Abdoulaye Diouf est un Sénégalais élargi de la prison de Mile 2 en juillet dernier avec 25 autres Sénégalais. Condamné à la peine capitale en Gambie, il a passé 27 ans dans le couloir de la mort avant que Yaya Jammeh ne le gracie.
Dans les colonnes de “L'As”, il raconte ce qui l'a mené en Gambie, puis en prison. Originaire de Touba Toul (dans la région de Thiès), le jeune Abdoulaye Diouf s'est expatrié à Banjul en 1986 après son service militaire. Fort de son passé de “Jambar”, il décroche vite un poste de gardiennage. Un an plus tard, en 1987, sa vie bascule. Un de ses voisins qui se plaignait fréquemment de cambriolages, sollicite son aide pour la surveillance de sa maison. Une nuit, il entend du bruit et voit la lueur d'une lampe torche. Il s'approche, voit un individu et le hèle. Ce dernier lui administre un coup de gourdin. Les voisins entendent le bruit, accourent et le présumé voleur est lynché. Transporté à l'hôpital, il rend l'âme. La police ouvre une enquête et Abdoulaye Diouf, dénoncé par un témoin, est arrêté et placé en garde à vue. Jugé, la même année, il a été condamné à la peine capitale. Il attendait son exécution à la sinistre prison de Mile 2.
“Malgré l'épreuve de cette peur ambiante, j'avais gardé la foi en Dieu. D'ailleurs, en prison, je suis parvenu à renforcer mes connaissances en Coran et c'est ainsi que je suis devenu l'imam. C'est grâce à ce comportement que la directrice de la prison m'a convoqué un jour dans son bureau pour me confier le poste de chef de la cuisine de la prison. 27 ans, c'est à la fois long et dur, mais c'est cette considération que les gardiens et les autres détenus avaient à mon endroit qui a fortement baissé la pression”, raconte-t-il. En prison, il a appris l'anglais et décroché son certificat en 2000. Il sait lire et écrire en anglais. Alors qu'il avait perdu tout espoir de sortir un jour de prison, la bonne nouvelle lui parvient un matin. “C'était un jour ordinaire pour moi, avec la corvée de cuisine qui était devenue une routine. Alors que je venais de bosser durement en cette matinée, un jeune détenu de nationalité gambienne, qui m'appelait mon oncle, est venu se jeter dans mes bras pour m'annoncer que je venais d'être gracié. Evidemment, je n'y croyais pas. En même temps, les souvenirs de mes 27 ans dans la prison ont commencé à défiler dans ma tête. Après la prière de 17 heures que j'ai dirigée comme d'habitude, nous avons écouté le discours de Yaya Jammeh à la radio. Et c'est ainsi qu'il a annoncé la nouvelle de sa propre bouche. Nous étions 26 sénégalais concernés par la mesure. Après l'annonce, les deux jours d'attente ont été longs, jusqu'à ce que le rêve devienne réalité le 24 juillet 2015. On est venu nous chercher le matin vers 10 heures et après les formalités d'usage, on nous a embarqués dans un véhicule pour le Sénégal où nous sommes arrivés vers 6 heures du matin. D'autres formalités ont été faites par la police avec le relevé des empreintes et chacun est allé rejoindre les siens”, raconte-t-il dans “L'As”.
Abdoulaye Diouf ne partage pas l'image de despote qu'on colle à Yaya Jammeh. Pour lui, le président Gambien est un homme bien, respectueux de la personne et qui ne supporte pas que la dignité humaine soit bafouée. Il n'a rien à reprocher à Yaya Jammeh. Il a été emprisonné sous le régime de Daouda Jawara et il a été condamné, dit-il, suite à de fortes présomptions de culpabilité. “Après avoir été gracié après 27 ans de prison, j'affirme que je n'ai rien à me reprocher. Durant mes 27 ans de prison, seul l'ambassadeur Babacar Diagne nous a rendu visite. Contrairement au Nigeria, par exemple, dont l'ambassadeur venait régulièrement s'enquérir de la situation des détenus originaires de son pays. Je suis revenu en famille les mains vides après 28 ans d'absence. J'ai laissé en Gambie toute une vie qui commençait à se construire”, se désole-t-il.
16 Commentaires
Mansawali Walimansa Presidium
En Août, 2015 (12:55 PM)NOUS SOMMES AUJOURD'HUI 19 AOUT 2015 EN PLEINE SEMAINE DU MILIEU DE L'HIVERNAGE ET N'OUBLIONS PAS DE PRIER POUR QU'IL PLEUVE CE JOUR DE NDIONGOLOR A BALINGOR EN PASSANT BIEN SÛR PAR LA PLAGE DE NGOR SOUS LE ROCHER DES ALMADIES. LA PLUIE APPORTE LE BONHEUR AU COEUR ET A L'ESPRIT
Anonyme
En Août, 2015 (13:00 PM)Radar
En Août, 2015 (13:05 PM)Plusieurs personnes lynchent un voleur. Il est le seul arrêté et condamné.
La condamnation est trop sévère.
C'est injuste.
Anonyme
En Août, 2015 (13:05 PM)Diola Ouakam
En Août, 2015 (13:08 PM)Anonyme
En Août, 2015 (13:14 PM)Anonyme
En Août, 2015 (13:14 PM)Elhadj
En Août, 2015 (13:16 PM)le Sénégal doit défendre ses fils où qu'ils puissent se trouver.
il est évident qu'il aurait du bénéficier de circonstance atténuante!
et son patron qu'a t il fait depuis lors!
c'est vraiment pathétique tout ça.
Dieu est tout puissant et en lui nous croyons.
Bien revenu au pays mon cher et que la miséricorde soit avec toi.
Elhadji
Anonyme
En Août, 2015 (13:16 PM)Anonyme
En Août, 2015 (13:34 PM)Anonyme
En Août, 2015 (14:00 PM)la récopense sera divine un jour ou l'autre
Yaya Jammeh
En Août, 2015 (14:21 PM)Payenne
En Août, 2015 (14:22 PM)Alin Abi Talib
En Août, 2015 (14:23 PM)Anonyme
En Août, 2015 (08:29 AM)Dieng
En Août, 2015 (14:15 PM)Je vis au Pérou (Amérique Latine)
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