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Economie

Industries chimiques du Sénégal : Ces contrats et projet de convention à l'origine de toutes les difficultés

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Industries chimiques du Sénégal : Ces contrats et projet de convention à l'origine de toutes les difficultés

Pour amener Offnor à signer des contrats d'approvisionnement avec les Ics et d'ouvrir des lettres de crédit en sa faveur, l'Etat du Sénégal n'avait hésité à lui faire des ronds de jambe. Parce que les Ics n'avaient pas le sou pour rembourser l'emprunt obligataire contracté auprès de la bourse d'Abidjan. Mais voilà que courant novembre 2005, un projet de convention est signé entre l’Etat du Sénégal et le partenaire indien des Ics, la société Iffco, qui fera litière des accords existants entre les Ics et Offnor. Ce projet de convention est à l'origine du différend entre les deux partenaires.

Le contrat liant la société chypriote Offnor aux Industries chimiques du Sénégal (Ics) n'a pas encore révélé tous ses secrets. Selon des sources proches de la direction générale de la société sénégalaise, c'est sur recommandation de l’actionnaire "Etat du Sénégal", qu'un représentant d'Offnor a rencontré, à plusieurs reprises l'avocat des Ics en France, Me Rassek Bourgi, au cours du mois de juillet 2005. C'est après ces entretiens que des copies des contrats conclus avec les Ics lui ont été remises. Des sources proches toujours des Ics confirment aussi qu’à l’époque, le conseil des Ics avait trouvé les accords industriels et commerciaux fort bien montés et économiquement viables, au point d’organiser un rendez-vous entre Offnor et une banque des Ics à Paris.

A cette même époque, précisent des sources concordantes, l’Etat du Sénégal faisait des ronds de jambe à Offnor, qui était reçue officiellement à déjeuner à la résidence du Premier ministre Macky Sall, en présence d'Ousmane Ndiaye, directeur général des Ics, et de… Karim Wade. Parce qu'Offnor venait de signer des contrats d’approvisionnement pour plus de 30 millions de dollars américains (environ 16 milliards 800 millions de francs) et d’ouvrir des lettres de crédit en faveur des Ics. Ces lettres de crédit, précise notre source, "permettaient aux Industries chimiques du Sénégal de rembourser l’emprunt obligataire contracté auprès de la bourse d’Abidjan, emprunt pour le remboursement duquel notre fleuron n’avait pas un seul franc".

Il suffit de voir la convention de refinancement de l’emprunt obligataire faite par la Cbao au profit des Ics, laquelle a été signée sur la base d’une assignation du produit des ventes d’engrais à Offnor, soutient un membre de l'Intersyndicale des travailleurs des Ics. "Il est vrai qu’un incident de paiement des Ics auprès de la bourse d’Abidjan mettait l’Etat du Sénégal au rang des mauvais payeurs sur les marchés financiers internationaux et les Ics en faillite. On peut donc d’ores et déjà conclure, que non seulement Me Rassek Bourgi était parfaitement au fait des accords industriels et commerciaux qui liaient les Ics à Offnor, mais aussi le Conseil d’administration ainsi que les "hautes sphères" de l’Etat du Sénégal", persiste notre source.

Or, il s’avère que le même Me Rassek Bourgi a préparé, courant novembre 2005, un projet de convention entre l’Etat du Sénégal et le partenaire indien des Ics, la société Iffco, qui faisait tout simplement litière des accords existants entre les Ics et Offnor. Le projet de convention est sauvegardé sous le nom de fichier : "Convention d'actionnaires Etat du Sénégal et Iffco, version Me Bourgi, du 15 novembre 2005", renseigne ce cadre des Ics. Le plat devait certes être trop épicé pour Offnor, qui a mis les Ics en défaut devant le tribunal de commerce de Nanterre, à Paris. Offnor a déclaré ne pas vouloir s’exprimer sur ce dossier puisqu’elle entend réserver ses droits et prévoit d’entreprendre d’autres actions.

Tant d’anomalies ont, en tout cas, amené à la saisine des comptes du fleuron de notre industrie, ont été à l'origine d'une publicité internationale négative décrédibilisant la signature des Ics. Cette signature qui n’est autre que le prolongement des mains des 2 500 travailleurs qui, au fil des années, par leur dur labeur, ont construit les Ics.

Pour l’image du Sénégal, il ne manquerait plus que le fleuron de l'industrie sénégalaise soit déclaré en faillite. Le ministre de l'Industrie, Mme Bineta Samba Bâ, n'avait-elle pas tenté d'attirer l'attention de l'opinion sur une "faillite" des Ics d'ici le 31 décembre dernier si rien n'est fait ? Pour l'éviter, les Indiens s'étaient engagés à apporter leurs billes pour la recapitalisation de la société. Mais aujourd'hui, ils exigent la levée du "blocus" des comptes des Ics avant toute participation à sa recapitalisation.



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