(Correspondant) - Le monde enseignant est vivement secoué par un drame survenu, dans la nuit du vendredi au samedi dernier, à Vélingara. Il s'agit de la mort d’une collégienne du nom de Mariama Touré, âgée de 18 ans et en classe de 4e au Cem de Saré Coly Sallé, au sud de la commune de Vélingara. Alors qu'elle se trouvait, jusque tard dans la nuit, en compagnie de son enseignant Daouda Keïta et dans la chambre de ce dernier, elle a absorbé une grande quantité de chloroquine dans le but d'avorter. Elle était, en effet, en état de grossesse des œuvres de son professeur Daouda Keïta, âgé de 24 ans et habitant la ville de Kolda.
Quelques minutes après avoir absorbé ces médicaments, Mariama Touré a commencé à se tordre de douleur. Sa situation se compliquant, son engrosseur présumé, pris de panique, l'évacue à bord d’une calèche au centre de santé de Vélingara aux environs de 2 h du matin, avant de prendre la fuite. Le médecin Ibou Keïta, saisi par l’infirmière de garde, ne pourrra que constater le décès de la jeune fille par arrêt cardiaque à 2 h 20 mn. Mais le médecin chirurgien n'a pu établir avec exactitude le certificat de genre de mort et attend, pour ce faire, de recevoir les résultats de l’autopsie du corps de la défunte.
Selon le père de la défunte, Alioune Touré, ’c’est aux environs de 2 h 30 mn que nous avons été réveillés par M. Keïta qui est un vacataire de l'éducation. Et c'était pour nous informer que notre fille était gravement malade et ne pouvait tenir sur ses jambes. C’est en me rendant à l’hôpital qu’un de mes garçons m’a annoncé, en cours de route, le décès de ma fille. Quant à son prof, il avait déjà pris la fuite. Je déciderai de la suite à donner à ce drame quand nous aurons reçu les résultats de l’autopsie’. Un drame qui a plongé les populations et surtout les enseignants dans une vive émotion. Et c’est ce qui fera dire à Mme Aminata Coulibaly, la présidente du Cdep/Scofi de Vélingara, que ‘ceci est inacceptable, surtout que c’est un enseignant qui est mis à l'index. Nous condamnons l’attitude de cet enseignant qui était sensé éduquer cette jeune fille. Si les résultats de l’enquête confirment les supputations, ce serait dommage puisque cela va porter un sacré coup à l’image des enseignants’. Selon Aïssatou Diallo, la présidente du Fawe, ’avec ce drame, nous nous devons de réorienter nos stratégies de sensibilisation envers les enseignants qui constituent une nouvelle menace pour le maintien des filles à l’école’.
En attendant, les hommes du commandant de brigade Cheikh Guèye ont ouvert une enquête dont les débuts leur ont permis de découvrir des plaquettes de chloroquine dans la chambre du mis en cause. C’est ce qui expliquerait que la thèse la plus avancée soit celle de la tentative d’avortement avec préméditation.
Ce drame intervient pour rappeler que, ces dernières années, plus de 60 cas de grossesses précoces ont été recensés dans les lycées et collèges du département de Vélingara. Et les enseignants sont toujours pointés du doigt par les parents d’élèves. D’ailleurs, les 16 et 17 juin prochain, l’Association des parents d’élèves du département organise, en collaboration avec les autorités scolaires, l’Ong Aide et Action et d’autres partenaires, un forum pour dégager des solutions pour le règlement définitif des grossesses et mariages précoces qui menacent le système scolaire dans le département de Vélingara.
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