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Covid-19 : qu’attendre du discours d’Emmanuel Macron face à la "deuxième vague forte" ?

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Le président français, Emmanuel Macron, le 1er octobre 2020 à Bruxelles
Couvre-feu, restrictions locales, confinement partiel avant les vacances de la Toussaint... De nouvelles mesures doivent être annoncées mercredi par Emmanuel Macron pour tenter de lutter contre une "deuxième vague forte" de l’épidémie. Les hypothèses envisagées.
Rien ne devrait être annoncé avant qu'Emmanuel Macron ne soit interrogé mercredi 14 octobre à 19 h 55 sur TF1 et France 2. Il s’agit de la première longue intervention présidentielle sur le nouveau coronavirus depuis l'interview du 14-Juillet. L’exécutif espère à l’issue de l’entretien une "prise de conscience collective", selon une source proche du président.

Face à la "deuxième vague forte" de Covid-19, Emmanuel Macron va s'adresser aux Français pour leur demander un véritable changement de comportement et sans doute annoncer des mesures plus strictes dans les grandes villes. Après avoir laissé pendant plusieurs semaines le Premier ministre, Jean Castex, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et les préfets égrener des restrictions ciblées et locales, le président de la République a décidé de reprendre la parole face aux Français en raison de la "gravité" de la situation, selon son entourage. "Nous sommes à un moment charnière", souligne la même source. Emmanuel Macron devrait appeler à "mieux apprendre à vivre le virus, à plus long terme, pour ne pas basculer dans une situation plus grave. Mais aussi souligner qu'il y a du mieux dans des zones où ont été appliquées des mesures contraignantes, comme à Nice."

Les écoles "sous contrôle"

Parmi les nouvelles mesures, certains prévoient des restrictions ciblées ou encore un couvre-feu local : le chef de l'État doit encore trancher entre les différentes options qui ont été examinées mardi matin au cours d'un conseil de défense sanitaire à l'Élysée. "Je crois que tout est envisageable, tout est sur la table et rien n'est à exclure puisque le virus évolue", a lâché Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, sur LCI.

En ce qui concerne les écoles, le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, a exclu mardi "a priori" de nouvelles mesures. "Dans les écoles, collèges et lycées, la situation est sous contrôle", a affirmé le ministre, interrogé sur RTL. Selon les derniers chiffres disponibles, 24 structures scolaires sont actuellement fermées (sur plus de 60 000) en raison de cas de coronavirus, a-t-il déclaré.
La priorité de l'exécutif reste surtout d'éviter tout reconfinement général pour ne pas remettre l'économie à l'arrêt comme au printemps. En revanche, un couvre-feu, comme en Guyane ou dans plusieurs villes allemandes dont Berlin, est envisagé, selon une source proche de l'exécutif. Mais un reconfinement local semble écarté, à la veille des vacances de la Toussaint.

La faillite des bars et restaurants ?

L'hypothèse d'un couvre-feu avec la fermeture des commerces, bars et restaurants tôt dans la soirée suscite déjà craintes et oppositions. "Une telle mesure, dont l'objet serait d'interdire tout déplacement à compter d'une certaine heure – 20 h, 22 h ou 23 h sont des hypothèses entendues – serait un coup probablement fatal à un grand nombre de nos professionnels", estime Didier Chenet, le président du GNI, le syndicat des indépendants de l'hôtellerie-restauration, dans une lettre à ses adhérents que l'AFP s'est procurée. "Le président de la République et le gouvernement doivent savoir qu'un couvre-feu condamnerait à la faillite des milliers d'établissements", poursuit-il, car il "risquerait de réduire considérablement l'activité de nos établissements le soir, voire même de l'empêcher purement et simplement".

Clients, collaborateurs et professionnels devraient avoir "regagné leurs domiciles à l'heure fatidique", ce qui priverait ainsi les restaurants, déjà dans une situation financière souvent périlleuse en raison de la crise sanitaire, de service du soir.

"Les restrictions, c'est quand on a tout raté"

L’hypothèse d’un couvre-feu n’a pas non plus manqué de faire réagir la classe politique. "C'est une décision lourde, une restriction de liberté importante", a prévenu le député PS Boris Vallaud, en évoquant un "risque de jacquerie". Le couvre-feu "peut être nécessaire dans les grandes villes", et dans ce cas "nous y serons favorables", avance pour sa part le président des députés LR Damien Abad. 

"Je ne crois pas dans cette mesure. Elle ne s'appliquera pas. La France n'a pas les effectifs de police pour faire appliquer un couvre-feu", a commenté en revanche le patron des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde. "Les restrictions, c'est quand on a tout raté", a lancé pour sa part Marine Le Pen (RN).

Pourtant, il semble que les autres dirigeants européens n’aient pas fait autre chose. L'Allemande Angela Merkel, le Britannique Boris Johnson ou l'Espagnol Pedro Sanchez ont tous prévenu leurs concitoyens que "les moments les plus difficiles [étaient] devant nous".

"Éviter des 'stop and go' trop rudes"

Reste que la France demeure l'un des pays les plus touchés : jour après jour, le taux d'incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) grimpe au point d'atteindre des niveaux hors de contrôle, en particulier chez les 20-30 ans, avec un record à Paris où ce taux vient de dépasser 800 quand le niveau d'alerte est à 50. Mais il monte dans toutes les tranches d'âge et dans de nombreuses métropoles.

Et la mission d'évaluation de la gestion de la crise du coronavirus, mandatée en juin par Emmanuel Macron, a pointé mardi dans un rapport d'étape des "défauts manifestes d'anticipation, de préparation et de gestion" dans les aspects sanitaires. Disponibilité des masques, déploiement des tests, coordination entre les différents acteurs et déclin de la priorité accordée à la prévention constituent autant de points faibles dans les décisions prises ces derniers mois, selon le groupe de cinq experts présidé par l'infectiologue suisse Didier Pittet, qui remettra son rapport final au mois de décembre.

Dans ce contexte, l’exécutif ne veut pas faire l’objet de nouvelles critiques, à moins de deux ans de l’échéance présidentielle. Emmanuel Macron devrait donc appeler au "sursaut citoyen" puisque l'État n'a juridiquement pas le pouvoir de contrôler les foyers. "Le virus va rester sûrement plusieurs mois, a déclaré Jean Castex mardi matin devant les députés LREM. Nous devons nous adapter pour éviter des 'stop and go' trop rudes et espérer que les comportements deviendront plus responsables."


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