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Economie

Réplique de l'ancien Pm : Habib Sy ‘recadre’ Mamadou Lamine Loum

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Réplique de l'ancien Pm : Habib Sy ‘recadre’ Mamadou Lamine Loum

Dans un entretien paru dans le Quotidien n°1620 du mardi 3 Juin, le dernier Premier ministre du régime socialiste, Mamadou Lamine Loum a fait son ‘audit’ des réalisations du parti au pouvoir. Sur les infrastructures routières, coachées en partie par l’Anoci, le ministre d’Etat, Habib Sy a apporté des ‘correctifs’ à l’analyse de Loum.

‘J’ai lu, hier, l’interview de Mamadou Lamine Loum et surtout la partie relative aux infrastructures. Il commet une grave erreur d’appréciation’. Le ministre d’Etat, ministre des infrastructures, des transports terrestres, des télécommunications et des Tics, Habib Sy, introduisait, ainsi, sa réplique, suite à la sortie de l’ex-Pm. Mamadou Lamine Loum qui, dans les colonnes du Quotidien faisait un diagnostic de la situation politique, économique et sociale du pays, s’était prononcé sur ‘l’utilité des infrastructures’ et ‘les différences entre les chantiers de l’Anoci et le Pamu (programme pour l’amélioration de la mobilité urbaine) initié avant l’alternance’. Le ministre Habib Sy, irrité par les propos de Loum lance à son endroit : ‘cela fait huit ans qu’il n’est pas au pouvoir et il ne sait pas que, depuis, la politique des infrastructures a changé en terme de qualité’. Le régime déchu se contentait d’offrir aux Sénégalais des routes en bicouches qui étaient endommagées après les grandes pluies alors que le gouvernement actuel a une exigence de qualité, souligne le ministre des Infrastructures en marge de la cérémonie d’ouverture du Forum sur régulation des télécommunications en Afrique.

Les coûts de réalisation des ouvrages sur la corniche ont fait l’objet de polémique. Mamadou Lamine Loum, dans son interview, affirme que ‘nous avions conçu ces projets mais nous n’aurions jamais engagé 70 milliards sur trois routes dans la capitale, sachant qu’avec les six kilomètres du premier tronçon de la corniche, on est à 5 milliards en dessus du coût de la route Kaolack-Tambacounda, qui est de 237 km’. Rectifiant pour dire que la réhabilitation concerne l’axe Mbirkilane-Tambacounda, le ministre d’Etat précise à l’endroit de l’ex-Pm que la Corniche, qui compte cinq ouvrages, a coûté 28 milliards de francs Cfa et l’axe routier en réhabilitation revient à 43 milliards à l’Etat du Sénégal. Or,’ce qu’il dit suppose que la corniche ait coûté 48 milliards’ note-t-il. Habib Sy a, également, souligné que réaliser des routes dans la campagne est moins onéreux que construire des infrastructures routières en milieu urbain parce qu’il y a d’autres facteurs dont il faut tenir compte. Il s’agit notamment du réseau d’assainissement, des installations électriques, des aménagements et la prise en compte des habitations qui sont sur les emprises.

‘En plus de cela, Loum semble dire que ce n’est pas important : il faut faire des pistes de production. Mais, je voudrais quand même lui rappeler ce qu’il nous a légué en tant que dernier Pm du régime socialiste en matière d’infrastructures’, poursuit le ministre d’Etat. Il souligne qu’en 2000, le régime libéral avait procédé à ‘un diagnostic des difficultés de la mobilité urbaine’. Le constat a été que le Sénégal perdait 108 milliards de francs Cfa liés aux problèmes de mobilité. Le transport public agonisait avec le parc automobile de la défunte Sotrac qui affichait ‘zéro bus’, la productivité des entreprises décroissait et les investisseurs n’étaient plus intéressés.

Mais ‘nous avons réglé ces problèmes’ relève Habib Sy qui soutient que ‘depuis, le Sénégal, a augmenté son taux de croissance’. Par ailleurs, Habib Sy ‘fait savoir’ à Mamadou Lamine Loum que seuls 13 % à 15 % des pistes de production étaient en bon état ‘lorsqu’ils (les socialistes, Ndlr) quittaient le pouvoir’. Aujourd’hui, ‘nous avons porté ce taux à 30 % avec une récupération d’environ 800 km de pistes en mauvais état’, informe le ministre des Infrastructures. Aussi Habib Sy n’a-t-il pas manqué de renvoyer le dernier Pm de Abdou Diouf à son livre, Le Sénégal au 1er Avril 2000. Un ouvrage dans lequel l’ex-Pm parle de 200 milliards investis dans les infrastructures par le régime socialiste entre 1993 et 2000 alors le gouvernement actuel y a injecté 751 milliards en six ans (de 2000 à 2006). ‘C’est sans commune mesure. Il parle d’un Sénégal dépassé’, raille-t-il.



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