Une quinzaine d’associations de lutte contre la corruption dans l’espace francophone échangent, depuis hier, des expériences. En conclave à Dakar pour deux jours, leurs représentants vont tenter de définir des synergies d’actions pour faire reculer le fléau. La concertation ainsi engagée est une initiative de l’Ong Transparency international et de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) qui prépare sa prochaine session extraordinaire sur «la participation de la société civile à la lutte contre la corruption». «Un partenariat direct» que l’organisation des pays ayant l’usage du français en commun compte mettre à profit pour «recueillir (des) recommandations, les synthétiser au niveau de la délégation à la paix, à la démocratie et aux droits de l’Homme avant de les transmettre aux autorités, en particulier, au Secrétaire général Abdou Diouf», explique Lazare Ki-Zerbo, responsable de projet à l’Oif.
Ainsi ficelés, les documents devraient servir de «source d’inspiration et d’amélioration des politiques publiques», tel que recommandé par la déclaration de Bamako du 03 novembre 2000, dans laquelle les pays francophones s’étaient clairement convaincus de la nécessité de combattre la corruption et d’améliorer le système judiciaire très souvent mis en mal par des cas avérés de «pots de vin».
En matière de corruption, «l’espace francophone est à l’image du monde», selon toujours Lazare Ki-Zerbo, car gangrené par «des dysfonctionnements», même si «la situation est en progrès continu». L’ambition de changer le cours des choses et bouter la corruption hors des frontières francophones est trop grande, mais le responsable de projet à l’Oif sait compter sur la société civile et ses associations, car «plus elles interpellerons les gouvernements, plus la cause sera entendue et saura transformer la situation».
Cependant, l’état de la corruption n’est pas uniforme dans «l’espace francophone». Mamadou Seck, directeur exécutif du Forum civil, qui fait office de section sénégalaise de Transparency international, souligne que «tous les pays n’ont pas le même indice, ni le même rang, ni les mêmes moyens et stratégies de lutte». Mais une constante demeure : «Les pays africains n’ont pas les meilleurs places» dans la liste des 160 nations notées chaque année par Transparency international. Le Sénégal, par exemple, pointe au 71e rang de l’indice de perception de la corruption et garde la même note de 3/10 depuis 1998. On se rappelle aussi que le baromètre mondial de la corruption a épinglé la Justice sénégalaise en 2007 et les partis politiques, cette année, comme étant les secteurs les plus corrompus.
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