Saly (Mbour), 26 jan (APS) - Le député libéral Bocar Sédikh Kane a préconisé mardi à Mbour un rééquilibrage de l’utilisation faite des envois d’argent des émigrés, afin que les sommes annuellement transférés dans leur pays par les Sénégalais de l’extérieur et évalués à environ 500 milliards de francs CFA en 2008 puissent servir à des investissements utiles.
‘’Notre réflexion doit donc aller dans le sens de rééquilibrer l’utilisation de cet argent pour qu’il n’aille pas en grande partie dans la consommation mais pour qu’il puisse servir à des investissements utiles pour le pays mais aussi qui vont garantir le retour de ces émigrés dans leur pays’’, a indiqué M. Kâne, président de la commission Affaires étrangères, de l’Union africaine et des Sénégalais de l’extérieur de l’Assemblée nationale.
Soulignant que ‘’cette manne financière est à la limite même un quart du budget du Sénégal’’, le député libéral a estimé que l’utilisation faite de ces ressources financières ne doit pas être perdue de vue par les acteurs et les pouvoirs publics.
S’exprimant lors d’un atelier sur ’’migration et main d’oeuvre’’ organisé en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT), il a fait valoir que ‘’cette manne financière est supérieure à l’aide publique au développement pour une année’’.
‘’La création d’un cadre de travail qui permette la coordination entre nos projets et le Parlement assurera un bon traitement des différents aspects d’une problématique diverse et complexe comme l’est la migration de main-d’œuvre’’, a dit pour sa part Fédérico Barroeta du BIT.
‘’La migration est le visage humain de l’intégration économique mondiale ou de la mondialisation’’, a dit M. Barroeta. ‘’Malheureusement, a-t-il ajouté, on sait que ce visage humain de l’intégration régionale et mondiale de l’économie est souvent dramatique, hélas’’.
Pour lui, les enjeux pour les familles sont grands ‘’car il faut le reconnaître, la migration contribue de façon substantielle à l’économie des ménages et à leur protection contre les aléas et risques sociaux, dans les pays d’envoi’’.
Bien que difficile à évaluer ‘’quantitativement’’, M. Barroeta a révélé que ‘’la contribution des diasporas au développement et à la protection sociale dans les villages risque de décliner dans ce contexte de crise international’’.
Or, a-t-il ajouté, cette contribution au développement est ‘’cruciale’’ dans la mesure où elle soutient le développement local, notamment par les aides à l’habitat, à la construction de structures sanitaires, d’écoles, etc.
‘’Une migration encadrée et bien gérée permettra de soutenir le développement des pays d’origine’’, a-t-il souligné.
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