Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

Délestages électriques, faiblesse de production... : Les Pme sénégalaises dans le noir

Single Post
Délestages électriques, faiblesse de production... : Les Pme sénégalaises dans le noir

Les délestages électriques ont fini de mettre à genoux nombre de Pme sénégalaises. Temps de travail réduit, surcoût de production, baisse de productivité en sont, entre autres, les principales conséquences. 

Deux hommes devisent tranquillement dans le confort de leur bureau. Mais ces deux chefs d’entreprises sont dans une situation pour le moins inconfortable. Et pour cause. L’un, qui tenait une petite entreprise de menuiserie-ébénisterie, a mis la clé sous la porte. Pour le second, les affaires marchent cahin caha. Depuis quelques années, il tient à bout de bras, selon ses propres mots, sa petite entreprise de menuiserie-ébénisterie implantée à Castors. La cause ? ‘Les éternelles coupures de courant électrique dont aujourd’hui, nombre de Sénégalais ont appris à faire, contre mauvaise fortune, bon cœur. ‘Elles nous ont tués !’, coupe-t-il court à toute autre question. Président de l’Association nationale des professionnels du bois, Masseck Diop est un homme en colère.

On le serait pour moins ! Ses affaires sont laminées par le déficit énergétique qui plombe l’activité économique du pays depuis des années. ‘Il y a quelques années, j’avais un effectif de 55 employés. Mais maintenant, je me retrouve avec 17 ou18 travailleurs. D’ailleurs, au plus fort de mes activités, je tournais avec plus de 80 personnes ; l’entreprise grouillait de monde et le vacarme y était infernal.’ Le temps normal de travail se rétrécit comme peau de chagrin et les journées s’arrêtent à 17h faute d’électricité mais aussi de commandes. A en croire Diop, auparavant, en pleines activités, les machines tournaient jusqu’à 20h. Avec un tel rythme, impossible d’honorer ses engagements vis-à-vis de la clientèle. Or, celle-ci est intraitable sur le respect des délais. Une commande qu’on exécutait en 3 jours, se fait maintenant en un mois. Résultat : ‘Même le peu de clients qui nous restent, se désole Masseck, hésitent aujourd’hui à passer commande’.

Même antienne du côté de Mamadou Banda Seck, sur l’impossible respect des délais. ‘C’est notre casse-tête. Il nous arrive de perdre souvent des marchés de plusieurs millions de francs’, conforte le directeur-adjoint de la Société industrielle de construction métallique (Sicm). Une Pme à la Sodida, employant 23 personnes et spécialisée dans la ferronnerie. Et pourtant moins l’électricité est au rendez-vous, plus la facture bimensuelle est corsée. ‘Il y a de cela 2 ou 3 ans, je payais 60 000 francs. Actuellement, j’en suis à 190 000’. Paradoxe confirmé par Seck. Mais comment tiennent-ils toujours ? ‘Allah, répond Masseck, et le bon travail réalisé et qui a fidélisé ma clientèle attachée au mobilier local’.

Khadim Dioum est le responsable commercial de Secos Industries, implantée, elle aussi, à la Sodida et spécialisée dans la parfumerie et autres produits de beauté. Chez lui, les contrecoups des délestages se déclinent en surcoût de production (30 litres de gasoil en moyenne pour alimenter le groupe électrogène) ; réduction du temps de travail ; perturbation du système de vente pour insuffisance de stock… Autres dégâts collatéraux occasionnés par les délestages, le matériel mis hors d’usage par les surtensions. Ordinateurs, groupes électrogènes et autres outils de travail, tout y passe. ‘Un moteur compresseur neuf, pour la peinture, mis en marche le samedi passé, a été bousillé suite à une coupure. On a donc été obligé de débourser 40 000 francs pour le bobinage’, explique Mamadou Banda Seck. En attendant, le miracle de la survie continue, au jour le jour. Mais jusqu’à quand ?

 

De l’inconvénient du tout-mécanique

 

C’est un truisme que de le dire : c’est le règne du machinisme. Et la menuiserie n’échappe pas à la règle. Excepté le traçage, 99 % du labeur se fait à la machine, ‘jusqu’au vernissage’, précise Masseck Diop. Adieu, presque, donc le bon vieux travail manuel. La nouvelle génération de menuisiers-ébénistes ne connaît que les machines. Ainsi tout est mécanique ! Raboteuses, scieuses, ponceuses, mortaiseuses… Conséquences du tout-mécanique, en cas de coupure, tout le monde se tourne les pouces faute de pouvoir en faire quelque chose. Une attitude que déplore un ouvrier rencontré dans une petite entreprise à la Sodida. ‘On n’imagine plus pour gagner du temps en cas de délestage. Ça déleste jusque dans les têtes’, dit-il joliment.



5 Commentaires

  1. Auteur

    Baba

    En Mai, 2011 (02:28 AM)
    la faute aux incapables qui nous gouvernent , car gouverner c'est prévoir mais pas gérer au jour le jour comme des coxeurs de cars rapides tchim honte à vous
  2. Auteur

    Le Critique

    En Mai, 2011 (11:47 AM)
    L'énergie, l'électricité est à l'économie moderne ce que l'eau est pour l'etre humain: VITALE!

    Pas d'eau , pas de vie, sans électricité, aucune économie d'aucun pays ne tient!

    Ce qui est si bien expliqué pour les menuisiers/ébénistes voire métalliques peut etre décliné à l'infini!

    Losque j'emprunte les taxis, j'utilise souvent une technique de sonde que suggérent certaines Institutions Internationales pour comprendre les problémes d'un pays: à mes compatriotes taximen Sénégalais, je fais toucher du doigt à quel point les délestages intempestifs impactent insidieusement leur travail quotidien:

    - en cas de crevaison d'une roue, ils ont intéret à avoir au moins une roue de secours, car chez le vulcanisateur, le compresseur qui sert de l'air marche à l'électricité!

    - mais surtout aujoud'hui tout étant informatisé: extrait de naissance,casier judiciaire, analyses médicales, attestation d'assurance, bref la presque totalité des démarches adminstratives, commerciales, bancaires, de santé etc etc, on ne peut plus comme par le passé se rendre à tel bureau et se faire rémettre un document rempli manuellement par un préposé: il faut obligatoirement de l'électricité pour consulter un ordinateur et sans électricité donc pas de documents!

    Alors tout le monde ayant quasiment un téléphone portable, le Sénégalais prévoyant, fait un appel téléphonique pour vérifier si le service fonctionne et en particulier s'il y a de l'électricité, avant d'engager une dépense en transport!

    Voilà comment en économie, tout est lié, pourquoi , ici, les délestages impactent l'afflux du transport en commun ou individuel!

    C'est donc tout simple et le probléme de l'électricité au Sénégal c'est avant un échec personnel de Ablaye Wade qui en 2002 a renationalisé Sénélec, des mains d'Hydro/Elyo, sans avoir eu une solution alternative, étudiée, valable, judicieuse et non couteuse: nous demeurons dans cet échec depuis 11 ans!
    {comment_ads}
    Auteur

    Le Critique

    En Mai, 2011 (12:00 PM)
    Le Sénégalais prévoyant se renseigne au téléphone pour savoir si le service fonctionne et qu'il y a de l'électricité avant d'engager une dépense de transport: voici donc une des raisons, qui explique que les taximen, ont l'impression que personne ne sort que "deukeubi dafa wow"

    C'est trés simple, en économie, tout se tient!

    Mais le probléme des délestages, du manque d'approvisionnement en électricité au Sénégal, est avant tout, un échec personnel de Ablaye Wade: en 2002, c'est lui qui a renationalisé la Sénélec des mains d'Elyo/Hydro Québec, sans avoir sous lamain une solution palliative, crédible, pérenne, non onéreuse et cet échec que nous trainons depuis 11ans et les Institutions Internationales qui ont accés aux informations sur ce dossier estiment à prés de 800 millards ce que cet errement, ce tatillonnement aura couté aux budgets successifs du Sénégal pour le piétre résultat que nous avons et cependant Ablaye Wade enseignait l'économie à l'université, c'est simplement renversant de voir qu'il n'a toujours pas compris le diktat de l'électricté, la priorité de l'électricité sur l'économie moderne!
    {comment_ads}
    Auteur

    Undefined

    En Mai, 2011 (13:44 PM)
    niké vont rache le gouvernement wade
    {comment_ads}
    Auteur

    El Gringo

    En Juin, 2011 (21:39 PM)
    woore na Yalla nous tousses thi neene la gniou togue

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email