Dakar, 14 oct (APS) - Les conditions financières dans lesquelles s'opèrent les transferts des avoirs des émigrés résidant en France vers leurs pays d'origines ‘'ne semblent pas optimales'', juge un rapport consacré à ‘'l'intégration économique des migrants et la valorisation de leur épargne''.
‘'Il apparaît en effet que les sociétés de transfert, présentes dans ces pays où le secteur bancaire demeure souvent embryonnaire, opèrent dans des conditions de concurrence peu satisfaisantes'', note l'étude réalisée par Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse nationale d'épargne des caisses d'épargne (France).
‘'Les parts de marché de la principale d'entre elles atteignent ainsi 46 pour cent des transferts à destination de l'Afrique subsaharienne, 27 pour cent en Algérie, 33 pour cent au Maroc. Suivant le degré de développement du système financier local, la générosité des migrants peut ainsi se trouver fortement ponctionnée'', souligne le rapport.
‘'Les mesures en faveur des transferts formels doivent être complétés par des dispositions tendant à en réduire le coût, tout en assurant une entière conformité de ces mécanismes aux règles concernant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme'', selon l'étude.
‘'A cet effet, la mission suggère de favoriser la concurrence entre opérateurs grâce à une transparence accrue concernant les tarifs et de développer les transferts automatisés'' qui ‘'permettent à un migrant d'autoriser certaines personnes dans son pays d'origine à opérer des retraits ou des paiements qui s'imputent sur le compte dont il dispose dans le pays d'accueil''.
‘'L'utilisation de cartes de paiement dans les régions équipées en distributeurs automatiques de billets, le recours au téléphone portable pour accélérer les transferts ou l'appui des institutions de micro-finance sont des pistes prometteuses'', estime-t-on de même source.
le rapport plaide par ailleurs pour une meilleure orientation de l'allocation des transferts, en faisant remarquer qu'environ 75 pour cent des flux financiers venant alimenter les zones d'émigration se trouvent orientés vers des dépenses de santé ou de consommation courante et ne contribuent pas au développement économique local''.
‘'Sans porter atteinte aux choix des migrants, les montants destinés à l'habitat (15 pour cent), aux équipements collectifs et aux investissements entrepreneuriaux pourraient être utilement augmentés'', indique le rapport.
Cette étude a été commanditée par le ministre français de l'Intérieur dans le cadre de la ‘'réforme profonde'' de la politique d'immigration en territoire français.
Il revenait à l'auteur du rapport de réfléchir sur des ‘'formules nouvelles, destinées aux populations immigrées, qui leur permettraient d'améliorer l'emploi de leurs ressources tout au long de leurs itinéraires, afin de s'assurer plus d'autonomie et de protection financière'', selon Nicolas Sarkozy.
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