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Economie

IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE : L’aéroport de Ndiass et l’autoroute à péage compromis

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IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE MONDIALE : L’aéroport de Ndiass et l’autoroute à péage compromis

L’aéroport international de Ndiass d’un coût estimé de 400 millions d’euros, soit plus de 200 milliards de FCfa ainsi que l’autoroute à péage, projets phares du président Wade compromis ? Selon un rapport du Comité des ministres africains des Finances et des Gouverneurs des Banques centrales portant recommandations de l’Afrique au sommet de Londres du G20 du début du mois, ces deux projets sont à tout le moins reportés, faute d’argent. Non rétorque-t-on au ministère de l’Economie et des finances du Sénégal. Tout au plus, y admet-on « un certain ralentissement » dans la réalisation desdits projets

Le Sénégal à l’instar de plusieurs autres pays du continent éprouve les contrecoups de la troisième vague de la crise financière mondiale. Cette année, l’Afrique est touchée, selon plusieurs experts, notamment du Fmi, par le ralentissement économique mondial voire ce qui passe pour une récession déjà dans le monde occidental. Le continent accuse au premier trimestre un net repli. Les prévisions les plus optimistes situent à 3 ? % tout au plus le taux de croissance annuelle.

Un tel contexte justifierait-il le fait qu’ « un route à péage » (ainsi écrit in extenso dans le rapport dont Sud a pu se procurer copie Ndlr) et « un nouvel aéroport d’un coût de 400 millions d’euros » ont été reportés. Informations fournies dans le rapport du Comité des ministres africains des Finances et des Gouverneurs des Banques centrales portant recommandations de l’Afrique au sommet de Londres du G20 du début de mois. Même si manifestement les rédacteurs du rapport sont anglophones et que la traduction en français de leur témoignage serait sujette à caution, le renseignement fourni n’est pas jusqu’ici officiellement démenti par les autorités sénégalaises. Au ministère des Finances, on récuse néanmoins le terme « report » en ce qui concerne les deux projets, notamment l’aéroport de Ndiass et l’autoroute à péage. On y admet tout au plus un certain ralentissement dû à la conjoncture actuelle défavorable.

Aéroport de Ndiass : On peine 18 mois après à consommer les 100 millions d’euros avancés et décaissés par Paribas BNP

Si au département des Finances, le mot « report » du projet est banni, force est de reconnaître que les préposés à la réalisation semblent eux, peiner à « consommer » 18 mois après le décaissement des 100 millions d’euros, soit 65 milliards de FCfa « avancés » par Paribas BNP. Au jour d’aujourd’hui, moins de 35 milliards de Fcfa ont été « employés » sur les 65 décaissés alors que si les délais sont respectés, il ne reste plus que six mois pour livrer les clés et que le coût global est estimé à plus de 200 milliards de Fcfa. La construction en effet de l’aéroport international Blaise Diagne de Ndiass dans un site distant de 45 Km à l’est de la capitale sénégalaise dont le président Abdoulaye Wade a procédé en avril 2007 au lancement des travaux en présence du guide libyen Muammar Kadhafi, actuel président en exercice de l’Union africaine est d’un coût estimatif de 235 milliards de francs Cfa pour une durée de 30 mois pour accueillir 1,5 million de passagers par an, avaient déclaré non sans un peu d’ostentation dans la voix, les promoteurs. « Grâce à votre soutien constant M. le président de la République, nous avons pu mobiliser avec l’aide de la Banque marocaine pour le commerce extérieur et la banque BNP Paribas, près de 350 millions d’euros soit environ 230 milliards de FCfa sur les marchés financiers internationaux’’, eût en effet déclamé lors de la cérémonie, le conseiller spécial du chef de l’Etat sénégalais, et non moins son fils, Karim Wade qui paraissait ainsi s’être occupé du montage financier du projet. Wade-fils avait indiqué que « ces ressources ont été obtenues dans des conditions de coût et de maturité optimales à travers la mise en place d’un financement structuré innovant », basé sur une redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA) collectée depuis deux ans sur chaque passager au départ de Dakar. La redevance prélevée par la chambre de compensation internationale des compagnies aériennes de l’Association du transport aérien international (IATA) était, selon Karim Wade, « directement versée sur un compte séquestre destiné exclusivement au remboursement de l’emprunt contracté pour le financement de la construction du nouvel aéroport ».

Cinq mois après, en octobre de la même année, un communiqué de la Banque française annonçait le décaissement de 65 milliards de Fcfa. Dans un communiqué envoyé à toutes les rédactions à l’époque pour une diffusion de masse, on pouvait lire : « La Banque BNP Paribas est heureuse de confirmer que la première tranche de 100 millions d’Euros (65 milliards de F CFA) relative au financement du nouvel Aéroport International Blaise Diagne de Dakar a été bouclée et le premier tirage, qui va permettre le démarrage des travaux, effectué ». Le communiqué de poursuivre : « Ce financement constitue un montage novateur de par sa taille et sa structure de remboursement, assis sur une redevance d’aéroport spécifique prélevée sur les passagers au départ des aéroports sénégalais. Ce type de montage va permettre la construction d’infrastructures indispensables au développement et à la croissance accélérée au Sénégal et en Afrique plus généralement ». Et de conclure : « BNP Paribas, à travers son pôle « Energy Commodities Export Project Finance », remercie l’Etat du Sénégal et la Société Aéroport International Blaise Diagne S.A. pour leur coopération et leur soutien tout au long de la structuration, la préparation et la mise en place de ce financement, et se tient prêt à soutenir les actions de l’Etat du Sénégal sur ce type d’opérations ». Depuis rien. On apprend plutôt que sur les 100 millions d’euros seule une cinquantaine a été consommée. Ce qui n’empêche nullement que l’Etat du Sénégal a déjà remboursé à la date du 28 février 2009 au crédit relais de Paribas BNP, la coquette somme de 51.042.389,57 euros, soit plus de 30 milliards de Fcfa, le solde du compte étant de 45 767 790,41 ? en tenant compte des intérêts. Les travaux se poursuivent et sont « même très avancés » assure-t-on du côté officiel, même si on reconnaît que les délais de livraison risqueraient d’être revus et prolongés. On peut bien croire à cette dernière information en constatant que sur les plus de 200 milliards de FCfa estimés seuls 65 millions sont décaissés en crédit relais à six mois du terme des délais contractants.

Autoroute à péage : Le tronçon Pikine-Diamniadio en cause ?

Quant à l’autoroute à péage, même si, au ministère des Finances, on conteste le terme report employé dans le rapport des argentiers du continent, on n’en constate pas moins que les travaux accusent quelques retards. Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances, tentant de justifier la nécessité pour l’Etat de céder partie de ses actions de la Sonatel avait argué récemment du besoin de trouver 65 milliards de Fcfa pour la poursuite des travaux. On apprend que cette somme, contrepartie sénégalaise du financement, que réclamaient à cor et à cri les partenaires au risque de bouder les travaux, rattrapés de justesse qu’ils ont été, n’est destinée en fait qu’aux finitions du tronçon Patte d’Oie-Pikine, partie qui, selon des sources généralement bien informées, est la plus budgétivore du projet à cause de la zone marécageuse des Niayes qu’elle traverse. Quid maintenant du tronçon Pikine-Diamniadio ? Si la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (Bad) sont disposées à accompagner le projet qu’elles jugent essentiel, voire primordial, les partenaires privés préalablement pressentis semblent eux, avoir décliné l’offre. Une situation qui si elle ne compromettait pas le projet en constitue assurément un écueil. Dans les milieux avisés sénégalais, on avance que la conjoncture mondiale actuelle, marquée par la rareté de l’argent et les difficultés quasi insurmontables pour en obtenir, justifierait la défection de ses partenaires privés. Résultat : le projet ainsi que l’annoncent les financiers africains dans leur document, risque d’être reporté ou de connaître une temporisation certaine.



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