Le tribunal correctionnel de Louga, le ministère public et le conseil du prévenu ont convenu, mercredi, de renvoyer au 5 mars prochain pour la convocation de personnes susceptibles d’aider à la manifestation de la vérité sur un cas de viol. Quatre tours d’horloge d’échanges et de questionnements n’ont pas suffi à élucider le mystère qui entoure cette affaire de viol.
Le procès du viol survenu le 15 août 2007 à Nguith (Dahra) et opposant un apprenti chauffeur de 25 ans à une dame a été renvoyé au 5 mars prochain par le tribunal qui veut entendre le mari de la victime, son gendre, la sage-femme de la localité et toute personne susceptible d’aider à la manifestation de la vérité. Estimant que leur fille qui avait disparu pendant plus de 72 heures de la maison familiale à Dahra avait été détournée et violée, les parents de la jeune dame avaient déposé une plainte qui a abouti à l’arrestation de l’apprenti chauffeur. Le conseil du prévenu, Me Amadou Ka, qui n’a pas été convaincu par les explications « alambiquées » de la fille qui a soutenu n’avoir pas appelé au secours encore moins fui après la commission des faits, a demandé et obtenu du tribunal le renvoi pour la convocation de personnes en mesure d’aider à percer les multiples zones d’ombre. Me Ka a été renforcé dans sa position par les explications du témoin A. K. qui a partagé avec les magistrats, l’avocat et le public, sa surprise d’avoir appris deux mois après le viol que la plaignante « s’est mariée et a reçu des cadeaux de son époux content de l’avoir trouvée vierge ».
« J’ai été surprise d’apprendre que son époux est satisfait d’avoir trouvé sa femme vierge et, ne comprenant pas comment une femme peut être déflorée à deux reprises, j’ai vite avisé sa mère », a confié le témoin. « La défense a intérêt que ces allégations soient avérées, de même que l’accusation », a estimé le procureur Doudou Cissé Diouf qui a rejoint la demande de Me Ka. Devant la barre, la plaignante, âgée d’une quinzaine d’années et projetant d’aller à Dakar, a soutenu avoir été convaincue par le prévenu de le suivre de Dahra à son village de Nguith (45 kilomètres), et c’est tôt le lendemain qu’elle aurait été violée par son bourreau. « J’ai passé la nuit dans la chambre de sa mère qui a quitté tôt le matin, me laissant seule. Et c’est alors qu’il m’y a rejoint pour satisfaire sa libido », a dit la jeune dame, soulignant avoir juste pleuré, mais pas crié, encore moins fui. « Pourquoi tu n’as pas ameuté les habitants de la maison ? Pourquoi tu es restée passer la journée dans la maison pour ensuite aller chercher un véhicule à Linguère en compagnie de l’apprenti chauffeur ? Pourquoi avoir accepté de passer une autre nuit à Linguère avec lui ? ». Ce sont autant d’interrogations formulées par le procureur qui a fini par se demander : « est-ce que ce n’est pas toi qui as, en réalité, violé le garçon ? ».
Le prévenu a soutenu que la jeune dame qui était devenue sa petite amie depuis deux semaines, lui avait demandé de l’aider à aller à Dakar, chez son oncle parce qu’elle était sous la menace de son père. « Elle m’a retrouvé à Nguith vers 19h, ce 15 août, dans l’optique d’être acheminée vers la capitale le lendemain », a souligné le prévenu, ajoutant n’avoir point touché à un cheveu de la dame qui a passé la nuit avec sa mère. « Le lendemain, nous sommes arrivés à Linguère vers 16h et je l’ai ensuite déposée à la gare routière », a-t-il ajouté, soulignant sa surprise de la revoir et l’entendre dire, trois heures après, qu’elle n’avait pas de véhicule et passerait la nuit pour prendre le car dit horaire Linguère-Dakar ». « Nous avons alors organisé avec mes amis une veillée jusqu’au petit matin pour qu’elle aille prendre le car », a soutenu le prévenu. Retrouvée quatre jours plus tard par ses parents qui avaient appris son voyage sur Nguith et Linguère en compagnie d’un garçon, elle a été manu militari conduite chez la sage-femme et les gendarmes ont été saisis d’une plainte.
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