En décidant de prendre en charge les dépenses qui revenaient aux bailleurs dans l’exécution des différents chantiers de l’Anoci, le trésor public n’a semble-t-il, pas pris la mesure de la tension que ces dépenses allaient engendrer. Depuis près de deux années maintenant, les entreprises du secteur privé éprouvent d’énormes difficultés à se faire régler leurs factures. Les plus affectées étant, bien entendu, celles du secteur des Bâtiments et travaux publics (Btp), qui travaillent sur les différents chantiers de l’Etat. Confirmant les chiffres avancés par le Cnp (voir p.11), des patrons d’entreprises membres du Syndicat national des Btp, membres de la Cnes, indiquent que plusieurs d’entre eux n’ont pas été payés depuis juin 2006. «Les créances globales des entreprises des Btp approchent les 300 milliards de francs Cfa», indiquent-ils.
«L’Etat est actuellement le plus grand donneur d’ordres. Et toutes entreprises qui travaillent avec lui ont d’énormes difficultés de trésorerie.» Ils ajoutent que ces difficultés se répercutent dans leurs relations avec les banques, qui leur imposent chaque fois des pénalités toujours plus importantes pour leurs arriérés de paiement. Les entreprises engagées dans les grands chantiers, en particulier les plus grandes, comptabilisent pour chacune, des créances faramineuses. Ainsi, à Fougerolle, l’Etat doit 20 milliards de francs, tandis que la Cse et Cde, courent respectivement après treize et dix-sept milliards de francs Cfa. Les directions de Fougerolle et de la Cse se concertent régulièrement, pour décider des mesures à prendre. Des informations ont même fait état d’un possible arrêt par ces sociétés, des travaux des chantiers de l’Anoci, dans un futur plus ou moins proche.
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