La lutte avec frappe a vécu de grands moments, vendredi, samedi, dimanche et lundi derniers. Hélas, ce qui aurait dû être un "week-end de fête" pour les lutteurs, qui ne demandent qu’à voir les journées se succéder, a tourné au vinaigre pour nombre d’entre eux, battus non pas par leurs adversaires, mais plutôt par un arbitrage plus que tatillon.Samedi 21 juin à Thiès, à l’occasion du gala organisé par Gaston Mbengue, Boy Nar (individuel) a reçu un coup irrégulier (frappe à la nuque) de Jordan de Tay Shingher.
Il s’est affalé et n’a pu reprendre le combat. Quand Bombardier a commis le même acte, en 1998 face à Yékini, il avait été disqualifié, suspendu et le gain du combat attribué au sociétaire de l’écurie Ndakaru. Mais, coup de théâtre à Thiès, l’arbitre se contente de coller un avertissement au lieutenant d’Eumeu Sène (Jordan), avant de le désigner vainqueur. Pourquoi le combat ne s’est pas poursuivi ? Selon Boy Nar, «c’est le médecin qui, après consultation, a dit à l’arbitre : celui-là ne peut plus combattre». Par la faute de qui ?
Auparavant (vendredi) à Dakar, les membres de l’écurie de Thiaroye ont vivement protesté pour que Khadim Ndiaye n°2 soit désigné vainqueur de Malick Niang parce que, selon eux, lors de leur premier corps-à-corps, le poulain de Yakhya Diop Yékini avait mordu la poussière.Mais les erreurs d’arbitrage les plus flagrants ont été relevés le dimanche, à l’occasion du gala de Baol Production. Tapha Boy Bambara (contre Pape Mor Lô), Narou Sogas (face à Sitteu) et Amanekh (battu par Lac Rose) estiment avoir été «sacrifiés par les arbitres». A chaque fois, les amateurs ont sincèrement douté de la justesse du verdict prononcé par le trio arbitral.S’il est vrai que «l’erreur est humaine», l’erreur dans un arbitrage ne peut être humaine.
Elle est impardonnable parce que portant un trop lourd préjudice au sport, surtout dans la lutte où les acteurs consacrent beaucoup de peine et de moyens dans la préparation d’un combat. Sans vouloir nous ériger en juge, nous sommes au regret de constater de nombreuses lacunes dans l’arbitrage de la lutte, dont le code est pourtant assez clair. Et pour absoudre ses arbitres, le CNG a coutume de faire remarquer, par exemple, que «sur plus de 500 combats disputés, trois seulement ont vu leur verdict cassé». Ce n’est pas parce qu’une commission interne s’est réunie pour valider une décision d’une structure affilée au CNG, que la décision est la bonne. Et ils sont prompts à dédouaner les arbitres, accusant ceux qui contestent leurs décisions d’«ignorants» (des règlements) ou de partisans.
Quand Amanekh entame une action dans de l’enceinte, enclenche une prise et terrasse son adversaire derrière les sacs de délimitation, quel autre règlement peut-on évoquer, si ce n’est celui du même CNG qui, dans ces textes, définit une telle action comme une «chute valable» ? Il y a eu erreur et le CNG ne doit pas attendre d’être saisi par recours du lutteur ou de son écurie. Il doit s’autosaisir, lui qui écrit les règlements et qui est censé les faire appliquer à la lettre par ses démembrements.On parle bien de la violence dont les fans clubs sont les auteurs, encouragés qu’ils sont par le comportement antisportif de certains lutteurs. Mais les grossières erreurs d’arbitrage aussi sont des facteurs encourageants de cette même violence, car le supporter, frustré d’une victoire évidente de son idole, peut devenir inconsolable, mais aussi incontrôlable. Le CNG dit avoir l’humilité d’accepter les critiques objectives et rappeler les arbitres à l’ordre. Dans le football, on a souvent vu des arbitres molestés qui pour avoir accordé un but, qui pour en avoir refusé. Pourvu que ces excès ne finissent par gangrener la lutte, mais les signes avant-coureurs sont là, plus qu’inquiétants.
8 Commentaires
Songameu
En Juin, 2012 (00:52 AM)Weuzza Amateur
En Juin, 2012 (01:09 AM)Lol
En Juin, 2012 (02:26 AM)Pfffffffffff
En Juin, 2012 (03:15 AM)Ibou
En Juin, 2012 (08:38 AM)Zal
En Juin, 2012 (08:45 AM)Xon!
En Juin, 2012 (09:31 AM)Mbidou
En Juin, 2012 (11:39 AM)Participer à la Discussion