Salif Diao est sans nul doute l’un des acteurs majeurs du plus beau parcours du football sénégalais. Membre de la fameuse équipe du Sénégal vice-championne d’Afrique et quart de finaliste de la Coupe du monde 2002, l’ancien milieu de terrain en garde un bon souvenir de cette période. Mais à ceux qui soutiennent que leur parcours exceptionnel est celui d’une génération spontanée, l’ancien sociétaire de Liverpool répond clairement que: « Tel n’est pas le cas ». Pour lui, les résultats alors obtenus sont le fruit d’un processus entamé une décennie plus tôt. Et le désormais initiateur de la Fondation « Sport for Charity » date le début de ce processus à 1992 avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations par le Sénégal. « Le travail a commencé avec Claude Leroy et beaucoup de travail a été fait depuis lors. Beaucoup de gens pensent que cette compétition est un échec pour le Sénégal, mais une dynamique est née depuis », soutient-il. Il estime que le président de la Fédération d’alors, El Hadj Malick Sy ‘‘Souris’’ avait jeté les bases et un socle solide a été mis en place avec les différents techniciens en charge de l’équipe. Car, pour Salif Diao, le départ du sélectionneur français après le revers à la Can à domicile n’a pas entamé le processus de redressement du football sénégalais qui a produit les résultats de 2002. « On a mis en place une équipe dans la durée car des joueurs comme moi, Tony Silva, Amdy Faye avons joué la Can juniors. Il y a eu ensuite Fadiga, Diouf et les autres » qui ont intégré la sélection. Un mélange de joueurs issus des équipes de jeunes du Sénégal et des nouveaux venus qui a permis de composer l’équipe. Pour lui, le détonateur a été l’arrivée de Bruno Metsu à la tête de l’équipe nationale dont la « bonne base a été établie par Claude le Roy, consolidée par Peter Schnittger » et mise en exergue par Metsu. « Bruno est arrivé au bon moment et a été la bonne personne. Il a eu la mentalité qu’il fallait car une sélection nationale se gère bien », assure Salif Diao qui estime qu’à la place du technicien français, un autre n’aurait peut-être pas réalisé la même performance avec le même groupe. Pour lui, le technicien a tiré le maximum de son groupe et a été le continuateur du travail abattu par Peter Schnittger qui l’a devancé au poste. « Peter avait fait une bonne Can deux ans plus tôt et a frôlé l’exploit au Nigeria ».
Sur un autre registre, Salif Diao a regretté la non-qualification du Sénégal à la Coupe du monde 2014. « C’est difficile en tant que sportif, patriote qui suit les performances de l’équipe nationale », note-t-il. Avant d’ajouter que « ce n’est pas plaisant, ça fait mal et on l’a tous vécu amèrement ». Pour avoir été acteur dans cette compétition, cette absence est amère pour l’ancien international, auteur du but égalisateur du Sénégal contre le Danemark en 2002. Reconnaissant n’avoir regardé que le dernier match des « Lions » contre la Côte d’Ivoire à Marrakech (1-1), il affirme que le Sénégal avait sa place au Brésil même si les Ivoiriens étaient plus réguliers dans leurs performances. Il prédit tout de même un bel avenir pour les « Lions » qui disposent d’un bon effectif. « Aujourd’hui, je pense que le meilleur reste à venir pour le football sénégalais parce qu’il y a beaucoup de gens qui s’y impliquent, beaucoup de privés qui travaillent avec des centres de formation comme Diambars, Dakar Sacré-Cœur, Génération Foot, Aspire, des clubs professionnels. Ils font du bon boulot ». Il exhorte du coup les acteurs au travail : « Maintenant, on ne va pas en rester là. C’est passé et le sport de haut niveau, c’est cette mentalité qui veut que ce qui s’est passé hier, on l’oublie et on se met au travail au lieu de se mettre à râler ».
Ousseynou POUYE
5 Commentaires
Ramby
En Février, 2014 (00:38 AM)Deeg
En Février, 2014 (06:41 AM)Amdy
En Février, 2014 (09:45 AM)Gérons l'équipe que nous avons actuellement en mettant beaucoup plus de moyens dans nos clubs car on ne peut bâtir une bonne équipe nationale en se basant seulement sur des expatriés.
Tant que nos clubs locaux ne sont pas performants avec un palmarès riche en Afrique, on ira nulle part.
Youbi
En Février, 2014 (12:42 PM)Tel Leu Ma Radiakh
En Février, 2014 (13:56 PM)Participer à la Discussion