Controverse en France autour d'une tête de mort sur la matraque d'un policier

Le Huffington Post a épinglé une photo prise mi-avril à Paris lors d'une manifestation contre la "loi Travail" (ou loi El Khomri) sur laquelle on aperçoit clairement une matraque d'un policier affublée d'une tête de mort. Une liberté prise par cet agent de police qui créé la controverse. Les fans de comics auront certainement reconnu l'emblême du "Punisher", un super-héros de Marvel aux méthodes plutôt brutales. Vétéran de l'armée américaine, ce vengeur célèbre aux États-Unis n'hésite jamais à exécuter les voyous qui échappent à la justice.

Les soldats américains qui luttent contre l'EI en Irak se sont d'ailleurs appropriés le logo, faisant de celui-ci un symbole de la lutte contre les djihadistes. Contexte tendu Yann Lévy, le photographe professionnel qui a envoyé le cliché au HuffPost français explique: "L'uniforme est normalement là pour gommer les différences. Là il y a une volonté de se différencier et de faire passer un message." Or, le "Punisher" n'incarne pas vraiment la déontologie que sont censés respecter les forces de l'ordre. Et le photographe de souligner le contexte tendu dans lequel cette photo sort dans la presse, alimenté notamment par une affiche de la CGT contre les violences policières en France.

"Le punisher c'est pas n'importe quel symbole" Précisons qu'il est interdit pour les policiers français de modifier leur uniforme. "Les effets policiers doivent rester neutres et cela irait à l'encontre du code de déontologie de la police nationale", ont réagi plusieurs sources policières au Huffington Post. "Je trouve déjà ça malsain de décorer le truc avec lequel tu vas frapper des gens, mais en plus le punisher c'est pas n'importe quel symbole", s'indigne une internaute qui a partagé un autre cliché de la matraque pris par un photographe amateur qui suit le mouvement Nuit Debout.

Une tête de mort sur un soldat français au Mali en 2013 La polémique n'est pas sans rappeler celle née à la suite de la divulgation d'une photo prise au Mali en 2013 où l'on voit un légionnaire français le visage caché par un foulard à tête de mort. Ce dernier, suite à l'indignation générale, avait d'ailleurs quitté l'armée française et connu une grave dépression.