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Shalimar Couture : Diouma Dieng cède ses ciseaux à sa fille Eva

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Shalimar Couture : Diouma Dieng cède ses ciseaux à sa fille Eva

Le moment est venu pour Diouma Dieng de céder la place et d'assurer la relève de sa dynastie. Le voile est enfin levé sur le mystère de l'héritier de Shalimar. C'est sa fille Eva Dieng établie à Montréal qui prendra bientôt le flambeau. Dès lors, on se pose la question de savoir qui est elle. Saura-t-elle dépasser en beauté et art sa légendaire maman entrée dans les annales de l'histoire? Le temps nous édifiera. Avec tous les sacrifices consentis par sa mère qui lui a imposé ce métier qu'elle a fini par aimer... le défi l'attend.

Comme Paris Hilton, héritière des hôtels Hilton du monde entier, le même sort est réservé à la fille de la célèbre couturière Diouma Dieng qui l'a choisie pour lui léguer l'héritage de Shalimar Couture. Un fleuron qui fait la fierté de la mode sénégalaise. Diouma se livre enfin. Elle nous fait découvrir celle qui va bientôt la remplacer aux affaires. Dans ce milieu plein de caïds, la relève s'impose et le moment est presque venu pour céder la place...à sa fille. Compte tenu de la charge qui l'attend, tout se prépare, rien n'est laissé au hasard et les moyens comme les astuces les plus contraignants seront mis en branle pour arriver au bout. Un travail qui n'a pas été de tout repos, puisqu’ Eva, tout au début, ne voulait pas être couturière. Mais Diouma, sachant que c'est son unique fille, ne l’a pas laissée se disperser et réussira à lui imposer son choix sur le métier qu'elle doit faire. “Je pense beaucoup à ma relève. Toute personne qui travaille doit se projeter dans l'avenir pour assurer son héritage. Eva a 20 ans, elle est encore jeune et, dans un an, elle sera de retour pour me relayer. Elle est précisément à l'Asal, à Montréal. Au début c'était difficile pour qu'elle fasse de la couture. Elle n’en voulait pas du tout alors! J'insistais pour qu'elle vienne assister à mes défilés pour s'imprégner davantage. Au finish, elle montait au podium et là, elle a commencé à avoir de l'assurance, à se frotter au succès. Elle a ressenti des émotions fortes quand les gens l'applaudissaient. J'ai réussi à lui faire aimer la mode et j'en suis fière”, révèle Diouma sur une voix teintée d'émotion. Pourtant, ce n'est pas son unique enfant, loin de là; elle a d'autres garçons qu'elle a orientés vers d'autres secteurs. Car le milieu de la mode est dense. Elle ne dit pas que tous les hommes stylistes sont des homosexuels, mais la plupart d'entre eux le sont. Et pour préserver ses enfants de cette dépravation, il n'est pas question qu'ils s'infiltrent dans ce milieu. “ça me fait peur. Le milieu n'est pas facile surtout pour un homme qui habille une femme. C'est pour cette raison que je ne veux pas que mes garçons entrent dans la mode. L'un étudie à Montréal, il a le bac +3, il veut faire son master, il a son frère à ses côtés qui est spécialisé en informatique. Il y en a un autre qui vit aux USA, et le dernier a terminé ses études en finance, il travaille, Dieu merci”, explique-t-elle de manière succincte.

Les risques du métier pour Eva

Tout le monde sait que le milieu de la mode est plein d'embûches, à la limite on se demande si ce n'est pas un repas froid à manger. Réussir à maintenir le cap comme sa mère le veut ne sera pas chose facile pour Eva. Et mieux, conserver le travail titanesque déjà accompli par la diva est le minimum pour éviter toute déroute. C'est un héritage, un bien familial à ne pas brader ne serait-ce que par respect à tous les sacrifices consentis depuis des années. Sur ce point, Diouma se veut rassurante, elle n'a pas oublié cet aspect "oh combien pesant et contraignant". “Je le lui répète tout le temps. Je lui parle pour qu'elle comprenne que ce n'est pas un milieu facile. Mais dans tous les domaines, c'est pareil. Rien n'est facile dans la vie. Lorsque j’entrais dans le créneau de la mode, c'était accidentellement et j'y avais cru. Depuis l'enfance j'ai aimé l'élégance, la finesse et c'est cela qui m'a poussée à aller de l'avant. J'aime l'élégance", dit-elle. On devine aisément son esprit jeune. Même si elle pense à la relève, elle n'a pas encore décroché et rivalisera toujours de finesse avec toutes les bonnes dames. Son dopage: imposer son style magistral et rarissime, pour ne pas dire de nulle part ailleurs.

Des centaines de millions englouties pour réfectionner Shalimar

Là encore, pour innover et donner un nouvel élan à ce fleuron de la mode, le bâtiment de Shalimar a connu des changements architecturaux fixés en marbre. Hissé sur trois étages avec des vitrines opaques en bleu saphir, des mannequins habillés en soie illustre, la toute nouvelle boutique attenante. Rien que des tissus sur un espace infini à donner à la femme un standing de classe. Le prix des tissus varie par mètres entre 7.000f et 12.000f. À côté, un salon de coiffure à l'image de ceux de Paris. Si certaines bourses estiment que c'est cher, Diouma rassure que c'est juste le bâtiment qui est imposant mais les prix sont abordables pour venir se faire belle. "J'ai dépensé des centaines de millions pour cela, je ne saurais donner de chiffres exacts car la construction s'est faite par étapes. Je couds pour tout le monde. J'aime mon pays et j'entends participer au développement de l'économie"

Pour retracer tout un parcours, Un livre en gestation

Ce qui est marrant, et le constat qui a été poignant, c'est qu'il n'y a pas encore affluence des clients depuis la Korité et non plus à quelque trois semaines de l'approche de la Tabaski. Ce sont les signes drastiques de la conjoncture qui laissent ses marques. Tout est cool, calme, on ne sent même pas l'atmosphère d'une fête. "C'est la vérité, les temps ont changé; il ya de moins en moins de gens qui viennent comme ce fut dans le passé. C'est compréhensible. C'est la conjoncture et la cherté de la vie. Mais le travail continue. Je suis allée en ville et franchement, on ne sent même pas la Tabaski qui approche. Tout est calme". C’est étonnant et pourtant c'est vrai: depuis treize ans, elle part à la Mosquée tous les vendredis. Elle avoue aimer la prière et les zirk. Chez elle, la foi est importante. "C'est facile de dire qu'on est musulman mais difficile de l'être. Quand on s'adonne à la pratique de la prière, on minimise beaucoup de choses. J'ai la tranquillité d'esprit et du coeur. La vie est courte, quels que soient les moyens financiers dont on dispose, on est appelé un jour où l'autre à retourner vers Dieu avec sept mètres de tissu percale. C'est pourquoi j'investis beaucoup dans le social. C'est ce qu'on appelle la douceur de la foi. On accepte la naissance mais jamais la mort. Tout comme le mariage est sacré, comme le divorce légitime. La séparation d’un couple n'est pas un crime, c'est une question de dignité. Je ne suis pas d'accord qu'on dise qu'une femme célibataire est plus exposée qu'une femme mariée. Les hommes pensent toujours que les femmes célibataires sont plus abordables. Ce n'est pas intelligent. "Nit li muy Rawé moroomam , buy sangu du ka simmi" () et mieux "Nit mun na sol lu yiw, Té du def lu baax". Quand je prie, j'observe toutes les normes requises à la pratique mais quand il s'agit de travailler, je me mets à la page. Je me regarde au miroir et je m’habille comme si c’est le 31 décembre. Le travail est une obligation religieuse. Ma mère était une femme très belle. J’ai eu la bénédiction de mes parents avant qu’ils ne quittent ce bas monde. J’ai d’abord construit une maison pour mon père. Je l’ai fait également avec ma mère alors qu’elle était âgée de 85 ans. Elle m’a dit: “Diouma, tu aurais dû ne pas le faire car je suis âgée maintenant, c’est pour me faire plaisir que tu m’as construit une nouvelle maison pour me montrer à quel point tu tiens à moi. Je prie Dieu qu’il t’accorde une maison si bien que tu n’auras à envier personne”. De cette prière, elle a vécu jusqu’à sa réalisation. Car j’ai eu une villa par la suite. Lorsque j’ai déménagé, elle a passé une seule nuit dans ma maison avec le sentiment que sa mission est terminée. Le lendemain, elle a fait un accident sur les escaliers et c’est comme cela qu’elle s’est brisée le fémur. On l’a hospitalisée, quelques jours seulement, elle a rendu l’âme. C’est pour cette raison que je demande à tout le monde d’investir pour leurs parents” dit-elle, les larmes presque aux yeux à ce douloureux souvenir. Dans le but de partager son expérience, Diouma Dieng compte sortir un livre pour retracer tout son parcours afin que les jeunes s’en inspirent. Un livre plein d’enseignements qui sera bientôt sur le marché.



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