Vendredi 19 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

Economie | La « Mecque de la finance » convertit le monde capitaliste à l’interventionniste.

Single Post
Economie | La « Mecque de la finance » convertit le monde capitaliste à l’interventionniste.

Bientôt on ne parlera plus du 11 septembre mais du 15 septembre, qui marque le début de l’un des plus grands chocs financiers que l’ordre mondial ait jamais connu. Après la reprise de Merrill Lynch par Bank of America pour 50 milliards de dollars, la crise a précipité la prolifération rapide du climat de défiance vis-à-vis des banques et des assurances au pays de l’oncle Sam. Avec l’effondrement successifs et la faillite des plus grosses pointures de Wall Street ainsi que la descente aux enfers dans toutes les places boursières de Paris à Tokyo, c’est la panique généralisée chez les courtiers, traders, investisseurs, gestionnaires de titres et chez les hautes autorités gouvernementales afin d’éviter le pire.

C ‘est la faute aux « sorciers » de New York disent ils. C’est eux, ils ont misé et ils ont perdu et c’est le contribuable qui paie leurs erreurs .Cette phrase prononcée par un détracteur du plan Paulson explique pourquoi ce plan a été recalé lors de son premier vote. Ce point de vue partagé par les défenseurs du capitalisme pur fondé sur l’économie de marché ou le néo-libéralisme a toujours fait la fierté d’une Amérique conservatrice. Le capitalisme libéral a été touché et les Etats ne peuvent pas ne pas intervenir.

Tout a commencé en 2007 alors qu’émergeait une nouvelle vision du risque chez les malins de la « Mecque » de la finance du côté de Wall Street. Cette nouvelle « pensée financière » fondée sur le crédit hypothécaire à risque a fini par devenir une sorte de mode chez les malins de New York. Leur seul justificatif est contenu dans cette phrase : « Et puisque les prix de l’immobilier ne cessent de grimper, on n’a pas grand-chose à craindre donc pas besoin de véritables garanties ou de clients solvables ». Cette attitude qui supposait garantir un risque sur un autre risque a fini par faire effondrer toute la sphère financière. La crise des « subprimes » a été l’une des plus grosses bêtises de l’histoire de la finance et ses conséquences ont touché aussi bien les secteurs boursiers que non boursiers. Le risque de contagion sous-estimé au départ a été comme un ouragan aussi dévastateur que tout ce que l’Amérique a connu jusqu’ici. La chute de Lehmann Brothers, le sauvetage de AIG et la journée de panique du 15 septembre, suivis par les 36 heures qui ont enflammé Wall Street, a nécessité une sorte de Plan Marshall, afin d’apporter des réponses concertées aussi bien en Europe qu’aux USA.

Aux Usa, c’est le plan de sauvetage du républicain Henry Paulson, adopté et promulgué par Bush pour un montant de 700 milliards de dollars. Adopté à son deuxième passage à la Chambre des Représentants il ne semble pas suffire face à la crise qui ne cesse de prendre des allures de chaos financier irréversible. Ainsi plusieurs autres mesures ont été prise notamment la décision ce mercredi de la Réserve Fédérale Américaine de prendre des mesures destinées à faciliter l’emprunt des banques à son guichet d’escompte.

A Tokyo cela a nécessité l’injection de plus de 3000 milliards de yens (19,5 milliards d’euros) dans le système bancaire du pays pour aider les institutions financières à faire face au manque de liquidités et pour soutenir les places boursières volatiles.

Dans l’Union Européenne à la suite de la mobilisation totale avec le mini-sommet du G4 c’est une série d’actions non encore uniformisées mais tout de même efficaces. Dans ce sens des autorités comme Berlusconi appellent à un plan de sauvetage des 25 pour venir à bout de cette crise qui a touché toutes les places boursières européennes et qui a causé une série de faillites d’établissements financiers en Allemagne, en Belgique et au Benelux. Par ailleurs les ministres des finances des Etats européens réunis le mercredi au Luxembourg ont décidé d’harmoniser leur position pour soutenir les dépôts des citoyens.

En Angleterre, c’est également un interventionnisme étatique avec un plan qui vise à nationaliser plus de 8 banques en difficultés. En plus de ces actions Gordon Brown, lui aussi appelle à une collaboration pour un plan de sauvetage européen en plus des plans nationaux de recapitalisation.

En Afrique, si l’activité boursière n’est pas aussi intense, il faut dire que quelques places boursières en Egypte et au Nigeria ont connu des baisses dans la journée du mercredi. Concernant le reste du continent, il n’y a presque pas de menaces sur les secteurs financiers mais les impacts de la crise toucheront sans aucun doute les secteurs non financiers et non boursiers.

Dans les pays émergents, ce n’est pas encore l’état d’urgence. En ce sens les pays qui composent le sigle Bric (un acronyme pour désigner le groupe de pays formés par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine) comme le Brésil ou la Chine risquent de jouer un rôle stratégique si la crise empire. Dans ces pays qui mobilisent la majeure partie des investissements et des fonds de capital-risque, c’est peut être le vivier vers lequel le monde se tournera en cas de pénurie de cash ou de liquidités.

Alors que la croissance mondiale aujourd’hui risque d’être affectée par cette tempête boursière selon le Fmi, Dominique Strauss-Kahn parle lui d’une sortie de crise prochaine avec une reprise lente. Cette croissance mondiale va être tirée selon lui par les pays émergents.

Le jeudi 09 octobre à l’ouverture des bourses, c’était la lueur d’espoir avec le Dow Jones qui avait fait un bond significatif au même titre que la valeur des indices technologiques, le Nasdaq. Ce petit bond a du coup installé un calme sur les marchés boursiers, ouverts à la hausse en Europe, après l’appel au calme des responsables internationaux et à la veille de grands rendez-vous financiers à Washington.

Toutefois, cette accalmie n’a pas duré. Apres une légère hausse à l’ouverture, la Bourse de New York s’installait dans le rouge jeudi dans l’après-midi, dans un marché toujours en manque de confiance alors que le Dow Jones perdait 2,03% à nouveau et le Nasdaq 1,36% dans la même soirée.

En Europe, la place de Londres a terminé en recul de 1,21%, Francfort de 2,53%, Paris de 1,55%. En Asie, Tokyo a clôturé en petite baisse (0,50%) même si Hong Kong a gagné 3,31% et Singapour 3,40%.

Et cette journée du vendredi sera cauchemardesque avec les marchés boursiers du monde entier qui restent encore sous l’emprise de la panique du fait qu’hier soir Wall Street a connu une séance particulièrement « noire » et la contagion a déjà commencé à faire ses effets avec la chute vertigineuse dans toutes les places boursiers à l’ouverture.

Ce matin déjà en Asie, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé sur un plongeon de 9,62%, sa pire chute en pourcentage en 21 ans, au moment où l’indice de la Bourse de Bombay en Inde plongeait de 9,6%. Dans le sillage des places asiatiques, la crise du crédit a fait sa première victime parmi les institutions financières japonaises avec la faillite de Yamato Life Insurance.

En Allemagne, la Bourse de Francfort, chuta de plus de 7% ce vendredi alors qu’à Prague et à Athènes les Bourses ont ouvert en chute dès les premiers échanges.

Pour le reste de l’Europe, les Bourses de Paris, de Milan, de Madrid et de Londres s’effondraient à l’ouverture, suivant en celà la chute de Wall Street et des places asiatiques, sur fond d’anxiété persistante des investisseurs.

Ce week-end s’annonce très chargé à Washington où les responsables du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) s’y réunissent depuis vendredi pour discuter des moyens de "renforcer (leurs) efforts collectifs" face à la crise.

Et dans la même dynamique Washington accueillera également à partir de samedi des réunions du Groupe des 20 (G20), rassemblant les Ministres et banquiers centraux des principaux pays riches et émergents, et les réunions d’automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Alors que s’organisent ces rencontres du G7, les deux leaders démocrates du Congrès américain Nancy Pelosi et Harry Reid ont demandé au président George W. Bush de convoquer un Sommet de crise du G8. Pour eux, M. Bush doit assumer le leadership que "le peuple américain et le monde" attendent des Etats-Unis. A leurs yeux, la réunion que le président a prévue samedi avec les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 n’était pas suffisante.

Apres avoir pendant des années donné des leçons de libéralisme et de bonne gouvernance lors des G7, il faut dire que cette fois ci les Etats-Unis sont en position d’accusé dans la crise mondiale et risquent d’avoir du mal devant ses partenaires.

Née du secteur du crédit immobilier américain, la crise des "subprimes" étend son impact négatif sur les secteurs non bancaires aux Etats-Unis, et dans le monde. La question que l’on pose est celle de savoir jusqu’à quel point la crise des "subprimes" affectera le reste de l’économie dans ce contexte de repositionnement de la social-démocratie où de l’Etat Providence qui n a pas encore terminé de s’interroger sur les capacités du marché à se réguler seul.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email