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Abdoulaye Diop, ministre de l’Economie et des Finances : Comment le Sénégal a géré la crise économique de 2008

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Abdoulaye Diop, ministre de l’Economie et des Finances : Comment le Sénégal a géré la crise économique de 2008
Bien que le débat sur le couplage des prochaines élections présidentielle et législatives fasse rage, le ministre de l’Economie et des Finances n’entend pas s’y aventurer. Son dada à lui, c’est qu’on puisse parvenir à organiser l’ensemble de ces élections avec le même dispositif, avec le même matériel, etc., la manne financière ainsi économisée pouvant servir dans d'autres secteurs vitaux. Abdoulaye Diop s’exprimait ainsi, dans un entretien exclusif avec Walf Tv, en marge de l'Assemblée général des Nations unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Il y revient aussi sur les relations du Sénégal avec le Fmi et la Banque mondiale et a jugé nécessaire de lever l'équivoque sur les 40 % du budget alloués au secteur de l'Education. Entretien.

Couplage des élections

‘Coupler les élections ? Je ne sais pas ce que vous voulez dire par là. En ce qui me concerne, il y a un programme républicain qui est là. On me demande de financer, je prends les dispositions avec le ministre du Budget et nos services, dans le cadre du budget de l'Etat, pour financer ce qu'on me demande de financer. Je n'ai aucun problème. Bien avant et après l'alternance, on a toujours financé des élections au Sénégal, quel que soit le moment où elles se déroulaient. Mais, il est bon de faire une économie de moyens, dans la mesure où on peut organiser l'ensemble des élections avec le même dispositif, avec le même matériel, etc. Cela nous permet de consacrer d'autres moyens à d'autres secteurs’.

Implication du ministère des Finances dans l'atteinte des Omd

‘Parce que nous coordonnons l'ensemble des activités grâce à nos points focaux qui sont au niveau de chaque ministère. Mais en réalité, ce sont les ministères sectoriels qui sont chargés, chacun en ce qui le concerne dans son domaine précis, de la mise en œuvre des politiques visant à réduire la pauvreté. Nous nous occupons essentiellement de la coordination en ce qui concerne le premier Omd qui est la lutte contre la pauvreté, l'extrême pauvreté, presque la lutte contre la faim. Les autres Omd ont, essentiellement, un caractère social. Ce sont notamment des Omd relatifs à la santé, à l'éducation, à l'eau potable, à l'hydraulique, en général, etc. Nous sommes, donc, d'abord dans la mise en œuvre, mais aussi au niveau de la coordination. C'est pourquoi, c'est nous qui exposons les résultats des différentes politiques mises en œuvre, grâce à une structure qui est au ministère des Finances et qui est chargée de la coordination et du suivi des politiques économiques’.

Retombées financières

‘Le Sénégal a organisé ce que l'on appelle un groupe consultatif à Paris où il a invité l'ensemble des partenaires techniques et financiers à qui il a exposé son document de politique économique communément appelé le Dsrp (Document stratégique de réduction de la pauvreté, Ndlr). Sur cette base-là, les différents partenaires techniques et financiers ont fait des annonces de contribution. Tous les six mois, nous réunissons l'ensemble des partenaires techniques et financiers avec les ministères sectoriels chargés de la mise en œuvre ainsi que la société civile, le secteur privé pour faire une évaluation de l'utilisation des financements qui ont été mis à notre disposition. Voilà le dispositif qui est mis en place en ce qui concerne le financement des Objectifs du millénaire pour le développement.’

‘Le Sénégal entretient de bons rapports avec le Fmi (Fonds monétaire international, Ndlr) et c'est la même chose avec la Banque mondiale. Tous ces temps-ci, comme vous l'avez pu le remarquer, il n'y a pas eu de vagues avec le Fmi. Et cela n'intéresse plus personne, parce qu'au Sénégal, les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne. Donc, avec le Fmi, ça se passe bien. La Banque mondiale, aussi, participe au financement de notre développement, nous accorde des prêts confessionnels, c'est-à-dire sur une longue durée. A l'heure actuelle, nous avons 800 millions de dollars dans le pipe-line avec la Banque mondiale, pour vous dire que nos relations sont au top’.

Etat des finances du Sénégal

‘Les finances des Sénégalais se portent bien, après les soubresauts et les difficultés que nous avons enregistrés il y a deux ans, à cause de la crise économique et financière qui a touché l'ensemble des prix du Sénégal. Mais nous avons pu gérer correctement cette période, qui était très difficile, grâce à l'appui de nos partenaires, de nos amis, mais aussi de nos politiques et des dispositions que nous avons prises. La Banque mondiale nous a apporté son aide. La France aussi nous a apporté une aide précieuse en nous prêtant 82 milliards pour faire face aux arriérés qui existaient. Il en est de même de la Bad (Banque africaine de développement, Ndlr), des Pays-Bas, du Fmi qui nous a prêté 86 milliards. Tout ceci nous a permis de passer le gap et je pense que la crise économique et financière est derrière nous. Maintenant, les finances se portent relativement bien parce que nos objectifs de recettes sont atteints, il n'y a plus de tension de trésorerie et tous les paiements sont faits à bonne date. Globalement, il n'y a pas de problèmes majeurs en ce qui concerne les finances au Sénégal’.

Impact des bonnes finances sur la Santé et l'Education

‘Il y a des effets positifs de cette bonne santé financière du Sénégal sur ces secteurs. En tous cas, je n'ai pas ressenti de problèmes particuliers en ce qui concerne ces secteurs. Nous sommes des techniciens. Avant l'alternance, on parlait de 33 % du budget de fonctionnement alloués à l'Education, selon les règles de calcul qui sont unanimement acceptées entre nous et les partenaires au développement. Ce sont les mêmes règles que nous conduisons pour calculer les 40 %. Je dois préciser qu'il ne s'agit pas de 40 % du budget. Il s'agit de 40 % du budget de fonctionnement, ce qui est différent de 40 % du budget parce que le budget de fonctionnement, c'est ce qui est financé par les recettes propres de l'Etat, c'est-à-dire la fiscalité, les impôts et les taxes. Je dois faire cette différence. Mais, dans la communication, les gens disent partout 40 % du budget.’

‘En ce qui nous concerne, nous utilisons les mêmes règles, et il n'y a jamais eu de démenti du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Ce sont des règles qui ont été acceptées et qui ont été utilisées depuis plus de vingt ans. Je ne vois pas où se trouve la contestation. Il n'y a aucun problème de ce point de vue’.



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