Tirs nourris à la prison civile d’Abidjan, des prisonniers libérés

Des tirs nourris ont été entendus jeudi à la maison d’arrêt et de correction (Maca, prison civile) d’Abidjan où des témoins font état de prisonniers libérés après l’attaque d’un groupe armé sur le bâtiment pénitencier, a rapporté l’agence Xinhua.

A en croire des riverains, les échanges de tirs ont eu lieu dans la matinée entre les gardes de la prison appuyés par un détachement de forces de défense et de sécurité (FDS, forces pro-Gbagbo) le groupe armé présenté comme des éléments des forces pro-Ouattara.

« Les portes de la prison ont été fracassées et des prisonniers se sont évadés », a révélé un témoin.

La panique s’est emparée des habitants du quartier abritant la prison située à Yopougon (quartier pro-Gbagbo), et l’on a assisté au début d’un exode de ceux-ci vers d’autres quartiers jugés plus sécurisants.

La Côte d’Ivoire se trouve dans la tourmente depuis le second tour de l’élection présidentielle qui a opposé le président sortant Laurent Gbagbo à l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.

Chacun d’eux s’est proclamé vainqueur de l’élection et a formé un gouvernement dirigé par un Premier ministre, plongeant le pays dans un bicéphalisme.

Le camp Ouattara a déclaré que toutes les cartes du dialogue avec Gbagbo sont épuisées et a décidé de faire partir celui-ci par la force.

Les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, forces pro-Ouattara) ont amorcé une offensive depuis plusieurs jours. Elles ont pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques à l’ouest, au centre, au sud-ouest et à l’est du pays dont la capitale politique Yamoussoukro (centre) et la ville portuaire de San Pedro (sud-ouest) à l’issue de violents combats avec les forces pro-Gbagbo.

La crise post-électorale en Côte d’Ivoire a fait 462 morts depuis la mi-décembre selon un dernier bilan établi par l’ONU.