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Y'en a marre, y'en a marre... et après ?
Avant d'attaquer un abus il faut savoir si on peut ruiner ses fondements.
Le bilan est triste et misérable, trois ans bientôt depuis le "Wade dégage,
Wade dégage" !!! Aller jusqu'à le déboulonner sans avoir pris aucune
garantie sur le futur, le résultat est là devant tout le peuple
sénégalais .
Rien ne nous garantissait que son successeur, élu sur la base d'aucun
programme , résoudrait les problèmes que nous reprochions à Wade.
Aujourd'hui nous n'avons que nos yeux pour pleurer et des reproches à
l'égard de Macky. Mais la grande partie de la faute revient au peuple qui
se laisse berner et qui continue à se faire mener en bateau.
Demain nous entrons en 2015, les choses doivent commencer à se poser dès
maintenant si nous voulons qu'elles changent réellement. Jusqu'à présent
nous ne savons toujours pas si les élections présidentielles se dérouleront
en 2017 ou en 2019.
Les politiques nous entraînent vers l'échafaud. Tout le monde connaît
l'issue du procès de Karim, les dossiers sur la gestion de Wade hier et
ceux de Macky aujourd'hui. Ils vont encore nous tenir avec ces problèmes
dont l'aboutissement ne sera jamais au profit du peuple jusqu'à 10 mois des
élections et après nous obliger à choisir parmi la bande le plus mignon,
qui sans programme, fera encore pire que ceux qui l'ont précédé depuis 1960.
Non ! L'heure de faire table rase a sonné.
Élire un homme politique sans programme est irresponsable d'un peuple qui
se prétend responsable et averti.
Le plus inquiétant est la mémoire courte de mes compatriotes. Rappelez-vous
du film de 2009 à 2012 avec les faux opposants, le face à face des clans
qui se sont tous retrouvés après pour partager le gâteau.
Rappelez-vous aussi des assises nationales et surtout de l'attitude de ses
plus grands défenseurs qui n'ont pas hésité une minute à retourner leur
veste. Le travail effectué dans le cadre des assises nous a laissé espérer
aboutir à un début de programme, la seule chose qui puisse améliorer la
situation, et ce n'était qu'une farce.
Réclamons dès maintenant de vrais débats sur l'éducation, le social,
l'économie, l'agriculture, la laïcité et surtout nos recettes et dépenses.
Imposons un vrai débat, que toutes ces femmes et tous ces hommes qui
souhaitent diriger notre pays demain se mettent devant le peuple pour
obtenir de lui un mandat sur la base d'engagements et de positions qui
auront été débattus et que le peuple doit suivre et contrôler. Ce leitmotiv
est l'unique pour espérer sortir du gouffre.
Y'en a marre, y'en a marre...
A force d'être sentinelle sans action vers l'indépendance, on finit par
bouger en suivant la direction du vent et cela a un nom : une girouette.
La masse qui s'était levée pour crier à Wade "y'en a marre" en a encore
plus que marre aujourd'hui.
Marre aussi de voir des sentinelles qui bougent en suivant la direction du
vent. Se faire aider pour aider a ses limites, le peuple est digne et
réclame sa liberté : liberté de produire, liberté pour ne plus tendre la
main.
Pour ce faire, une volonté politique s'impose et il est encore temps de
changer son fusil d'épaule.
Oui, on en a encore marre mais en avoir marre ne suffit pas, imposons ce
qu'il faut pour notre peuple.
Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions si le monde voyait
tous les motifs qui les produisent.
Les révoltés d'hier attendent l'heure de réagir, ceux qui croient les
posséder risquent d'être surpris. Y'en a marre, y'en marre... mais rester
passif ressemble à une soumission.
Mes chers, la soumission désarme la colère, l'état ne peut indéfiniment
bloquer la masse par le haut.
Il fait des yeux doux aux têtes de troupeaux, et se fait aider dans cette
politique par ses donneurs d'ordres extérieurs pour empêcher , contrôler et
affaiblir la force de frappe du mouvement populaire.
Les puissances qui nous exploitent n'ont pas créé les ONG dans les années
70 parce qu'elles nous aiment mais c'est pour faire reculer l'échéance de
notre déchéance quotidienne que les ONG nous gardent. Maîtriser les
soulèvements, faire des dispensaires, créer des puits, planter des arbres,
donner des cahiers aux écoliers, balayer les rues..., c'est faire à la
place de l'état ce qui devait être ses priorités. Du même coup, c'est le
protéger et faire plaisir à ses donneurs d'ordres.
Prendre des moyens aux ONG pour pouvoir nous organiser et nous retourner
contre l'état, oui, mais ne pas s'installer indéfiniment dans cette
situation.
Or à l'horizon, rien ne montre un soupçon de préparation pour retourner
cette situation : la diversion s'installe et démobilise, le groupe a maigri
mais d'autres groupes se forment et vont continuer à se former.
Attention, la nature n'a jamais créé deux choses de la même espèce : le rat
une fois, l'homme une fois, le poisson une fois... Un autre soulèvement ne
sera pas contrôlé comme celui de 2011 et risque d'avoir une ligne
complètement réactionnaire.
A bas la diversion !
Imposons un vrai débat pour qu'enfin notre peuple soit libre.
*"Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission
l'accomplir ou la trahir " *Franz Fanon
Vive le peuple sénégalais !
Bamba Gueye Lindor
4 Commentaires
Pharoah
En Décembre, 2014 (11:16 AM)Zall
En Décembre, 2014 (17:41 PM)Bravo Bamba Lindor
Xeme
En Décembre, 2014 (20:21 PM)1938 Orson Welles passa une fausse information sur la BBC (ce qui est devenu célèbre sous le nom du "canular d'Orson Welles), il y eut une grosse panique, et même des suicides. Et ce n'est pas parce que la population de New York d'alors est peu intelligentes. C'est la force d'un médias, ce n'est pas une question d'intelligence.
Il n y a qu'une façon d'y échapper: refuser de confier son cerveau à la presse pour qu'elle choisisse la couleur à y badigeonner.
Maquis Sale
En Janvier, 2015 (18:59 PM)Participer à la Discussion