Rama Dièye n'oubliera pas de sitôt cette première bagarre qui l'a opposée à Ngoné Mbaye, la femme de son frère. Le mercredi 23 août, son frère se dispute avec sa femme. Ce qui n'étonne personne car cela arrive fréquemment entre les deux conjoints. Quelques minutes plus tard, le mari sort pour se rendre à son travail. Mais Ngoné Mbaye qui devait être très remontée contre son mari ne s'est pas tue pour autant. Elle ira trop loin, cependant, lorsqu'elle se met à insulter la défunte mère de son mari. Cette dernière, crie-t-elle à qui veut l'entendre, s'est prostituée toute sa vie et c'est même le sida qui l'a emportée. Rama Dièye, folle de colère, s'avance vers sa belle-sœur pour lui faire regretter ses paroles de mégère. Comme si elle s'était attendue à cela, Ngoné brandit la barre de fer, posée près de la bassine qu’elle utilisait pour laver le linge. Rama réussit à faire tomber l'arme, mais ne parvient pas à éviter les morsures de celle-ci. Elle sera sauvagement mordue à la lèvre supérieure et à l'oreille gauche. Cette deuxième morsure a été d'une violence telle qu'un bout de chair sera déchiqueté. Lorsque les voisins, alertés, réussirent enfin à les séparer, Ngoné coure se réfugier chez ses parents à une centaine de mètres, dans le même quartier, non sans avoir averti Rama qu'elle n'en avait pas fini avec elle. Son frère, mis au courant, emmène Rama, tout en sang, à l'hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque. Selon lui, sa femme est «insupportable ». Et les membres de sa famille, ainsi que le voisinage font souvent les frais de sa nature belliqueuse bien qu'elle passe ses journées chez sa mère. «Même si j'avais été là, elle n'aurait pas hésité à se bagarrer avec ma sœur », ajoute-t-il. Marié depuis 2003, le couple a trois enfants. Un divorce les a séparés quelque temps avant qu'elle ne revienne habiter avec sa belle famille. Selon certaines indiscrétions, la mère de Rama n'a jamais été d'accord avec ce mariage. Mais têtu et trop épris de sa copine originaire de Bambey, qu'il avait rencontrée à un bal, son frère fera fi de l'interdiction de sa mère. Convaincue que sa belle soeur mettra ses menaces à exécution, Rama, munie d'un certificat médical attestant d'une incapacité temporaire de travail de vingt et huit jours, a déposé le même jour une plainte au commissariat de Rufisque pour coups et blessures volontaires. Ngoné ne répondra pas pour autant à la convocation qui lui a été servie. Il a fallu que les policiers aillent la cueillir chez ses parents pour pouvoir l'entendre. Elle a également présenté un certificat médical attestant d'une incapacité temporaire de travail de douze jours, daté du 25 août, soit deux jours après la bagarre. Selon ses dires, elle a, elle aussi, été mordue au doigt. Et si elle n'a pu répondre à la convocation, c'est parce qu'elle devait aller chez son frère à Dakar qui devait lui remettre de l'argent pour se soigner. Contrairement à Rama qui veut que justice soit faite, Ngoné a demandé à ce que l'affaire soit réglée à l'amiable, en famille, puisque la plaignante est la soeur de son frère. La mise en cause n'a même pas été retenue en garde-à-vue. Après son interrogatoire, elle a été immédiatement déférée auprès du délégué du procureur de la République près le tribunal départemental de Rufisque.
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