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Mali: la mobilisation contre le président Keïta dégénère à Bamako, un mort

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Mali: la mobilisation contre le président Keïta dégénère à Bamako, un mort
Les tensions sont brutalement montées, à un niveau rarement atteint depuis un an dans la capitale, pour cette troisième grande manifestation organisée en deux mois par le Mouvement du 5 juin.

Au moins une personne a été tuée vendredi à Bamako lors de la manifestation de milliers d'opposants appelant à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, a appris l'AFP de source hospitalière et auprès de la Primature.

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«Nous avons enregistré un mort à la morgue», a déclaré à l'AFP le Dr Yamadou Diallo, en service à l'hôpital Gabriel Touré de Bamako. Le décès a été confirmé par un responsable de la Primature.

Mouvement du 5 juin

La mobilisation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a connu vendredi une nette escalade. Les tensions sont brutalement montées, à un niveau rarement atteint depuis un an dans la capitale, pour cette troisième grande manifestation organisée en deux mois par la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d'hommes politiques et de la société civile.

La principale figure de cette coalition contre le président Keïta, soutenu par la communauté internationale dans sa lutte antidjihadiste depuis son arrivée au pouvoir en 2013, est l'imam Mahmoud Dicko, réputé très influent. Cette contestation fait craindre aux partenaires du Mali une aggravation de l'instabilité d'un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques djihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires.

Les deux chaînes de télévision publique ont arrêté leurs diffusions

Les deux chaînes de la télévision publique malienne ORTM ne diffusaient plus vendredi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP. Elle s'est produite après que des manifestants, à l'issue du rassemblement, se sont dirigés vers le siège de la radio et de la télévision publiques, dont ils ont occupé la cour, selon des journalistes de l'AFP.

D'autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des manifestants ont érigé des barricades sur un de ces ponts alors que des voitures étaient contraintes de dévier de la circulation, selon les mêmes sources. Des incendies sporadiques se sont déclarés par endroits à des endroits où des pneus ont été brûlés. Des manifestants se sont également retrouvés devant le siège de l'Assemblée nationale.

Ces incidents sont survenus après que des milliers de manifestants se sont retrouvés vendredi après-midi après la grande prière musulmane, deux jours après un discours d'apaisement du chef de l'Etat. «Le président de la République a déçu dans son dernier discours», a déclaré à l'AFP Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation. «Nous ne voulons plus de ce régime», a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow.

Désobéissance civile

Des responsables de la contestation ont par ailleurs réitéré vendredi leur appel à une désobéissance civile, dans un document en dix points dans lequel ils précisent les actions à mener.

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Parmi celles-ci figurent le mot d'ordre de «ne plus payer aucune amende ou contravention pendant cette période» dont la durée n'a pas été précisée. Le document mentionne aussi le blocage de l'entrée des services de l'Etat sauf ceux liés à la santé, l'occupation des carrefours et la mise en place de «brigades mobiles de communication pour le cas où internet serait coupé ou ralenti».

Le président Keïta a vainement tenté dans son discours mercredi soir un apaisement, en ouvrant la voie à un réexamen de l'inversion par la Cour constitutionnelle des résultats d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l'actuelle crise politique. Keïta a laissé entendre qu'une Cour nouvellement formée pourrait revenir sur cette décision, qui a profité à une dizaine de membres de sa majorité, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.

Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition dont il désignerait le premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.  


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