Abdoulaye Diop : ''l'explosion des prix des denrées de première nécessité n'est pas une particularité sénégalaise''

Dakar, 6 juil (APS) - L'explosion des prix des denrées de première nécessité n'est pas ''une particularité sénégalaise'', a soutenu, vendredi à Dakar, le ministre d'Etat, ministre de l'Economie et des Finances, Abdoulaye Diop.

''Ce sont généralement des produits importés qui, du fait de la sous production ou du déficit de production des pays d'où nous les importons, nous avons un certain nombre de problèmes concernant leurs disponibilité au niveau du Sénégal'', a-t-il expliqué devant les conseillers de la République.

''Certains pays ont décidé d'une rétention de ces produits pour leurs propres populations, c'est le cas pour le riz, le lait'', a précisé Abdoulaye Diop, qui était auditionné sur ‘'les capacités d'ajustement de l'économie sénégalaise face à la mondialisation''.

''Au niveau international, le transport du riz et le fret son extrêmement cher. Il est actuellement difficile de trouver des bateaux pour le transport du riz vers les pays demandeurs'', a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances.

Il a toutefois regretté le fait que le Sénégal ne puisse pas agir sur le plan international devant cette flambée des prix. ‘'En tout état de cause, je ne sais pas si c'est une rareté organisée ou réelle, mais le problème est là'' s'est-t-il interrogé.

‘'Cette explosion des prix s'explique par des phénomènes mondiaux'' et même si la question n'est pas maîtrisée, des réponses y seront apportées, a promis Abdoulaye Diop.

Ces solutions, a-t-il dit, se trouvent au niveau de la subvention qui est cependant ''insoutenable''. ''Nous essayons d'apporter une réponse à ces problèmes, en allouant des subventions pour les produits de grande consommation comme l'huile, le riz, le sucre le lait. Nous partagerons la lourdeur de la dépense avec les populations''.

''Les subventions, a-t-il indiqué, s'élevaient à 125 milliards de francs CFA l'année dernière. Cette année aussi, elles sont appliquées sur le gaz'', a-t-il souligné.

Les taxes douanières, les impôts et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont été bloqués afin d'atténuer le prix de revient des produits au niveau des importateurs, selon Abdoulaye Diop.

Revenant sur le thème de son audition, le ministre de l'Economie et des Finances a expliqué que le Sénégal est en train de prendre des mesures ‘'hardies'' au niveau de l'UEMOA (Union économique et monétaire Ouest africaine), de la CEDEAO (Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest) mais aussi de l'UA (l'Union africaine).

''Dans ce cadre, nous avons élaboré, en ce qui concerne l'UEMOA, des politiques économiques communes dans tous les domaines de la vie nationale et sous-régionale que nous essayons de mettre en œuvre'', a-t-il fait valoir.

Toutefois, le ministre a relevé que les capacités de réactions ne sont pas les mêmes au niveau des différents pays. ‘'Cela dépend de la capacité de chaque pays et le Sénégal s'en tire pas trop mal'', a-t-il estimé.

S'il est vrai qu'en 2006 le Sénégal a connu une crise économique due selon lui surtout au choc exogène constitué par la hausse des produits pétroliers, au plan interne également , la crise aux ICS (Industries chimiques du Sénégal) a constitué un autre obstacle.

''Nous avions tout de suite relevé les problèmes et avons trouvé des solutions efficaces pour chacun'', a dit Abdoulaye Diop selon qui le Sénégal continue de mettre en place des politiques économiques ‘'vertueuses'' qui lui permet s'en sortir.

SBS/BK