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[ Reactions ] MANAGEMENT, DIALOGUE SOCIAL, NON-INTERVENTION DE L’ETAT : Les conditions d’un envol de Sénégal Airlines

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[ Reactions ] MANAGEMENT, DIALOGUE SOCIAL, NON-INTERVENTION DE L’ETAT : Les conditions d’un envol de Sénégal Airlines

Une gestion irréprochable, un recrutement uniquement basé sur les compétences et non sur le lobbying, la promotion du dialogue social, appropriation par les Sénégalais : les conditions de la réussite de la nouvelle compagnie Sénégal Airlines ont été posées par le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, fier de voir le privé national répondre à son appel à l’investissement.

Le président de la République n’a pas manqué d’attirer, ce samedi, au Palais de la République, l’attention des actionnaires sur quelques facteurs qu’il a qualifié de « négatifs » et qui peuvent plomber la réussite de la nouvelle compagnie. « La réussite à laquelle j’aspire de votre compagnie dépend de beaucoup de facteurs. Il y a des conditions et nous pouvons les satisfaire. Ce sont des facteurs externes et qui peuvent gêner le mouvement. Il faut que nous en soyons conscients », a-t-il prévenu. A l’en croire, le premier facteur négatif sera l’intervention de l’Etat dans la gestion d’une société privée. « C’est la première source de perturbation, de déséquilibre. Le gouvernement doit s’interdire de le faire. Je ferai en sorte que cela ne se fasse pas et nous vous aiderons », a-t-il assuré, rappelant le cas d’ASI qui a sombré par la faute d’une mauvaise gestion. Me Wade a lancé un appel pour un « recrutement libre, basé sur les critères de compétence et d’honnêteté. »

Dialogue avec les travailleurs

Le second facteur, selon Me Abdoulaye Wade, reste encore l’Etat « mauvais client. » Et d’inviter le secteur privé à « bien analyser l’aventure malheureuse d’Air Afrique. » La troisième source de difficulté peut venir des Sénégalais eux-mêmes à travers un « jeu d’influence (lobbying) dans le recrutement du personnel, le transport, etc. » Le dernier problème peut émaner du personnel. Selon Me Wade, « la compagnie dépend largement des travailleurs ». Car, si personne ne doute de la capacité des Sénégalais à gérer une compagnie et de fournir toutes les prestations, il faudra cependant que ces travailleurs soient « dans de bonnes conditions de travail, bien payés et régulièrement. »

La fierté de toute une nation

Il a convié les actionnaires à discuter avec les travailleurs pour « une nécessaire entente, un engagement de stabilité de la compagnie » afin d’éviter les perturbations (grèves et sabotages). « Parce qu’en réalité, pour que cela réussisse, il faut une véritable complicité entre les différentes parties en gérant de façon transparente », a soutenu le chef de l’Etat, non sans avertir que la compagnie évoluera dans un environnement de « concurrence. »

Me Wade a demandé aux Sénégalais d’aimer leur compagnie. « J’attends d’eux la protection de cette compagnie », a affirmé le chef de l’Etat. En somme, l’Etat, les Sénégalais dans leurs différentes composantes, ont « une très grande responsabilité dans la réussite de cette entreprise », a considéré le président de la République. Enfin, il a invité le secteur privé à investir dans différents projets, citant la téléphonie (avec Sudatel dont 10 à 15 % sont réservés aux Sénégalais), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, le fer, les Phosphates, les chemins de fer et surtout dans le tourisme. Auparavant, le chef de l’Etat a exprimé toute sa fierté. « Je suis très fier de constater que des Sénégalais ont engagé leur patrimoine dans un très grand projet qu’est celui de la constitution d’une compagnie aérienne », a déclaré le chef de l’Etat aux actionnaires. Il a rappelé qu’il avait lancé le défi de la création d’une compagnie à la place d’Air Afrique. D’où la création d’Air Sénégal International (ASI) qui fut purement étatique. « C’était essentiellement le fait de deux Etats ». De l’avis de Me Wade, ASI était « une très bonne affaire, rentable en soi, mais qui a rencontré des difficultés de gestion. » Il a averti le secteur privé que l’investissement est toujours un « risque ». Autrement dit, « l’investissement n’est pas une œuvre sociale. Il faut le fructifier, car c’est la condition de la survie et de la longévité de votre société », a-t-il noté. Et le président de la République de magnifier le « mérite » de ces actionnaires. « Vous avez répondu à mon appel qui a consisté à demander au privé national de prendre des places qu’occupait auparavant le secteur public. Je suis libéral et par conséquent, ma vision du développement repose sur le secteur privé », a souligné Me Wade. Mais, a-t-il averti, « je ne dis pas pour autant que la puissance publique doit être absente. Elle doit vous aider, parce que vous êtes un secteur relativement jeune, faible par rapport au privé des grands pays. Mais toute créature devenue grande a été d’abord petite », leur a-t-il dit. Le chef de l’Etat a invité le privé à « élargir son champ d’intervention » parce que « je souhaite le développement du secteur privé le plus largement possible dans l’économie et la réduction du rôle de l’Etat à son profit. Je ne cherche jamais à vous embarquer dans des aventures mais pour que vous fructifiez votre capital et que vous deveniez un grand secteur privé. »

REACTIONS... REACTIONS...

AMINATA NIANE, MINISTRE-DG DE L’APIX : « Je n’ai jamais douté du patriotisme du secteur privé national »

« C’est un sentiment de fierté de voir que le secteur privé, dans un élan et surtout de façon très réactive, a répondu à l’appel des autorités, en particulier à celui du ministère chargé du transport aérien pour remettre sur la piste notre compagnie nationale. Je n’ai jamais douté du patriotisme et de la capacité de notre secteur privé national. Chacun d’entre ses membres, dans son secteur d’activités, a prouvé son engagement pour le développement économique du Sénégal. Aujourd’hui, on a atteint, je pense, une étape extrêmement importante de voir, d’une part, un grand nombre d’entrepreneurs sénégalais se mettre ensemble pour relever un défi dans le cadre d’une société d’envergure, d’autre part, l’Etat qui a fait confiance au privé national dans un secteur aussi stratégique où il y a une compétition très vive entre les Etats. Cela traduit la complicité entre l’Etat et le secteur privé que nous avons toujours souhaitée, mais aussi l’avancée des mentalités et des avancements de part et d’autre. »

SERIGNE MBOUP, DG DU GROUPE CCBM : « En faire une compagnie de référence »

« Je suis très fier parce qu’on a fait confiance au secteur privé national. Le président de la République l’avait fait avec le transport maritime, pour Aline Sitoe Diatta. Aujourd’hui, cette société gérée à 100% par les Sénégalais, fonctionne très bien. Cette nouvelle compagnie peut aussi être une société de référence. »

BAÏDY AGNE, PRESIDENT DU CNP : « Un bon management et un bon choix des avions »

« Durant ma présidence au Conseil national du patronat, j’ai toujours évoqué la nécessité d’un partenariat public-privé fort, que l’Etat appuie le privé dans l’intérêt de notre pays. Moi-même j’ai participé directement au capital en tant qu’investisseur pour montrer l’exemple. Nous avons un grand espoir. J’ai rappelé que pour une compagnie aérienne, il est nécessaire d’avoir un bon management, que le choix des avions soit bien fait, que nous réussissons ensemble. »

RACINE SY, SECTEUR DU TOURISME : « Cette compagnie est un motif de fierté »

« Il faut qu’on se félicite d’abord de la création de la compagnie Sénégal Airlines qui a vu un engagement patriotique citoyen très fort du secteur privé national. C’est une première que le secteur privé soit associé à un si grand projet à forte valeur ajoutée. Ce que nous avons constaté aujourd’hui nous remplit de fierté. Il est vrai qu’il y avait un vide sérieux à combler avec la disparition d’Air Sénégal International (ASI) aussi bien en termes de dessertes aux plans sous-régional, national qu’international. Ce qui a lourdement pénalisé les flux entre pays africains. Une compagnie aérienne, c’est aussi un enjeu de souveraineté, un instrument pour assurer la continuité territoriale d’un Etat. Mais aussi un enjeu pour assurer la protection civile. »



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