Il y a foule dans le département de Saraya, à l’est du Sénégal. Le premier lingot d’or avait été remis à Abdoulaye Wade il y a trois ans. Depuis Sabodala Gold Operations (Sgo), anciennement Mdl, n’a pas chômé et entend accélérer la cadence. Deux concurrents, Oromin et Randgold lorgnent sur des quantités croissantes d’or et pourraient bientôt débuter la production.
L’entrée du site Sobodala gold operations (Sgo), homonyme du village voisin qui en mandingue veut dire, «près du bonheur», n’est pas facile d’accès, c’est le moins que l’on puisse dire : fouille des sacs, enregistrement de l’identité des visiteurs par principe inopportuns, et définition serrée du parcours prévu sur le site. «Nous avons des mesures draconiennes de sécurité, mais la valeur de ce que nous produisons nous y oblige», explique Christian Mace, chargé de l’environnement du site et guide touristique de choc à l’occasion. Avec un prix de l’once d’or confortablement assis autour de 1500 dollars sur les marchés internationaux, contre 1 100 dollars en moyenne en 2010, les réserves du département de Saraya, à une centaine de kilomètres au nord de Kédougou, sont devenues la destination de prédilection des chasseurs d’or du pays Bassari et attirent de nombreuses sociétés en quête du précieux métal.
« J’ESPÈRE QUE NOUS RESTERONS 30 ANS »
Dans cette course à l’extraction, l’entreprise sénégalo-canadienne Sobodala gold operations -puisque le code minier fait de l’Etat l’actionnaire de principe de toute entreprise d’exploitation minière, à hauteur de 10% du capital - est la plus avancée. Il y a trois ans, le premier lingot y avait été remis en grande pompe à Abdoulaye Wade. Depuis, 150 000 onces ont été extraites de la concession minière de 33 kilomètres carrés que l’Etat avait accordée en mai 2005 à l’australien Mineral deposit limited (Mdl) et que ce dernier a entretemps cédé au canadien Teranga gold corporation.
«Nous extrayons actuellement deux millions de tonnes de roche par an, pour une densité moyenne de deux grammes d’or par tonne de minerais extraits. Nous voulons faire passer notre capacité de traitement à 4 millions de tonnes par an», indique Christian Mace. Et pour cause, les ressources du sol de Sabodala sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Sur les 1500 kilomètres carrés dont dispose la compagnie via sa concession minière et 11 autres licences d’exploration, les 45 tonnes de réserves d’or enfouies déjà identifiées pourraient doubler d’ici un an.
«J’espère que nous resterons 30 ans», se réjouit Christian Mace devant la mine à ciel ouvert de 120 mètres de profondeur. Sur le site, une usine tourne à plein régime. Elle produit des barres de doré -pur à 90%- qui sont ensuite convoyées en Suisse pour leur raffinage et leur mise sous forme de lingot de divers poids.
A côté, un village de logements préfabriqués est sorti de terre pour accueillir quelque 800 permanents, pour la plupart sénégalais, qui travaillent sur le site. «En ce moment, nous sommes 1183 en incluant les contractuels et les expatriés. On est tellement nombreux qu’on en couche certains sur des lits de camps», raconte Christian Mace. Les terrains de tennis, de foot, une petite fontaine à l’accueil entourée de fougères verdoyantes, des frigos remplis de bière glacée, les billards et le grand écran plat logés dans une grande salle de repos climatisée, tout indique en effet que la société extractive a pris ses quartiers pour un bon bout de temps. Elle a investi 500 millions de dollars sur le site en 2011, et en rajoutera 40 millions cette année. Christophe Mace résume la situation d’un sourire : «Nous ne serions pas là si ce n’était pas profitable.»
TRENTE LICENCES D’EXPLORATION DISTRIBUÉES
Sgo n’est pas la seule compagnie à avoir pris la juste mesure du potentiel aurifère de la région, loin s’en faut. Tout autour d’elle, le concurrent canadien Oromin l’enserre de ses 250 kilomètres carrés d’exploration.
Pour l’heure, l’entreprise comptabilise une réserve de 45 tonnes d’or exploitables. Mais près de 350 sondes pourraient rapidement embellir les perspectives.
A l’entrée du village de Sobodala, de petits panneaux indicateurs posés à l’intersection de deux pistes en latérite sont révélateurs de l’effervescence économique qui s’agite avec la plus grande discrétion dans la région : à gauche Oromin, à droite Sgo. Rien que sur la zone de Sobodala, plus de 300 tonnes d’or pourraient être extraites à terme.
Et ce si l’on ne compte pas l’australien Bassari Ressources Ldt, le canadien Axmin, et cinq compagnies sénégalaises Rokamco, Watic, Nafpec, Sen Gold et Sored Mines, qui eux aussi ont entrepris des explorations.
Au total, sur l’ensemble du département de Saraya, une trentaine de licences auraient été octroyées.
Au sud de la zone, à Massawa, Randgold est le troisième acteur clé dans les environs. «L’Etat nous a confié une licence d’exploration pour 9 ans, réévaluée tous les 3 ans, sur laquelle nous nous sommes engagés à investir. En 2007, nous avons identifié 63 tonnes d’or en réserve», explique Mouhamed David Mbaye, à la tête des activités sénégalaises de l’entreprise qui possède d’autres sites d’extraction en Côte d’Ivoire et au Mali.
Plus de 50 millions de dollars ont été engloutis à ce jour par les recherches sur le site, notamment pour financer la trentaine de géologues dont «une grosse partie vient de l’Institut des sciences de la terre de l’université Cheikh Anta Diop», aime à préciser David Mbaye. Un chiffre qui est à relativiser à l’aune du profit bondissant du groupe, qui à 400 millions de dollars en 2011, a quadruplé en un an.
A ce rythme, pas étonnant que l’entreprise décide de rester à Massawa, même si les deux tronçons de deux kilomètres de roche dans lesquels l’or est emprisonné sont faits d’un composé de minérai qui rend l’extraction de l’or beaucoup plus laborieuse. «Avec la méthode qu’utilisent nos concurrents à Sabodala, ils retirent 90% de l’or capturé dans le minerai. Ici, avec la même méthode nous n’en retirons que 20%. Nous avons besoin de deux fois plus d’énergie», explique-t-il.
En un mot, le début de l’exploitation, qui aurait dû avoir lieu en 2011, est tributaire des constructions du barrage hydroélectrique de Sambangalou sur la partie guinéenne du fleuve Gambie, ou de la centrale à charbon de Sendou, à condition que l’accord-cadre signé en janvier par la Senelec avec le Coréen Kepco soit suivi de faits. Autant de retards qui n’atteignent en rien le sémillant David Mbaye. «L’exploration c’est l’espoir. En 2004, on s’est dit qu’on allait fermer et puis on a refait de nouvelles découvertes. On va trouver des solutions, Inch’allah !»
25 Commentaires
Nit
En Juin, 2012 (15:18 PM)Dof Yi
En Juin, 2012 (15:23 PM)Houloer
En Juin, 2012 (15:50 PM)Xaar
En Juin, 2012 (15:52 PM)Boy Dakar
En Juin, 2012 (15:55 PM)Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kédougou akaa mo beurrrii sida faite attention (
Kinsasha
En Juin, 2012 (15:57 PM)A53
En Juin, 2012 (16:31 PM)Gokh
En Juin, 2012 (16:33 PM)Bijoutier
En Juin, 2012 (16:52 PM)X
En Juin, 2012 (16:53 PM)Reply_author
En Juin, 2023 (11:05 AM)Peuls,
En Juin, 2012 (17:06 PM)Ndieyde
En Juin, 2012 (17:14 PM)Question ?
En Juin, 2012 (17:38 PM)Même si l'état du Sénégal n'a droit qu'à 10% des bénéfices, il ne faut pas ignorer l'impôt sur les sociétés,
la Tva et les Salaires payés par cette société. la logique voudrait qu'il en soit ainsi...
Big Oussouye
En Juin, 2012 (18:05 PM)Peuls,
En Juin, 2012 (18:38 PM)Votre Avis Compte
En Juin, 2012 (19:16 PM)Pourquoi juste faire des commentaires ?
Sénégalplusfort. com est un site créé pour que les gens comme vous qui veulent que ça change parler.
Écrivez de temps en temps des articles sur le site, soyez lu et faites ainsi bouger les choses.
Nous sommes trop silencieux ! Et les messages ne passent pas assez !
Faites tous quelque chose !
Xam Xam
En Juin, 2012 (19:19 PM)Patriote Du Senegal
En Juin, 2012 (19:31 PM)Pour une Réforme Immédiate du Code Minier Sénégalais (Page facebook)
Xxx
En Juin, 2012 (19:35 PM)Le wolof est beni de Dieu et cela personne ne peut l'enlever, donc continue de mentir petit peul, c'est ton sang qui parle, tu n'y peux rien.
Djigoum
En Juin, 2012 (19:45 PM)we have to fight for our interest and not to give them the chance to put trouble in between us. and also guys we have to keep this on mind, if the white man give us 100 dollars, he has already planned to take 3000 dallars from us.
vive le senegal.
Pula
En Juin, 2012 (20:57 PM)Pula
En Juin, 2012 (21:24 PM)Info
En Juin, 2012 (21:35 PM)Or
En Juin, 2012 (04:02 AM)L'or Pour Qui ?
En Juin, 2012 (08:14 AM)Participer à la Discussion