Dakar, 23 sept (APS) - La Fédération sénégalaise d'athlétisme (FSA) a sévi contre la meilleure athlète sénégalaise, Amy Mbacké Thiam en la suspendant pour année. Ce qui la privera du même coup des prochains Jeux olympiques de 2008.
Si personne ne peut nier que l'athlète sénégalaise est allée très loin avec sa sortie médiatique à la suite de son élimination dès le premier tour des championnats du monde d'Osaka (25 août-2 septembre), cette crise doit-elle s'arrêter à la seule sanction de l'athlète ?
Le temps est venu de tirer beaucoup de choses au clair dans la gestion de l'instance dirigeante de l'athlétisme sénégalais qui peine, notament, a faire des résultats et à créer les conditions de constitution d'une relève.
A l'exception de Ndiss Kaba Badji dans les sauts horizontaux, quel nom d'athlète la FSA peut brandir en ce moment même où le président de la Fédération mondiale (IAAF), Lamine Diack, fait des pieds et des mains pour l'aider ?
Diack a soutenu la remise en état de la piste d'athlétisme d'Iba Mar Diop, la mise en place de centres de formation et d'entraînement de haut niveau à l'image du Centre régional de développement (CRD/IAAF), que dirige le médaillé olympique El Hadji Amadou Dia Bâ, et le Centre international d'athlétisme de Dakar (CIAD).
Et pourtant dans un passé pas très lointain, avec moins de moyens, le Sénégal était devenu imbattable dans certaines spécialités comme le tour de piste hommes.
Où sont les héritiers de Ibrahima Wade et Ibou Faye et autres champions d'Afrique du 4X400m en 1996 et en 1998 à Dakar ? Nulle part !
La récente sortie des juniors, rentrés en août dernier de Ouagadougou (Burkina Faso) avec une seule médaille de bronze -- Moussa Dembélé au 110m haies (14s 36) -- mérite des interrogations sur le devenir de la première discipline olympique au Sénégal.
Le titre mondial d'Amy Mbacké Thiam à Edmonton (2001) et la médaille de bronze de Kène Ndoye à Birmingham en 2003 au triple saut avaient suscité beaucoup de vocations. On se demande encore où est tout ce potentiel qui ne demandait qu'à être encadré.
Tout le monde sait que ce n'est pas tous les jours qu'on sort un champion du monde ou un champion d'Afrique mais il semble aujourd'hui, qu'avec les récents championnats nationaux qui se sont tenus sur trois jours à Dakar, l'élite sénégalaise est trop loin de ce qui se fait de mieux en Afrique, voire dans la sous-région ouest africaine.
Au même moment, le Sénégal s'est classé à la première place dans l'organisation des manifestations d'athlétisme avec le meeting international de la ville de Dakar. Mais cette manifestation se fera sans les grands noms de l'athlétisme local, à l'exception Ndiss Kaba Badji, dont le jeune public a grandement besoin pour pouvoir s'identifier à des modèles.
SD/ADC
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