Des chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de France et l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et le Centre de suivi écologique (CSE) regroupés au sein du Groupement d’intérêt scientifique dénommé Pôle Pastoralisme Zones Sèches (PPZS), viennent de plaider à Dakar la nécessité de développer les produits de l’élevage.
Ces chercheurs ont organisé une exposition internationale intitulée « Pastoralisme : des élevages pour le développement », dans les jardins du Centre culturel français dans la capitale sénégalaise.
Selon eux, l'élevage dans les pays du Sud joue un rôle fondamental dans la sécurité alimentaire et le développement économique de ces pays. Il apparaît de plus en plus indispensable de produire davantage pour répondre à l'augmentation considérable de la demande en produits animaux, notamment dans les pays du Sud.
Face à ce défi important, c'est en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud que des gains de productivité sont les plus attendus, indique le document. Cette opportunité pose en même temps la question de savoir qui d'entre les élevages industriels ou familiaux ont la plus grande aptitude à la saisir, fait remarquer le PPZS.
Une autre question induite par la nécessité de produire davantage concerne les interactions avec l'environnement.
Certains éléments de controverses concernant l'élevage viennent du fait que certains estiment que son développement risque d'exacerber la concurrence entre alimentation humaine et alimentation animale dans un contexte foncier assez tendu. D'autres, en revanche, soutiennent que c'est plutôt une opportunité pour les agriculteurs très vulnérables aux effets du changement climatique.
Par ailleurs, compte tenu de menaces de diverses natures, les zones de pâturages font l'objet d'une âpre compétition entre plusieurs activités que sont l'agriculture, la chasse, la foresterie, tandis que la mobilité des troupeaux et des populations est perçue comme un élément perturbateur voire, parfois source de conflits.
Toutes ces questions et controverses ont été abordées par les chercheurs du PPZS à travers un exposé suivi de débats et une projection de films-documentaires sur le pastoralisme au Sahel.
Le PPZS est un groupement d'intérêt scientifique mis en place en 2001 par le CIRAD, le CSE, l'ISRA et l'UCAD pour adresser les questionnements et les enjeux scientifiques sur le rôle et la contribution de l'élevage dans le développement économique des pays sahéliens.
Ses 21 chercheurs, issus des différentes institutions membres, travaillent sur la base d'un programme scientifique quadriennal et produisent des résultats sous forme d'articles de recherche et de produits collectifs en particulier, des modules de formation sur le pastoralisme.
Le dernier né des produits intitulé « Atlas des évolutions des systèmes pastoraux au Sahel » atteste du volume de travail abattu par l'équipe de recherche et de la maîtrise des questions de l'élevage au Sahel.
Le PPZS a aussi très significativement contribué à la mise en place au sein de l'UCAD de deux formations diplomantes : le Master en agroforesterie et la formation doctorale sur le pastoralisme.
Au Sénégal, l'élevage et l'agriculture demeurent les sources principales d'activités des populations rurales, en tant que sources d'aliments et de revenus monétaires, selon les conclusions du diagnostic réalisé dans le cadre de l'élaboration pour cinq ans de la deuxième phase du Plan national de développement de l'élevage (PNDE2, 2012-2016).
En 2009 toujours, l'élevage a représenté 24,8 % de la valeur ajoutée totale du secteur primaire du Sénégal contre 27,1 % en 2008.
Longtemps pratiqué sous une forme extensive, il s'améliore de plus en plus avec l'adoption d'un mode d'élevage plus efficace et plus efficient et l'introduction de nouvelles races plus productives.
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En Mars, 2013 (14:56 PM)Participer à la Discussion