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Culture

Ngoné Ndour, PCA SODAV : « Entre 2016 et 2018, nous avons distribué plus de 500 millions de FCFA… »

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Ngoné Ndour

Présidente du conseil d’administration (PCA) de la Société sénégalaise des droits d’auteurs et des droits voisins (SODAV), Ngoné Ndour s’est exprimée sur les répartitions des redevances dues aux ayants droit. Occasion pour elle de porter la réplique à Mame Ngor Diazaka et Cie, non sans faire une révélation de taille sur les chanteurs religieux.

 

 

Vous êtes la PCA de la SODAV, comment se fait la répartition des droits d’auteur des artistes ?

 

Les répartitions viennent des redevances qui sont collectées auprès des utilisateurs. Par exemple, les télévisions, les radios, les hôtels, les bars, les salons de coiffure. Bref, toutes entreprises qui exploitent les œuvres des artistes. Ces diffuseurs ont d’habitude un contrat d’abonnement qui fait que la SODAV passe chez eux pour récupérer tout ce qu’il y a comme perception. A eux aussi de nous fournir toute la documentation adéquate nécessaire pour faire la répartition. Au-delà, les artistes eux-mêmes doivent amener une déclaration de ces œuvres auprès de nous.

C’est un travail fastidieux et très difficile. Quand quelqu’un écrit une chanson, il doit se rapprocher de la SODAV pour dire qu’il l’a créée. Cette composition ou arrangement dès que c’est déposé à la SODAV, ça doit passer à la commission d’identification qui va voir est-ce-que réellement le dépositaire est le vrai ayant droit de cette chanson pour éviter les problèmes de plagiat entre artistes. Et parfois s’il y a litige, on appelle les différentes personnes concernées pour arbitrage. Des fois, on constate dans une chanson plusieurs ayants droit à savoir le parolier, l’arrangeur, le compositeur, etc. Pour dire qu’il y a un chemin par où l’œuvre doit passer pour qu’on puisse faire des répartitions équitables.

 

 

« Pourquoi les chanteurs religieux sont les plus grands bénéficiaires »

 

 

A combien s’élève le montant réparti depuis la création de cette société ?

 

La SODAV a été installée le 6 octobre 2016. On n’a pas encore fait trois ans. Quand nous sommes venus, nous avons trouvés des arriérés de répartition issus du BSDA. Notre première répartition s’est déroulée en mars 2017. En 2018 on a payé 254.627.700 millions de FCFA, 203 476 397 millions de FCFA en 2017 et 135 839 147 millions de FCFA en 2016. Nous avons distribué plus de 500 millions de FCFA aux ayants droit.

Il y a des catégories de répartition comme les droits numériques à propos des sociétés de téléphonie mobile. Et aujourd’hui, les religieux représentent plus de 50% des redevances perçues à la SODAV. Ce, avec les chants de khassaïdes.

 

De ce fait, peut-on dire que l’économie de la culture a changé de camp ?

 

Cela a eu beaucoup de succès, depuis que le numérique remplace progressivement l’analogie. Les chanteurs religieux sont très forts là-dessus et tout le monde peut témoigner que quand on appelle une personne, on attend de la musique derrière et les abonnements sont très souvent dictés par les appartenances confrériques. En matière de répartition, les Droits de reproduction mécanique (DRM) que sont les droits qui sont issus de la duplication de CD ou de cassettes ont chuté. La preuve, de 2009 à 2018, c’est estimé entre 13 millions de FCFA et 20 millions de FCFA. Et en 2019, le DRM peut représenter entre 1 et 4 millions de FCFA. C’est vérifiable ! Mieux, en matière d’organisation de spectacle vivant (concerts ou grandes soirées), il y a 2 ou 3 ans, c’était beaucoup plus fréquent.

Du coup, on peut dire que l’économie de la culture a rapidement changé et les artistes avertis qui ont compris et qui ont accompagné le numérique jusque-là perçoivent leur argent.

 

Quelles sont les difficultés que rencontre la SODAV au cours de sa fonction ?

 

Je me réjouis que le numérique soit là parce qu’il y a un problème de documentation qui se passe au Sénégal. Quand un artiste a un contrat avec une radio ou une télé, ces dernières doivent payer et doivent nous donner la documentation au risque du retrait de leur licence, mais les responsables surtout les DJ ne le font pas. Ils ne payent même pas. On court toujours derrière. Raison pour laquelle souvent nous avons pitié des agents lors des répartitions.  Ce qui fait qu’à la SODAV, on a été obligés de créer un service de documentation.

 

 

« Les artistes ne doivent pas seulement suivre le buzz »

 

 

Est-ce-que les ayants droit vous aident à mener à bien votre mission ?

 

Les plus grands bénéficiaires de la SODAV sont les religieux. La donne a changé. Je me rappelle le jour où j’ai pris la présidence. J’étais ébahie lorsque j’ai vu les chiffres. Je me suis dite ‘’attends, les gens sont en train de dormir’’.

 Les religieux commencent à faire de la publicité comme les gens qui font les autres spectacles. Ils ne sont pas comme ceux qui sont dans la musique moderne, eux, ils sont très discrets. Ils prennent leur argent et s’en vont. Donc, ils seront surpris si on leur disait que la SODAV ne marche pas. De l’autre côté, les artistes aussi qui ont du succès perçoivent.

 

Et les autres ?

 

Il y a aussi d’autres types de personnes qui perçoivent mais sans bruit comme les artistes de Saly (Mbour) dont la SODAV a signé un contrat avec les lieux de production. Ils s’occupent tellement bien de leurs œuvres. Ils remplissent leurs fiches jaunes qui certifient leurs activités. De ce fait, l’organisateur et le propriétaire de la place vont les signer. Ce sont ces fiches qui déterminent la vie de leurs œuvres.

Aujourd’hui, on ne peut pas suivre juste le buzz. Il faut vérifier si ceux qui les invitent surtout sur les plateaux de télé ou autres ont payé les droits d’auteur, sinon ils ne vont pas monter pour jouer. C’est le salaire parce que le cachet de l’artiste n’a rien à voir avec le paiement du droit d’auteur. Les sociétés de gestion collective ont besoin de la documentation, de déclaration d’œuvre venant des ayants droit. C’est à l’artiste de soutenir la SODAV.

 

Que répondez-vous aux artistes « mal payés » qui critiquent SODAV ? Ils soutiennent même que le BSDA est mieux qu’elle…

 

Quand on est dans un secteur, ça ne me gêne pas qu’il y ait des voix discordantes, parce qu’on est en démocratie. Nous sommes dans un pays de droit, il faut qu’on laisse aux gens la liberté de s’exprimer. Je n’ai aucun problème sur ça. Mais, il ne faut pas qu’on aille prendre de l’information dans la rue puisqu’ici nous ne faisons pas de la rétention d’info. La loi permet à l’ayant droit de venir à la SODAV pour s’enquérir de la situation.

Quand on est arrivé, on a trouvé une société difficile. Nous avons payé une dette de plus d’un milliard de FCFA, on a trouvé des problèmes à l’IPRES, aux impôts. On a travaillé avec beaucoup de souffrance. Il ne faut pas oublier que depuis 1972, le BSDA ne payait que le droit d’auteur. Alors que depuis, il y a une société de gestion collective qui faisait le droit voisin. Lequel permet à l’artiste-interprète comme au musicien, comédien, danseur et producteur de rentrer dans ses fonds.

 C’est pourquoi, nous sommes lésés par rapport à ce qui se passe dans les autres pays. Donc, si on a la SODAV qui est en train de faire un travail énorme avec peu de moyens et on est arrivé à faire des chiffres que le BSDA n’a jamais réalisés depuis 1972. C’est ça la réalité !

 

« Il y a un grand problème de formation dans ce secteur et c’est notre combat »

 

Qu’est ce qui bloque, selon vous ?

 

Nous devons nous comporter de manière responsable. Cependant, il faut savoir qu’il y a un grand problème de formation qui se pose dans ce secteur. C’est notre combat. Parce qu’il y a beaucoup d’artistes qui embrassent ce secteur et qui n’y connaissent rien. Aujourd’hui, il ne faut pas qu’il y ait seulement un rapport d’argent avec la SODAV. Il faut qu’il y ait d’abord un rapport d’ayant-droit. L’artiste ne doit pas seulement attendre le jour des répartitions pour venir et s’il n’est pas bien payé, il se rue dans les brancards. Il doit voir pourquoi sa part a baissé malgré ses productions musicales. Se demander si c’est parce qu’il n’est pas dans le numérique ou que ses spectacles ont diminué ? Le débat est là.

 

Ces artistes envisagent de faire une marche, le 21 juin et comptent dérouler un plan d’actions dans les jours suivants. La SODAV est-elle prête à les recevoir en vue de trouver un terrain d’entente ?

 

 Il y a toujours des gens fâchés dans un secteur déterminé. Mais, la SODAV est disponible pour tout le monde. La SODAV est une maison de verre. Lorsqu’on est venu, on a pris un commissaire aux comptes. Ce que le BSDA n’a jamais eu. Nous, on a des comptes certifiés. A 2 ans et demi d’existence, on ne peut pas faire des miracles mais pour redresser, il faut être rigoureux car on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Nos bras sont grandement ouverts à qui veut avoir des éclaircissements sur notre gestion. Nous sommes une même famille. Quand on gâche la SODAV, on va tout gâcher et on va commencer de zéro. Ce qu’on peut éviter. Nous sommes partis sur un bon élan.

En outre, nous n’avons pas encore le montant d’un milliard de FCFA que nous avait promis le Chef de l’Etat, un fonds dédié à l’investissement et non à la distribution.



6 Commentaires

  1. Auteur

    Expert

    En Juin, 2019 (17:51 PM)
    La SODAV est une société privée, Arrêtez de quémander et allez vous battre avec les plateformes numériques pour booster vos gains

    C"est la tendance, mais en êtes vous capable?
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  2. Auteur

    En Juin, 2019 (00:16 AM)
    ki mome dama soof da beuri dozer da mene nee success Youssou ndour mokko ligueye ak mourayame mene ni mere bou maguette

    sa dieukeur dee rek nga mbourou. Soof woutil ligueye. Don't live in doctrines creer ta propre mission. Titi motax ki safouma. Elee es tres talentueuse. Yalla moy diokheee weurkeuse dakoy diarale si aye nits pas benne nit. Soof niemmee incarne comme Coumba Gawlo seck te jangoulene jongoulene borome doctorats yanguifi waxougnou.
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    Auteur

    En Juin, 2019 (01:44 AM)
    Ngone Ndour doit démissionner de Prince Arts pour etre Pca de la Sodav il y a conflit d intérêts manifeste c est comme Aliou Sall et petrotim Macky Sall doit le démettre le 21 juin let dina lerr
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    Auteur

    Soul

    En Juin, 2019 (07:02 AM)
    Conflict d'intererek la
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    Auteur

    En Juin, 2019 (11:01 AM)
    Bila Sénégal d'où avancer ndakh mechancete
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    Auteur

    Myriam

    En Juin, 2019 (11:06 AM)
    Témoignage ! Je m’appelle Mariam, je veux partager avec vous mon histoire.Pour tous vos problèmes, veuillez contacter le grand maître AZE HOUNON, il fait du miracle et je vous promets que votre vie va changer en 3 jours,Alors pour tous vos problèmes,son travail est très éfficace et rapide, Voici son Contact Télephone: Whatsapp/Viber : 0022966547777
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