Affaire des jumelles de Grand- Yoff : Le grand scandale sexuel de 2009 en procès le 5 décembre

L'affaire des jumelles de Grand-Yoff met en vedette l'octogénaire cap-verdien Cardido Brito, le policier sénégalais Mamadou Mané ainsi que le boulanger Ali Debouck. Ils sont poursuivis pour abus sexuel. Réouverture du dossier, le 5 décembre 2011.

La seconde partie du procès des jumelles de Grand-Yoff est prévue pour le 5 décembre 2011, devant la Cour d'appel de Dakar. Le dossier sera réexaminé après plusieurs renvois. Le dernier motif du report est la comparution des deux jumelles ainsi que des prévenus, aujourd'hui, en liberté. L'affaire des jumelles de Grand-Yoff liée à cette histoire consécutive à un abus sexuel considéré comme le plus grand scandale sexuel de l'année 2009. Au banc des accusés, on retrouve le policier sénégalais Mamadou Mané, l'octogénaire cap-verdien, Ali Debouck (ancien capitaine de navire, âgé de 86 ans), et le boulanger Cardido Brito. Ils sont prévenus des délits de pédophilie et de viol sur mineure de moins de 13 ans. Les victimes présumées sont deux jumelles âgées de dix ans et vivant dans la commune d'arrondissement de Grand-Yoff.

Les observateurs gardent encore en mémoire que ce scandale sexuel avait éclaboussé Grand-Yoff. Le premier procès a eu lieu devant le tribunal régional des flagrants délits de Dakar, le 13 octobre 2009 ; et il avait pris fin à six heures du matin. Les trois prévenus étaient sortis indemnes de cette confrontation. Ils ont été relaxés au bénéfice du doute par le juge Souleymane Diallo. C'est le parquet qui a fait appel de cette décision de justice.

A l'audience, le procureur de la République avait requis la peine maximale de 10 ans. Il s'était appesanti sur le certificat médical versé au dossier qui faisait état d'une ‘défloration totale et ancienne’ des deux jumelles. Une constatation qui laisse entrevoir que les deux jumelles ont, depuis longtemps, été victimes d’abus sexuels.

Les prévenus avaient purgé deux mois de détention préventive avant l'ouverture du procès. Ils avaient opté pour la dénégation systématique. Ils avaient tous nié les préventions de pédophilie et de viol sur mineure. Par exemple, l'ancien capitaine de navire cap-verdien, Aly Debouck, avançait qu'il ne jouissait pas de toutes ses facultés sexuelles : ‘Je suis impuissant depuis 1975, donc je ne peux pas être l’auteur des faits qui me sont reprochés’. Le policier sénégalais, Mamadou Mané s'étonnait d'avoir été mêlé dans cette histoire : ‘Je ne sais pas pourquoi j’ai été accusé d’une telle chose.’ Et Cardido Brito avait adopté la même stratégie de défense que ses acolytes.

Lenteur judiciaire, ce dossier l’aura été. En effet, cela fait onze mois que le dossier de l'affaire dite ‘des jumelles de Grand-Yoff’ fait l'objet de multiples renvois. L'affaire venait d'atterrir sur la table du juge d'appel à la fin de l'année 2010. La première audience a alors été fixée au 10 janvier de l'année en cours. Depuis lors, le dossier subit des reports successifs ayant comme motif la comparution des deux parties. Cette lenteur judiciaire inquiète aujourd'hui les avocats de la partie civile qui veulent en finir avec cette histoire une bonne fois. Certains d'entre eux soutiennent que le maximum de renvois prévu par la loi ne doit pas dépasser trois. Dans ce cas, avec ou sans la comparution d'une partie au procès, le dossier doit être jugé.