C’est dans le but de les replonger dans les moments forts de son défilé organisé le 29 mai dernier que l’ancien top model, reconvertie styliste, Sadiya Guèye, a fait face à la presse le vendredi dernier. Une occasion de savourer les belles tenues qui vantent l’africanité, mais aussi dénoncer le hors- jeu des mannequins sénégalais.
Le 29 mai dernier, la styliste Sadiya Guèye a encore une fois prouvé sa grande classe artistique avec des matières comme la soie et le pagne tissé. Et le tout dans des coupes qui renvoient au baobab, cet arbre majestueux du Sénégal. C'est toute cette belle création qu'elle a proposée vendredi dernier dans son complexe, aux journalistes. Une occasion aussi de constater qu'en plus des tenues, la styliste fait aussi dans la création d'accessoires comme des portefeuilles, des sacs à main et autres, mais aussi des bijoux en argent, perle et bronze. «J'ai démarré par le primitif et voyager entre la tradition et le modernisme pour démontrer qu'il est bien possible de se ravitailler ici au Sénégal», a soutenu l'ancien top model du Français Yves Saint-Laurent. Mais la styliste ne s'est pas arrêtée à la présentation de ses œuvres et créations. Sadiya Guèye a déploré le comportement des mannequins du Sénégal, non sans déplorer les défilés tous azimuts qui ne se résument à l'en croire qu'en spectacle. Pour elle, les jeunes n'honorent pas le métier, d'où l'urgence de les arrêter. «Il faut les arrêter, car elles (les mannequins) jouent hors-jeu» a-t-elle regretté. À l'en croire, la mode est un milieu où l'argent coule à flots et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il faut faire très attention. Certes, la vie est dure, mais il faut préserver nos valeurs, surtout que le milieu est parsemé de dangers.
Toutefois, selon l'ancien mannequin d'Yves Saint-Laurent, l'Afrique en général et le Sénégal en particulier peinent à s'imposer dans le domaine de la mode. Et ceci malgré le génie de créativité de ses stylistes.
De plus, la conception de la mode au Sénégal est très différente de l'Europe où les gens commandent leur modèle en défilé. «Je fais pratiquement tous mes défilés en Europe. Car, c'est la seule façon pour moi de gagner de l'argent. J'emploie plus de cinquante personnes que je dois payer à la fin du mois, donc il me faut impérativement trouver de l'argent», fait remarquer celle qui plaide pour la mobilisation de tous les acteurs pour faire du Sénégal la capitale de la mode africaine.
Pour ce qui est de la concurrence, la patronne du complexe Sadiya trouve que c'est une bonne chose, mais exhorte les créateurs à persévérer dans l'effort, mais aussi dans la productivité. Parce que, soutient-elle, «il doit y avoir quelqu'un de très compétent qui puisse défendre les intérêts des stylistes».
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