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VIOLEE A 11 ANS : Elle accouche par césarienne

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VIOLEE A 11 ANS : Elle accouche par césarienne
A la voir si petite de taille, maigrichonne, on a des frissons dans le dos. De savoir que les frêles épaules de A.G « fillette » de 11 ans portent déjà le fardeau d’un bébé, issu d’un viol. L’enfant est venu au monde le mardi 21 avril, par césarienne, avec l’assistance du Dr Gorgui Diaw et l’appui du ministère de la Famille. Influencé par sa mère, chez qui elle travaillait, le père du nourrisson ne l’a pas reconnu. A l’issue du procès, qui s’est déroulé en chambre du Conseil, le jeune homme, un maçon, a été relaxé. Issue d’une famille démunie, avec une mère et un tuteur aveugle, A.G qui a réussi avec brio à son entrée en sixième était le seul espoir de sa famille. Toujours en larmes, la seule phrase achevée qu’elle a réussi à prononcer, tête baissée est : « Je veux devenir maîtresse ».

Bains mystiques pour « chasser » une grossesse ! Appuyant nerveusement sur le rebord du canapé pour se donner de la contenance, A.G ne parvient pas à sortir un seul son. Secouée par une vague de larmes, elle halète comme si elle s’était livrée à une rude course. Assise en face d’elle, son hôtesse vient à son secours : « Elle est comme cela depuis que nous l’avons recueillie, à trois mois de grossesse. Sa sœur, puis sa tante, ont travaillé ici comme employées de maison. Lorsque nous avons appris ce qui lui est arrivé, nous l’avons hébergée ». A 11 ans, la vie de A.G a basculé, raconte sa bienfaitrice. Elève dans un établissement situé dans l’arrondissement de Niakhar, dont elle ne se souvient plus du nom, la petite passait les grandes vacances chez Mme F.Ndiaye, une connaissance de son frère aîné, Moustapha, non-voyant, comme sa mère. Entres autres petits boulots, la gamine aidait la « dame » à vendre des repas dans une station d’essence à Keur Massar. Pendant trois années consécutives, rien à signaler. Après trois mois de dure besogne, la « gentille dame » lui remet deux tenues et 10.000 francs. Au bout de la troisième année, le fils de F.Ndiaye, pris par on ne sait quel démon, entre subrepticement dans la chambre qu’elle partage avec sa sœur et la menace. Il abuse d’elle et lui balance à la figure que ce n’est pas la peine qu’elle en parle, parce que de toutes les façons, personne ne va la croire. Et puis, sa mère qui lui mange dans la main ne dira rien. Un discours qui produit l’effet escompté par l’abuseur puisque A.G, de nature introvertie, se recroqueville sur elle-même et subit en silence les atroces assauts nocturnes, qui se font de plus en plus fréquents. Ce qui devait arriver arriva : A.G tombe enceinte. Mme F.Ndiaye ne tarde pas à remarquer son changement morphologique et la conduit auprès d’une sage-femme. A.G est enceinte de deux mois, lui apprend-on. Le père n’est autre que son rejeton, qui habite dans la maison et qui a jeté son dévolu sur la petite pour calmer sa libido en défaillance. La mère qui ne veut pas entendre parler d’une telle « histoire », conduit A.G chez un charlatan. Les bains mystiques et encens ne changent évidemment rien à la situation ! Alors elle menace de la faire battre par des éléments de la Police, si A.G désignait son fils. Il y a un va nu-pieds qui traîne de maison en maison, la fillette n’a qu’à dire que c’est lui. A.G refuse. Mme Ndiaye lui en fait voir de toutes les couleurs pour l’obliger à sortir de la maison. En silence, A.G supporte toutes les humiliations jusqu’au jour où une de ses cousines lui rend visite. La maîtresse de maison est à Thiès et ne rentrera que le lendemain. Au moment de les raccompagner, sa fille leur balance la nouvelle sans crier gare. « Quand elle m’a dit qu’A.G est enceinte, j’ai pris ma tête dans mes mains et je ne tenais plus sur mes jambes. Lorsque je me suis calmée, j’ai parlé à A, elle m’a dit qu’elle voulait venir avec moi, c’est ainsi que nous sommes venues ici à Dieuppeul, dans cette famille qui nous a accueillies la même nuit. Depuis, nous sommes là », raconte la cousine.

L’Imam pour faire fléchir le commandant

Mise au courant, sa mère a rappliqué sans tarder à Dakar pour assister son enfant. Son père avait du mal à le croire : « Ce n’est pas possible qu’il soit arrivé cela à A. Il lui est arrivé quelque chose de grave et vous ne voulez pas me le dire », disait-il. Son instituteur, lui, a failli avoir une attaque. Chaque fois qu’il prend des nouvelles de l’une de ses élèves les plus brillantes, il leur conseille vivement de ne pas laisser passer et de déposer une plainte. C’est ce que le frère de A.G, Moustapha, le non-voyant, a fini par faire. Convoquée à la gendarmerie, F.Ndiaye a voulu faire croire que la grossesse de la petite remontait à trois mois, au lieu de deux, au moment de la première visite, histoire de faire croire qu’elle portait un enfant en venant chez elle. Les hommes en bleu ne se sont pas laissés avoir et ont fini par retrouver le bout de papier qui confirme les dires de la plaignante. Décidée à étouffer l’affaire, Mme Ndiaye a fait intervenir l’imam du quartier, pour que le commandant de brigade lâche l’affaire. Là encore les éléments de la brigade de Keur Massar ont fait preuve de professionnalisme, puisqu’ils lui ont clairement expliqué qu’une fois la plainte déposée, ils n’ont d’autre choix que de faire leur travail. Le suspect a finalement été emprisonné. A l’issue du procès qui s’est déroulé en chambre du conseil, K.Guèye a été relaxé. Les proches de A.G comptent interjeter appel. Ses visites et ses frais médicaux sont entièrement pris en charge par le ministère de la Femme. L’enfant porte le nom de la mère de ses hôtesses. « Nous ne pouvions la laisser dans la rue, encore moins accoucher au village. A son âge, sa grossesse présentait des complications. Dieu soit loué, elle s’en est sortie saine et sauve. Elle se plaint juste de quelques douleurs aux poignets, sans doute les perfusions. Ici, c’est la maison du Bon Dieu. Nos portes leur seront toujours grandement ouvertes. Nous sommes toutes dans nos foyers et nous venons de temps en temps voir ma mère et mes belles-sœurs. La vie, c’est ainsi, il faut s’entraider. Nous n’attendons rien en retour, sur ce que nous faisons. C’est une élève brillante, nous espérons qu’elle pourra terminer ses études ». Les rares fois que l’on entend A.G dire quelque chose, c’est pour répéter : « Mes études sont bousillées, ma vie est fichue ». Le rêve de la jeune maman est de tenir une barre de craie, une marmaille tapageuse en face, un tableau noir derrière…



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