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Mamadou Cissokho ( Cncr ) : « Il n’y a jamais eu de politique agricole »

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Mamadou Cissokho ( Cncr ) : « Il n’y a jamais eu de politique agricole »

L’ancien président du Conseil national de Concertation des Ruraux (Cncr), aujourd’hui président d’honneur, Mamadou Cissokho était l’invité de l’émission "Point de Vue" de la RTS, ce dimanche 17 février 2013. Agriculteur jusque dans les détails les plus pointus, M. Cissokho est aussi un contestateur invétéré, «pour défendre la cause de monde rural», précise-t-il.

Souvent opposé à leur politique agricole, mais partenaire tout de même des anciens régimes, le Cncr a mené la lutte pour l’épanouissement économique des opérateurs ruraux, particulièrement des agriculteurs, sous les régimes de Senghor, Diouf et Wade. Et son ancien président, témoin et acteur de tous les combats depuis 1962, a retracé le long chemin parcouru par son organisation, de 1962 à 2002, année au cours de laquelle il a passé le flambeau.

«A partir de la loi de 1962, qui instituait les coopératives, celles-ci ont été implantées dans tous les secteurs. Le seul mal, c’était une Administrateur qui décidait de tout et faisait tout à la place des acteurs que nous sommes», a indiqué Mamadou Cissokho. L’invité d’Oumar Gningue (animateur de l’émission) de rappeler que «cette politique a cédé la place, en 1984 avec l’Ajustement structurel imposé par les institutions de Bretton Woods, à la Nouvelle Politique agricole (NPA)». Et le constat de l’agriculteur sénégalais est implacable : «L’ajustement structurel a eu pour premier effet d’accélérer la pauvreté». 

En 1994, après constat de l’échec de cet ajustement et la dévaluation du franc Cfa, sous l’impulsion du Premier ministre Habib Thiam et sous la direction du ministre du Développement rural, Robert Sagna, l’Etat amorce une nouvelle voie que M. Cissokho qualifie de «révolutionnaire».Un an plus tôt (1993), avait vu le jour le Cncr, alors présidé par lui-même. A partir de 2000, avec l’avènement de la première alternance, la cohabitation ne fut pas des plus faciles. 

Malgré tout, de formidables avancées ont été constatées avec les différentes politiques initiées par le régime libéral. La Loi d’orientation sylvo-pastorale, la Goana ont été saluées par les ruraux, mais des difficultés ont subsisté, fait remarquer Mamadou Cissokho. «Il n’y a jamais eu de politique agricole, mais plutôt de simples programmes, de Senghor à nos jours», déclare-t-il.Le Cncr à l’assaut des postes électifs ? «Nous avons parmi nous des élus, notamment des conseillers ruraux, municipaux, régionaux et même des maires, mais ils ne sont pas élus au titre de leur appartenance au Cncr. Notre mouvement est apolitique et n’a pas vocation de briguer des suffrages».

L’octroi de terres cultivables est également une préoccupation des paysans, selon M. Cissokho, qui déplore les milliers d’hectares de terrain perdus suite à des feux de brousse et d’une politique sélective de l’attribution des zones cultivables. «Il y a une destruction annuel qui nous est imputable, mais il y a également les animaux qui détruisent les terres», déplore encore l’ancien patron du Cncr.

Les solutions, selon cet expert en agriculture, c’est d’abord la transformation qui, se réjouit-il, «commence timidement». «Ceux qui vont tirer leur épingle du jeu, ce sont ceux qui peuvent tirer 75% de leur consommation de la production locale», avertit-il. Car, souligne-t-il avec force, «la première souveraineté d’un Etat, c’est la sécurité alimentaire».Quel investissement pour quel système de production et pour quel marché ? C’est la question que se pose Mamadou Cissokho, qui affirme que «l’Administration du ministère de l’Agriculture a décidé d’exclure les acteurs du développement tel le Cncr», alors qu’à ses yeux, l’Etat ne doit être qu’un manageur. En conclusion, Mamadou Cissokho affirme que «la Présidence de la République est trop petite pour gérer les affaires d’un simple quartier, à plus forte raison de tout un pays».

SERIGNE MOUR DIOP



5 Commentaires

  1. Auteur

    Fall

    En Février, 2013 (10:14 AM)
    Le president du CNCR a raison de dire que le pays n'a jamais eu de politique agricole. Le ministere est entouré de personnes qui ne pense qu"a leur survie. Ils sont là depuis le temps de Senghor et il ne pense qu'a leur privilege en se mettant au service du ministre pour de fosses nouvelles. Il est temps qu'ils partent car tous ce qu'ils ont a proposer comme programme agricole a echoué. Toutes leurs reflexions sont axées sur comment faire pour etre toujours aupres du ministre mais jamais pour l'interet des ruraux et du pays. Ils n'ont qu'a degagés et laisés les autres travailler pour les senegal et les senegalais. La concertation est insdispensable avec les differents acteurs car comme le dis les wolof "kenn du genaxamm borom lalbi ay matam"

    Le CNCR est un acteur incoutournable pour la resolution des difficultés que traversent le monde rurale

    Bravo Monsieur le president, continué vous etes sur la voie
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  2. Auteur

    Falilou Diagne

    En Février, 2013 (10:38 AM)
    merci mamadou cissokho, vous avez montrer que le CNCR n'est un enemie mai un cadre de concertation.

    il faut pas avoir des idées arretées sur le CNCR comme avait fait l'encien regime de wade

    tant qu 'ont n'evalue pas les programmes de developpement passés pour debouché sur une politique agricole concertée le senegal n'avance pas parsqu'un etat se developpe de son agriculture mais de ses politiciens,

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    Auteur

    Agriculteur2

    En Février, 2013 (16:08 PM)
    J'apprécie ce modèle de prise en charge de leur préoccupation en l'absence d'un gouvernement capable. Mais j'ai noté qu'ils n'aiment pas les critiques. Il doivent dépasser le cap du leadership et bâtir les chantier du développement. peut on concevoir des difficultés de vulgarisation dans un terroir où les membres du CNCR st très présent?
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    Auteur

    Agent Technique Agricole

    En Février, 2013 (22:12 PM)
    Beaucoup de gens du CNCR qui se disent agriculteur n'ont pas une exploitation agricole; leur verger c'est leur SAC A MAIN avec le quel ils trimbale dans les séminaires et ateliers pour capter des PERDIEMS. Combien de milliards ont été octroyés aux agriculteurs par les soins du CNCR (tracteurs, engrais, équipements agricoles etc) sans que la base ne soit au courant ?

    Comment peut- on développer l’agriculture si :

    Le travail de la terre est considéré comme dégradant et réservé aux « baadoolo » ?

    Les sénégalais ne veulent pas manger ce qui est produit localement notamment le RIZ ?

    Nous préférons vendre les terres agricoles au lieu de les emblaver ?

    balayez devant votre porte avant de regarder chez les autres.

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    Auteur

    Xam Xam

    En Février, 2013 (18:26 PM)
    @ Ndiaye Realpolitiks, vous etes toujours pertinents j'espere que les gens vous ecoutent avec le cerveau et non avec le coeur comme on dit. On dirait que les cerveaux sont congeles au Senegal. A lot of talk and bunch of nonsense. Keep up the good work!
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