L’ancien ministre des Sports et actuel président de l’IAAF Lamine Diack s'est déclaré contre la cooptation. Selon lui si le Sénégal est en mal de dirigeants, il le doit à cette pratique. « Les gens doivent avoir le courage du vote ». Cela dit, il demande au mouvement associatif de ne pas baisser la garde tout en préservant les fondements qui régissent les rapports entre les fédérations et la tutelle. Son franc-parler est connu du mouvement associatif. Hier, Lamine Diack n’a pas dérogé à cette règle. N’en déplaise au ministre des Sports. Tel un Général devant ses troupes, Lamine Diack « ordonne » au mouvement associatif de « ne jamais » se mettre « au garde-à-vous devant quelqu’un parce que c’est un ministre ».
Cette déclaration a été faite hier lors du conseil national du sport tenu au salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor. Toutefois, l’ancien ministre des Sports sous le règne du Président Senghor n’a pas manqué de rappeler le fondement des rapports entre le ministère et ses délégataires de pouvoir : « le respect mutuel et une collaboration étroite. Il y a une autonomie du mouvement associatif, mais il y a une tutelle de l’Etat et ce n’est pas une hiérarchie ». A l’Rtat, le président de l’IAAF rappelle ses obligations en ces termes : « La construction des infrastructures, la formation des cadres est du ressort de l’Etat ». Loin d’être un novice dans son domaine d’intervention où il ne cesse de gravir des échelons, Lamine Diack se fonde sur les vertus du sport résumées en trois chapitres : « connaissance de soi, maîtrise de soi, et dépassement de soi ». Pour appeler ses « disciples » à plus d’orgueil. Selon l’ancien ministre des Sports : « On n’a pas de dirigeants parce que dans le passé, les dirigeants étaient élus mais à l’heure actuelle, celui qui veut occuper un poste à la fédération, il va voir le ministre des Sports pour lui soumettre la question. Si on accède à la fédération par l’intermédiaire du ministre c’est parce qu’on n’est pas un bon dirigeant ». Celui-ci « doit avoir un vécu et des principes », faire « des efforts dans la formation avec l’appui de l’Etat » et « avoir le courage d’affronter le vote et ne pas se réfugier derrière le ministre pour se faire élire » recommande le maître, Lamine Diack. Non sans déplorer « l’absence des clubs au conseil national du sport, alors qu’ils constituent les structures de base du sport au Sénégal. C’est la cellule éducative de base. On doit protéger les dirigeants volontaires qui sont dans les clubs parce que c’est eux qui vont développer le sport ». Pour une plus grande implication de la base, Lamine Diack estimant que : « Les ligues régionales au Sénégal ne contrôlent rien du tout », préconise la mise sur pied de « districts, de sous-districts dans les arrondissements et même des comités dans les communautés rurales ». Cependant il reconnaît : « avec cette méthode, les assemblées générales seront très serrées parce que la base aura son mot à dire ».
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