Depuis mi-janvier, la rumeur autour de présumées disparitions d’enfants enfle sur les réseaux sociaux et au sein de la population. La psychose s’installe, au point que les écoles se vident de leurs élèves, forçant les autorités à renforcer le dispositif policier.
Vendredi 24 janvier, Libreville s’est comme « embrasée » : dans les rues, des mouvements de foule des élèves criaient aux « voleurs d’enfants », stoppant des voitures et lynchant, parfois à mort, des présumés « kidnappeurs ».
Si la tension est aujourd’hui retombée, après que le gouvernement a mis en place des renforts de police, la psychose a ravivé la peur des « crimes rituels » – ces meurtres avec prélèvements d’organes à des fins fétichistes.
1- Comment la psychose a-t-elle commencé ?
Tout débute peu après la disparition d’un jeune garçon de 3 ans, Rinaldi Abagha, le 12 janvier, à quelques kilomètres de Bitam, dans le Woleu Ntem, au nord du pays. L’information est largement relayée sur les réseaux sociaux, notamment par les Gabonais de la diaspora, puis dans les médias. Progressivement, des affiches relatives à de présumées disparitions, des informations sur des tentatives de kidnapping, ou encore des messages d’alerte contre des enlèvements à venir sont partagés en ligne.
Mais c’est le jeudi 23 janvier au soir que la colère commence à gagner les foules. Dans le quartier du PK7, à Libreville, une foule en colère barre la route, criant à l’enlèvement d’enfants, tandis que des vidéos des protestation circulent sur Facebook et WhatsApp. « J’ai appris le kidnapping de deux enfants. Ici présentement je suis aux Deux Écoles, au lieu d’enlèvement des deux enfants qui étaient accompagnés de leur maman à midi », explique un homme, face caméra, disant avoir interrogé quelques riverains pour vérifier son information.
Vendredi 24 janvier, Libreville s’enflamme littéralement. Panique sur la capitale gabonaise, où plusieurs barricades sont érigées. Dans les rues, la foule course et lynche de présumés « voleurs d’enfants ». Deux d’entre eux succomberont à leurs blessures. Les scènes sont filmées et largement partagées sur les réseaux sociaux.
La psychose gagne aussi la province, où quelques mouvements de masse ont eu lieu pour pourchasser les voleurs d’enfants.
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