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Donald Trump positif au Covid-19, la campagne présidentielle bouleversée

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Donald Trump positif au Covid-19, la campagne présidentielle bouleversée
Le président ne présenterait pas de symptômes sérieux. Mais sa course électorale est interrompue. 

L’ironie de la situation n’a pas dû échapper aux démocrates. Mardi soir encore, lors du premier débat qui l’opposait à Joe Biden, Donald Trump raillait l’utilisation par son adversaire du masque. «Je ne porte pas de masque comme lui. À chaque fois que vous le voyez, il porte un masque. Il pourrait parler à 50 mètres et il se pointe avec le plus grand masque qu’on n’ait jamais vu!», avait-il lancé, faisant sourire le démocrate. «Les masques sont OK. J’ai un masque juste là», avait-il dit en sortant le morceau de tissu de sa poche. «Je le mets quand je juge que c’est nécessaire.»


Deux jours plus tard, la première «surprise d’octobre», dont le camp républicain se serait bien passé, a fait l’effet d’un cataclysme: après des mois passés à minimiser la dangerosité et les conséquences du Covid-19, le président annonçait jeudi soir avoir été testé positif, tout comme son épouse, Melania. «Nous allons entamer notre quarantaine et le processus de rétablissement immédiatement. Nous nous en sortirons ENSEMBLE!», assurait-il sur Twitter. Quelques heures plus tôt, il déclarait que «la fin de la pandémie était en vue», lors d’un dîner pour une levée de fonds à la Maison-Blanche.

Le médecin de la présidence, Sean P. Conley, a publié un communiqué assurant que le couple présidentiel allait «bien à cette heure». «Je m’attends à ce que le président continue à assumer ses fonctions sans perturbations pendant sa convalescence, et je vous tiendrai informés de tout futur développement», a-t-il ajouté. L’un de ses conseillers a évoqué «au moins dix jours d’absence». Mark Meadows, son chef de cabinet, a indiqué vendredi que le président avait des «symptômes légers» et un «bon moral».

On ignore où et comment le président, testé quotidiennement, a pu être contaminé. Mais cette annonce survient alors qu’une de ses collaboratrices, Hope Hicks, a été testée positive après avoir développé des symptômes lors d’un meeting dans le Minnesota. Une information que la Maison-Blanche aurait dans un premier temps souhaité taire. Le président, pourtant alerté sur l’état de la jeune femme, a maintenu jeudi sa participation à une levée de fonds dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, au contact d’une centaine de participants.

Hope Hicks, qui a un accès privilégié au Bureau ovale, avait voyagé à bord d’Air Force One pour se rendre mardi au premier débat présidentiel à Cleveland, dans l’Ohio. De nombreux conseillers, ainsi que les enfants adultes de Trump, se trouvaient aussi dans l’avion présidentiel. Aucun n’a été vu portant de masque, à l’embarquement ou au débarquement.

À la Maison-Blanche, des tests ont été lancés en urgence dans les rangs du personnel proche et des conseillers, qui ont notamment participé à des séances restreintes de préparation au débat. La candidate à la Cour suprême, Amy Coney Barrett, qui avait été reçue par Trump, a été testée négative. Tout comme Ivanka Trump, Jared Kushner et le vice-président, Mike Pence, qui pourrait être amené à remplacer Donald Trump en cas d’incapacité.

Parmi l’avalanche de messages de soutiens, Joe Biden lui a souhaité un «prompt rétablissement». Vladimir Poutine a, quant à lui, jugé que sa «vitalité naturelle» lui permettrait de vaincre ce «virus dangereux». Mais le président, qui se décrivait en 2017 comme «germaphobe» et jugeait les poignées de mains «barbares», est considéré comme une personne à risque, en raison de ses 74 ans et de son surpoids, qui le range médicalement parmi les obèses.


Multipliant les signaux déroutants, il s’était interrogé en avril sur la possibilité technique de s’injecter du détergent pour tuer le virus, avant d’annoncer en mai qu’il prenait préventivement de l’hydroxychloroquine. Il est finalement apparu pour la première fois masqué en public le 11 juillet, alors que la pandémie tuait déjà massivement depuis des mois.

Défi politique

Même si le président reste asymptomatique, sa mise en quarantaine, à 32 jours de l’élection et à 13 jours du deuxième débat présidentiel, bouleverse une campagne électrique, déjà bouleversée par le coronavirus. Le président-candidat a dû annuler un déplacement dans l’État-clé de Floride vendredi, ainsi qu’un meeting samedi dans le Wisconsin, État décisif dans sa victoire il y a quatre ans.

Mais surtout, sa contamination au Covid-19 met sous les feux des projecteurs un virus dont il tente de minorer la dangerosité et les conséquences depuis des mois. Le coronavirus tue un millier d’Américains par jour en moyenne, portant à 207.000 le nombre de morts à travers les États-Unis à ce jour, soit 20 % des décès dans le monde (pour 5 % de la population). La pandémie a aussi dévasté une économie dont il comptait faire son principal argument électoral, ne cessant de plaider pour la réouverture rapide des entreprises et des écoles.

À la mi-septembre, après des mois d’ironie à l’égard des scientifiques et d’attaques contre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Trump a été accusé d’avoir menti aux Américains. Dans son livre Rage , le journaliste Bob Woodward, a révélé que, malgré sa conscience de la gravité de la crise au début de l’année, le président avait «délibérément minimisé» l’importance du virus afin de ne pas «créer de panique».

Plutôt que le coronavirus - que les démocrates ont tenté d’exploiter à leur avantage - le président a préféré axer sa campagne sur les relations prêtées à Biden avec la gauche radicale, les violences raciales ou les prétendues fraudes liées au vote par correspondance. De fait, sondage après sondage, les Américains jugent dans une très grande majorité avec sévérité sa gestion du virus.


Outre le risque médical auquel il l’expose, le Covid lui lance un défi politique à double tranchant: s’il en triomphe sans mal, cela renforcera son image d’homme solide et énergique ; si, à l’inverse, des symptômes handicapants se manifestent, sa capacité de finir la campagne et sa crédibilité auprès des électeurs risquent d’en pâtir. Ses partisans, souvent hostiles au masque, continueraient-ils alors à relativiser la pandémie? Qu’en serait-il des indécis dans les États-clés, où les sondages le placent derrière son rival? Et Joe Biden, qui a été testé négatif à l’issue de son débat sans masque avec Trump, pourra-t-il poursuivre sa campagne sans paraître tirer sur l’ambulance? De l’aveu même du créateur de la série House of Cards, Beau Willimon, un tel rebondissement «n’aurait pas tenu dix secondes» s’il avait été proposé par des scénaristes.  


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