "Ceux qui sont dans la difficulté, au chômage, avec un petit salaire, des charges, le jugent à l'aune de leur situation personnelle". Roland Cayrol renchérit : "Le seul chiffre que les Français connaissent, c'est celui du chômage". "L'état de l'opinion sera longtemps pas bonne, ce n'est pas une émission télévisée qui va changer cette grisaille fondamentale. Tant que les chiffres du chômage seront à ce niveau, il n'y aura pas d'éclaircie", dit-il. 

 Avec Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse


3 Commentaires

  1. Auteur

    N'importe Quoi !

    En Mars, 2013 (13:11 PM)
    Bien fait pour lui !



    Au lieu de permettre à la CEDEAO de bien se mettre en Avant sur le dossier Malien comme il était convenu au départ, il a voulu prendre les honneurs et la gloire pour lui et la France.



    comme dit Fabius : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement du monde"



    Il est peut être temps de laisser aux Africains Francophone plus de liberté dans la gestion de leur vie.

    Les Blaise, Ado et autres pantins ont fait leur temps. On veut des gens qui défendent les intérêts de l'Afrique

    de l'Ouest pas des médaillés !







  2. Auteur

    Iciba

    En Mars, 2013 (14:27 PM)
    Macky est du même acabit que Hollande. pas charismatiques tous les deux mais Macky est beaucoup plus limité intellectuellement. Pour dire que le Sénégal est mal barré quoi !
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    Auteur

    Lool

    En Mars, 2013 (16:07 PM)
    tout sa c'est la faute a sarkosy il a tout niqué

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