La hausse constatée sur les factures d’électricité du mois de septembre pèse sur les populations qui, déjà, ploient sous le joug de la conjoncture. Beaucoup de familles interrogées affirment avoir payé, ce mois-ci, le double du prix de leurs factures habituelles. Pour sa part, la Senelec invoque le problème du rattrapage et la mauvaise foi des usagers.
Nombreux sont les Sénégalais, qui ne savent plus à quel saint se vouer, du fait de la cherté de la vie. La hausse des factures d’électricité du mois de septembre est l’un des derniers maux dont ils souffrent.
Au quartier des Hlm 1, devant une maison, Abdoulaye Fall, un vieillard tranquillement assis sur sa chaise, est en train de lire un journal. Cet octogénaire nous explique sa réaction face à cette hausse constatée sur les factures d’électricité : «C’est vraiment trop cher. Ce n’est pas, du tout, normal. Le mois dernier, j’ai payé une facture de 20 000 francs Cfa contre 55 000, ce mois-ci», raconte-t-il avec amertume. Le vieux Fall poursuit : «Je suis un retraité qui ne touche que 58 000 francs Cfa par trimestre. Heureusement que j’ai mon fils qui m’aide à payer les factures.» M. Fall estime que cette hausse ne se justifie pas d’autant qu’il n’a pas consommé ce qu’on lui a facturé à cause des coupures intempestives. Son fils, Ngouda Fall, abonde dans le même sens que son père : «La Senelec veut nous faire endosser ses charges financières. Ce qui n’est pas normal. C’est à l’Etat du Sénégal de tracer une bonne politique énergétique afin de sortir la société des difficultés qu’elle traverse.» A l’endroit des autorités du pays, ce jeune homme d’une vingtaine d’années, lance : «Je suis vraiment déçu par le Président Wade qui nous avait promis la baisse des prix des denrées de première nécessité. Malheureusement, il est plus préoccupé par les prix qu’il glane ça et là», déplore-t-il. Pour régler les difficultés des Sénégalais, Ngouda Fall pense que «le Président Wade devrait descendre sur le terrain pour s’imprégner du quotidien des populations pour éviter ce qui est arrivé à Abdou Diouf», suggère-t-il. Tout comme son père, M. Fall se résigne face à cette hausse. Car, il estime que les Sénégalais sont sociologiquement fatalistes à cause des pesanteurs confrériques. Ce sentiment est partagé par Momar Anne. La trentaine bien sonnée, vêtu de sa tenue de travail, casquette bien vissée sur sa tête, cet ouvrier qui travaille à la Sodida avoue ne pas être au courant de cette nouvelle hausse. Mais qu’il l’a senti sur sa dernière facture : «D’habitude, je payais entre 20 000 à 23 000 francs Cfa. Alors que ce mois-ci, j’ai reçu une facture de 32 000 francs Cfa que je n’ai pas encore payée», a-t-il indiqué. Et M. Anne d’ajouter que c’est vraiment difficile de joindre les deux bouts dans un contexte de Ramadan conjugué avec la rentrée scolaire sans compter la fête de Korité qui se profile à l’horizon. «Présentement, j’ai économisé 25 000 francs Cfa en attendant de le compléter pour payer ma facture. Mais, je ne comprends pas que les délestages ne puissent pas influer sur les factures. Souvent, on peut rester pendant 8 heures sans avoir de courant à Thiaroye», fustige M. Anne. Par ailleurs, ce dernier fait savoir que les coupures lui causent d’énormes difficultés dans son travail, car il perçoit sa paie tardivement.
Le chargé de la communication de la Senelec, Pape Mandaw Corréa, invoque le problème du rattrapage et la mauvaise foi des usagers. Selon lui, «des compteurs existent et les gens ne peuvent pas dire n’importe quoi. De plus, lorsque des appareils ménagers tels que frigos ou congélateurs sont arrêtés, durant plusieurs heures, ils consomment énormément d’énergie, lorsque le courant revient».
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