L’économiste sénégalais Dr Abdourahmane Sarr s’est invité dans le débat relatif à la situation des finances publiques. Dans un communiqué transmis à Seneweb, intitulé « La Bceao et le Sénégal : Contrastes entre communiqués et réalité », le président du Centre d'études pour le financement du développement local (Cefdel), explique les raisons de cette tension.
« Le Sénégal ayant été sur le marché international bien au-delà de ses besoins annoncés de financement hors Uemoa de l’année 2018 et voulant économiser une partie de cette émission pour l’année 2019 comme recommandé par le Fmi, et voulant en même temps éviter d’émettre sur le marché régional comme prévu, se retrouve avec des tensions de trésorerie dans l’exécution de son budget 2018 ».
« La manne financière que l’Etat collectait sur le dos des citoyens »
?Cette réalité, poursuit-il, « s’ajoute à l’impact de la hausse des prix des produits pétroliers qui a réduit la manne financière que l’Etat collectait sur le dos des citoyens depuis 3 ans n’ayant répercuté que partiellement la baisse des prix internationaux des produits pétroliers en 2014-2016. Comme nous le signalions en 2016 déjà, c’est cette manne artificielle qui a disparu plutôt qu’une subvention que l’Etat serait en train de consentir en ne répercutant pas la hausse récente des prix internationaux sur le contribuable. Augmenter les prix serait une taxe supplémentaire pour soutenir des dépenses trop élevées ».
Pour lui, le gouvernement de Macky Sall a le choix entre voter « une loi de finance rectificative, laisser filer le déficit en utilisant la manne financière disponible ou émettre sur le marché régional au détriment du secteur privé et de la cible prévue de contribution aux réserves de change de la Bceao (Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest) ».
« Cette manne artificielle qui a disparu … »
L’économiste accuse, d’ailleurs, la Banque centrale, d’être « en partie à l’origine de ces difficultés du fait de sa politique des 4 dernières années qui a mal utilisé nos marges de manœuvre mais ne subit aucune des conséquences de l’ajustement nécessaire. »
Dans le texte, Dr Sarr rappelle ses propos contenus dans ses précédentes contributions pour relever « l’impertinence de ces deux instruments pour la politique que peut mener la Bceao. Le taux de réserves obligatoires n’est actuellement pas contraignant pour les banques dans leur ensemble et les taux d’intérêt directeurs de la Bceao ne déterminent pas les taux du marché monétaire. Ces derniers sont bien au-dessus du taux de son guichet de prêt marginal qui ne fonctionne pas comme un guichet de dernier recours plafond du marché, son accès étant limité ».
Par contre, souligne-t-il, « l’action pertinente que la Bceao est actuellement en train de mener et qu’elle ne résume pas dans son principal communiqué est la réduction relative de son offre de refinancement aux banques par rapport à leur demande pour atteindre la principale cible que lui impose son cadre institutionnel ».
5 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2018 (17:15 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (17:52 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (17:58 PM)Anonyme
En Juin, 2018 (19:53 PM)Deugdji
En Septembre, 2018 (15:53 PM)Participer à la Discussion