GENEVE - Le Sénégal est très loin derrière la Suisse, qui détrône les Etats-Unis en devenant l'économie la plus compétitive au monde. Au niveau africain, la Tunisie conforte sa place de leader dans le Rapport de Davos 2009/2010, en se plaçant au 1er rang et au 40e au niveau mondial. L'Afrique du Sud est 45e, le Maroc 73e, l'Algérie 83e, la Libye 88e. Classé 90e, le Sénégal ne manque pas d’atouts pour être un pays compétitif. Il faudrait, cependant, selon les experts du Forum économique de Davos, que la corruption soit maîtrisée. Le Sénégal est classé 114e en matière de corruption sur les 133 pays étudiés. Au niveau de la santé et de l’éducation primaire qui sont des piliers basiques pour tout pays aspirant au développement, même si le système éducatif n’est pas qualitativement mauvais, il demeure qu’au niveau quantitatif, des efforts doivent être déployés pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. Au niveau de l’enseignement primaire, le Sénégal est classé 122e.
Les experts de Davos soulignent, par ailleurs, que l’autre point faible du Sénégal, c’est l’indépendance de sa justice (114e) même si les institutions publiques sont réputées assez fortes. Par ailleurs, les économistes déplorent le manque de transparence des actions du gouvernement qui, selon eux, ne communique pas assez clairement sur ses réalisations et ses orientations. Ce déficit communicationnel rend la tâche des entrepreneurs difficile, car ils n’arrivent plus à suivre les politiques économiques du Sénégal. A ce propos, le classement est édifiant : notre pays traîne à la 121e place sur 133 pays. Il faudra ajouter aux points faibles, le difficile accès à l’électricité (113e place) et à la téléphonie (110e) même si ce dernier point est compensé par la multiplication du téléphone mobile.
Le Rapport de Davos sur la compétitivité évalue les pays sur la base de 113 indicateurs. Ces critères sont attribués à 12 piliers qui sont importants pour évaluer la croissance d’un pays. Il s’agit, notamment, des infrastructures, de la santé, de l’éducation, de l’efficacité des marchés, de l’utilisation des technologies, du business, de l’innovation, etc. ’La base de pondération de certains piliers est adaptée au niveau de développement du pays examiné’. Par exemple, pour les pays en développement, c’est plutôt l’infrastructure, les institutions, la santé, qui sont des éléments basiques qui sont le plus pris en compte alors que pour les pays les plus développés, le pilier innovation reste le critère le plus déterminant. En effet, les douze piliers sont choisis sur la base de recherches économique et empirique par rapport à leur importance pour la croissance économique.
L’intérêt pour les pays examinés, c’est ‘que le classement de Davos est fait sur la base de données uniques’, a expliqué Mme Margareta Drzeniek Hanouz, économiste senior au Forum de Davos. Notre interlocutrice a souligné que ‘deux tiers des données proviennent d’une enquête faite auprès d’entrepreneurs dans tous les pays concernés par le Rapport’. L’autre intérêt est que le Rapport de Davos permet aux pays de voir leurs côtés forts et leurs points faibles pour mieux appréhender leur niveau de compétitivité. ‘Tout ceci est important dans la mesure où il permet aux décideurs d’avoir des outils nécessaires dans la prise de leurs décisions en matière de politique macro-économique’, conclut Mme Margareta Drzeniek Hanouz.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)
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