Les trois premiers mois de 2012 auront procuré plus de mal que de bien à l’économie sénégalaise. La période électorale aura été difficile pour les opérateurs économiques et plus particulièrement la campagne électorale du premier tour. «Nous l’avons vécue très mal. Nous avons eu beaucoup de problèmes», a regretté Mame Bou Diop de l’Unacois Jappo. Pour lui, «sur le plan économique, c’est une perte sèche pour tout le monde, pour l’économie nationale et pour les opérateurs économiques». Et les problèmes, auxquels ils font face, se nomment, manque de confiance des partenaires, problèmes d’approvisionnements etc. «Avec cette pré campagne, la campagne électorale, les élections et tout, nous n’avons pas eu le temps d’aller nous approvisionner à l’extérieur. Même nos fournisseurs n’avaient plus confiance», déplore-t-il. Une situation dont les conséquences néfastes sont des problèmes dans l’allocation du crédit. «Ceux qui faisaient des crédits à 90 jours commençaient à nous poser des problèmes. Ça nous a porté préjudice». Côté comportement de la clientèle, «les marchés étaient mouvementés, les clients n’osaient pas sortir», ajoute-t-il. Et «même si la marchandise était disponible, certains ne pouvaient pas sortir. Ceux qui avaient l’habitude de faire de la lèche-vitrine ne le pouvaient plus, à cause de nos marchés qui, durant plusieurs semaines, leur étaient inaccessibles». Ce qui a pour
conséquences, de baisser les revenus des opérateurs économiques. «Et vous vous rendez compte, des gens qui vivent de recettes journalières qui ne vivent que de ça, si toutefois il y a ces genres d’événements, ils sont obligés de rentrer chez eux ou de fermer boutique», martèle-t-il. Et les exportations ne sont pas non plus épargnées par la léthargie. «Même au niveau de l’exportation au niveau des pays limitrophes, ça nous a posé des problèmes. Parce que nos camions, souvent, ont peur de traverser certaines villes instables pour aller dans la sous-région». Ce qui l'amène à dire, «c’est quand même très délicat». Et contraints de rester chez eux pour pouvoir voter, certains hommes d’affaires sont «obligés de différer leurs voyages, avec le second tour d’autres aussi ne pourront pas voyager. Ils sont obligés de différer leurs voyages et d’attendre», ajoute-t-il.
Du côté des industriels réunis au sein du syndicat des professionnels de l’industrie et des mines du Sénégal, même si Mme Mariétou Coulibaly, secrétaire générale du Syndicat professionnel des industries et des mines du Sénégal (Spids) estime que la campagne électorale n’a pas beaucoup impacté sur la vie industrielle, car les unités de production sont, pour la plupart, localisées dans des zones industrielles et que seules les directions générales se trouvent en ville, et souligne cependant que la campagne électorale a impacté sur l’entreprise durant ces derniers mois. «La réponse est oui et ce qu’il faut surtout déplorer c’est l’absence d’interlocuteurs (ministres, DG, etc.) du secteur privé pour régler certains problèmes au niveau de l’administration». Et explicitant davantage la nature des difficultés et problèmes d'interlocuteurs, elle cite «le blocage du processus de gestion de dossiers en cours d'instruction par les services publics». Il s’y ajoute «l’absence d'engagement de partenaires financiers au regard du climat délétère qui prévaut», mais surtout «les pertes de parts de marchés notamment des entreprises exportatrices».
2 Commentaires
Frustré
En Mars, 2012 (17:20 PM)Pereira De Carvalho
En Mars, 2012 (14:52 PM)Ils doivent réfléchir par deux fois avant d'agir de manière désastreuse.
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