VIOL D’UNE ELEVE DE 12 ANS A KEUR MBAYE FALL Le mis en cause nie et convoque sa foi

Où se situe la vérité dans cette scabreuse affaire de viol instruite par le poste de police de Diamagueune-Sicap-Mbao et qui s’est soldée par l’arrestation de M. Gueye, un maçon âgé de 24 ans, marié et père de trois enfants ? Si les enquêteurs ont pu retenir un faisceau d’indices relevés à l’encontre de M. Gueye pour décider de sa conduite au parquet, ce dernier a vigoureusement nié les faits, avant de convoquer sa foi islamique pour s’interdire une telle pratique

« Je suis un croyant et fervent pratiquant, je ne peux me permettre une telle chose sur une fille que je considère comme la mienne. Elle est née devant moi». Ces propos, M. Gueye n’a cessé de les répéter devant les limiers de Sicap-Mbao pour les convaincre de son innocence. Telle une prière, il s’est accroché à ces propos, qu’il a réitérés au moment de prendre place dans la voiture de police devant l’acheminer au parquet. C’était le 03 mai dernier. Hélas, dans la foule massée à l’entrée du poste de police, il n’y a point eu ce geste ou la parole qu’il a tant quémandée du regard pour recouvrer la liberté. La porte du véhicule s’est vite refermée et le vrombissement du moteur l’a éloigné pour longtemps encore ( ?) de sa famille qui vit à Keur Mbaye Fall au quartier de Médina Gare. Si M. Gueye a agi de la sorte, c’est qu’il s’agit d’une vieille affaire qui date des grandes vacances scolaires de l’année 2010 et qui a été « exhumée » par la famille de Nd.F.N une élève en classe de Cm1 âgée de 12 ans. En effet, selon cette dernière, il y a deux ans, pendant les vacances, elle avait, comme à son habitude, rendu visite à une de ses amies domiciliée dans la même maison que M. Gueye. Après une brève discussion avec cette amie, elle a subitement décidé d’aller acheter des bonbons à la boutique du coin. C’est au moment de sortir de la maison qu’elle a été hélée par M. Gueye, qui avait pris place sur la terrasse de la maison et qui, sous le prétexte de l’envoyer lui faire une commission à la boutique, lui a demandé de le rejoindre. Sans se poser de questions, Nd.F.N affirme avoir gravi les escaliers pour retrouver M. Gueye sur la terrasse. Hélas, les choses vont aller très vite. Bâillonnée, elle est traînée dans un coin de la terrasse, puis violée avant d’être menacée de mort si elle parlait de sa mésaventure à ses parents. Des menaces qui ont eu l’effet escompté ; l’élève ayant gardé le silence. Cependant, pendant deux ans après, elle n’a cessé de se plaindre de maux de ventre dont la récurrence a fini par obliger ses parents à la conduire à un poste de santé tenu par des religieuses non loin de Keur-Mbaye Fall. Et là-bas, le diagnostic est tombé comme un couperet pour les parents de l’élève : « Votre fille a été violée et vous feriez mieux de la conduire à Rufisque à l’hôpital Youssou Mbargane pour un examen gynécologique approfondi », leur souffle une blouse blanche.
Surpris et choqués par une telle révélation, les parents de Nd.F.N soumettent leur fille à un interrogatoire serré, au point que cette dernière, acculée, finit par leur raconter ce qu’elle a vécu il y a deux ans. Une plainte est alors déposée au poste de police de Sicap Mbao et la fille acheminée à Rufisque où cette fois, le médecin traitant a été moins tranché dans ses conclusions. Sur le document qu’il a délivré aux parents pour servir de certificat médical, il est fait état de « suspicions d’abus sexuels sur une fille de 12 ans…. »
Cueilli par la police, M. Gueye a durant l’interrogatoire nié les faits. Il a convoqué tour à tour sa foi, son honorabilité, exigeant avec force que la lumière soit faite sur cette affaire, sans réussir à établir son innocence. Il a été déféré au parquet le jeudi 03 mai dernier.