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LAMINE SY, CHEF DE LA CELLULE DE DÉVELOPPEMENT GÉOLOGIQUE ET MINIER DE KEDOUGOU : « Il y a des indices prometteurs de découverte d’autres mines d’or »

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LAMINE SY, CHEF DE LA CELLULE DE DÉVELOPPEMENT GÉOLOGIQUE ET MINIER DE KEDOUGOU : « Il y a des indices prometteurs de découverte d’autres mines d’or »

Les recherches de nouvelles mines d’or dans la zone de Sabodola et ses environs suscitent de grands espoirs. Le chef de la Cellule de développement géologique et minier de Kédougou, Lamine Sy, nous révèle que des sociétés internationales ont mis en évidence des indices prometteurs de découverte d’autres mines d’or dans cette partie du pays à la formation rocheuse aurifère. Lamine Sy a aussi fait le point sur les initiatives prises par les autorités pour rentabiliser les revenus des orpailleurs et pour protéger leur santé et l’environnement.

On parle beaucoup du potentiel minier de la nouvelle région de Kédougou. Où en est-on avec l’exploitation de l’or ?

Lorsqu’on parle du secteur minier du Sénégal, les gens pensent automatiquement à la région sud-est du Sénégal. C’est tout à fait normal. Parce que c’est dans cette zone où l’on trouve le métal précieux, l’or. On y trouve également des gisements de fer. Le prix de l’or est devenu très intéressant. Il est d’environ 900 dollars l’once. Ce qui fait qu’il y a un rush, surtout pour la recherche. Nous avons une dizaine de sociétés minières, de nationalités différentes, qui font l’exploration. Il n’y a que la société Gold Operation qui est en passe de passer à l’exploitation de l’or. C’est au courant du mois de mars que l’exploitation devait démarrer.

Quel est le volume d’or de la mine de Sabodola ?

On estime à 50 tonnes d’or les réserves exploitables. C’est pour quoi c’est un projet retenu pour une dizaine d’années d’exploitation à raison de 5 tonnes par an. C’est le potentiel exploitable à date. Des ressources potentielles peuvent venir s’ajouter à ce qu’on a déjà trouvé. Mais rien ne nous dit qu’au bout de ces dix ans, on ne trouverait pas plus pour poursuivre l’exploitation.

Plusieurs sociétés font l’exploration. Quelles sont les chances de découverte d’autres mines d’or dans la région de Kédougou ?

Aujourd’hui, les personnes ne connaissent que le gisement de Sabodola. On en parle beaucoup. Il y a d’autres sociétés minières qui ont mis en évidence d’autres gisements importants d’or. Il s’agit notamment, Rand Gold. Tant que ce n’est pas évalué totalement, on ne peut pas parler de gisement. On ne peut que parler d’indices prometteurs. Je pense que si on poursuit l’exploration, on peut trouver ce qui est plus important que ce qu’on a trouvé à Sabodola. J’ai l’habitude de le rappeler : la région de Kédougou se trouve dans une zone où on a des formations rocheuses très anciennes qui sont datées de 2 milliards 200 millions d’années. Ce sont des formations que l’on trouve aussi au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et en Côte d’Ivoire. Ce sont des mêmes formations que l’on trouve au Ghana, un pays réputé producteur d’or. Aujourd’hui, il y a d’autres gisements qui seront mis en évidence.

En plus de l’exploitation industrielle, les populations font de l’orpaillage dans certains villages. Est-ce que l’exploitation artisanale de l’or profite aux orpailleurs ?

Il y a de l’or que l’on exploite de façon artisanale.

Jusqu’aujourd’hui, l’orpaillage n’était pas encadré. Nous avons un programme d’assistance du secteur minier du Sénégal dont l’un des volets c’est d’assister l’activité d’orpaillage. Il y a un diagnostic qui a été fait sur l’orpaillage. Il y a des problèmes qui tournent autour de trois axes. Il y a l’organisation de cette activité, l’augmentation du rendement et le problème de sécurité. Il y a un volet sécurité et environnement. Nous sommes dans une zone frontalière. Et l’activité d’orpaillage draine beaucoup de monde. Il y a le brassage entre les différentes personnes qui se rencontrent. Il faut donc suivre de près le volet sanitaire.

Quelles sont les autres ressources minières en phase d’exploitation ?

On ne parle que de l’or. Il y a d’autres ressources minières comme le marbre. Cette mine se trouve à une trentaine de kilomètres de Kédougou. Il y a le marbre de Bandafassi, d’Ibel et de Ndébou. C’est du marbre qui a une valeur décorative très intéressante. Nous avons répertorié six variétés de marbre, du bleu rubané au blanc cassé en passant par le rosé. Il y a au total 25 millions de mètres cubes à date. Si nous poursuivons des recherches, on aurait dû trouver plus. En plus de ces ressources minières, il faudra ajouter le gisement de fer que l’on trouve tout au long de la Falémé. On a tablé sur 800 millions de tonnes de fer. Pour l’instant, on est en train de faire le sondage pour mieux circonscrire le gisement. Il y a la société Arcelor Mittal qui s’attelle à mettre en valeur tout ce fer.

Peut-on avoir une idée du volume du gisement de marbre de Bandafassi ?

Le gisement a fait l’objet d’exploitation par un Français du nom Le Bigre. Il a arrêté pour des raisons internes. Il n’a fait qu’effleurer le gisement. Le potentiel exploitable existe. Il y a un potentiel considérable de marbre dans cette région. Toutes ces mines ne sont pas éloignées de Kédougou.

Il y a aussi du fer et du basalte dans la région...

Nous avons à Dakar le basalte de Diac. Dans la région de Kédougou, nous avons des basaltes à perte de vue. Je crois que c’est une région d’avenir où les personnes peuvent venir faire du génie civil. Il y a des recherches pour les matériaux de construction. Et, les gens commencent à s’y intéresser. Le secteur minier peut être un grand apport pour le développement de la région et du Sénégal.

Il y a une dizaine de sociétés internationales qui cherchent l’or. Quelle est la place des chercheurs, des géologues sénégalais dans ces prospections ?

Sur le point de vue de la recherche, il y a des technologies très avancées. Comme cela se fait au Mali où l’on est à l’exploitation de la 5e mine d’or. Au début, des étrangers viennent. Après, on forme des nationaux qui prennent des relais. Et, dans ce cadre, il y a un projet d’installation d’un Institut des Mines. Il y a aussi le Lycée technique de Kédougou pour la formation des cadres. Je pense que la relève sera bien assurée. On aura de plus de plus de Sénégalais qui vont occuper des postes de responsabilité dans la recherche.



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