En recrutant Aly Mougmi comme gérant de son échoppe de textiles, implantée en plein cœur de Dakar, plus précisément sur la rue de Thiong, Zara Fawaz était bien loin de se douter qu'elle avait affaire à un aigrefin au vrai sens du terme. En effet, Aly confondra la caisse et… sa poche. La vie de nabab qu'il menait depuis trois mois intrigua son employeur, qui fera un inventaire ; lequel révélera un trou de 10.867.000 Cfa. Interpellé sur les faits, Aly Mougmi passera à table. Mieux, cet héritier d'Arsène Lupin demandera à son employeur de le faire travailler jusqu'à concurrence de la somme dérobée. Niet, répondra Zara, qui finira par déposer une plainte auprès des limiers de la Sûreté Urbaine. Toutefois, Aly, arrêté avant-hier, acceptera, en présence de ses parents, de libeller un acte de reconnaissance paraphé de sa main. N'empêche, au terme de sa garde-à-vue, Aly Mougmi a été déféré au parquet.
Présentement, Aly Mougmi est la risée de la forte communauté libanaise résidant à Dakar. En effet, il alimente les débats de nos cousins Libano-Syriens. Et pour cause, Mougmi, comme on l'appelle, vient d'être mis sous les verrous suite à la plainte de Zara Fawaz, son ex-employeur. Pour comprendre cette affaire de détournements de recettes, il faudra remonter à la date du 06 janvier de l'année en cours. Zara Fawaz, opératrice économique, ayant pignon sur rue à Sandaga, qui était à la recherche d'un gérant de son commerce de textiles, ouvert sur la mythique rue de Thiong, recevra la visite de Moustapha Saheli. Ce dernier, une vieille connaissance, était au courant du besoin de Zara. Il était accompagné d'un individu répondant au nom d'Aly Mougmi, lequel venait de débarquer du Liban. Après les présentations d'usage, le trio entra dans le vif du sujet, qui tournait essentiellement autour des modalités de paiement, mais aussi et surtout de la façon dont Zara tenait à ce que son magasin de textiles soit géré. Suite à d'âpres discussions, il a été convenu qu'Aly aura sur ses épaules la gérance totale du magasin de Zara, sis au 39, rue de Thiong. Ce, moyennant une rémunération de 200.000 Cfa par mois. Aussitôt, Aly prit fonction, du moins il prendra connaissance des lieux. « Au début, il s'acquittait convenablement de sa tâche, et j'avais une confiance aveugle en lui. Or, c'était mal connaître cet escroc de la pire espèce, qui puisait sans cesse dans ma caisse (…) », lâchera dépitée, Zara Fawaz devant les éléments de la Su. Et la dame de poursuivre, pour renseigner qu'elle a établi un inventaire le samedi 29 juillet dernier, en présence d'Aly parce qu'intriguée par son train de vie de nabab. « J'ai découvert, contre toute attente, un trou de 10.867.000 francs qu'Aly a reconnu avoir pris. Aussitôt, j'ai convoqué ses parents, et une deuxième opération révèlera le même résultat. Il a encore reconnu le manquant devant ses parents, qui n'en revenaient pas. Il me demandera de le faire travailler sans rémunération jusqu'à ce que le déficit soit comblé. Ce que j'ai catégoriquement refusé », fulminera l'ex-employeur d'Aly devant les éléments du commissaire Seydou Bocar Yague. Interpellé sur les faits qui lui sont imputés, Aly Mougmi avouera le préjudice, avant de s'agenouiller pour demander la clémence, aussi bien de la plaignante que de la justice. Mais sa requête tombera dans l'oreille de sourds ; car au terme de sa garde à vue, il a été déféré hier au parquet.
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