L’application stricte des procédures de passation des marchés ne peut être brandie comme argument pour expliquer l’absence de réalisations par certaines autorités. Selon le directeur général de l’Armp, Saër Niang, cet argument ne tient tout simplement pas la route.
Elles sont nombreuses les autorités qui invoquent la lourdeur des procédures de passation des marchés pour justifier leurs maigres bilans. Le directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) bat cet argument en brèche. Saër Niang précise en effet que cette thèse ne tient pas la route. «Plusieurs personnes ont dit que le Code des marchés publics et l’absorption des crédits empêchent de réaliser les projets alors que les faits prouvent le contraire.» Chiffres à l’appui, Saër Niang souligne que «la réalité, c’est qu’au Sénégal, les crédits sont absorbés à hauteur de 85 à 90% annuellement, durant les 4 dernières années. Les faits ont aussi démontré que la plupart des ministères et des autorités contractantes, qui ont de grands projets structurants pour l’Etat, arrivent à consommer les crédits mis à leur disposition entre 90 et 100%». Selon le directeur général de l’Armp, la récrimination qui consiste à dire que l’absorption des crédits est compromise par le Code des marchés «ne colle pas avec la réalité». «On sait comment la corruption gangrène les marchés publics, pas seulement au Sénégal, mais à travers le monde. Dans tous les pays du monde, on a estimé qu’entre 15 et 20% des budgets de la commande publique sont constitués de surcoûts, des pots-de-vin et autres cadeaux.»Après 7 années de mise en œuvre, le Code des marchés publics du Sénégal a été passé à la loupe hier au cours d’une table ronde organisée par l’Armp et la Direction centrale des marchés publics (Dcmp). L’évènement qui rassemblait des spécialistes de la passation des marchés comme des autorités contractantes revêt une grande importance, selon le secrétaire général du gouvernement Seydou Guèye. Il souligne en effet qu’il est important «d’évaluer la commande publique».
Chaque année, le Sénégal dépense près de 1 000 milliards de francs Cfa dans les marchés publics. Réguler cet argent est donc nécessaire, souligne M. Niang, qui explique que les procédures sont obligatoires. «Je ne connais pas de pays où il n’y a pas de procédures. On ne peut pas être responsable et dire : je n’arrive pas à réaliser mes projets, parce qu’il y a les procédures qui m’empêchent d’aller de l’avant. On doit composer avec les procédures et savoir que ce sont les ressources publiques et qu’il y a des critères pour dépenser les ressources publiques.» D’après le directeur de l’Armp, si l’activité de passation est caractérisée par sa vulnérabilité, «ça veut dire qu’il faut arriver à être très vigilent, recentrer les choses et mettre en place des procédures qui permettent de détecter toutes formes de concussion dans les marchés publics. Tant qu’il n’y aura pas de recul net de la corruption dans les marchés publics, le pays mettra beaucoup d’argent, mais on n’arrivera pas à réaliser les projets et ils ne respecteront pas les spécifications techniques». Surtout si l’on sait qu’entre 400 et 500 milliards de dollars se retrouvent tous les ans dans des mallettes distribuées sous forme de dessous de table, déplore Saër Niang.
11 Commentaires
Kako
En Juin, 2014 (09:28 AM)Teuss14
En Juin, 2014 (09:43 AM)Luc
En Juin, 2014 (09:55 AM)Jeuneafrik
En Juin, 2014 (10:50 AM)Cette épidémie, qui a fait en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone plus de 330 morts depuis le début de l'année "est d'une ampleur sans précédent de par sa répartition géographique, de par le nombre de cas et le nombre de victimes", a affirmé MSF. Pour lutter contre l'épidémie, l'ONG ajoute avoir déployé "près de 300 travailleurs expatriés et nationaux".
"L'épidémie est hors de contrôle. Avec l'apparition de nouveaux foyers en Guinée, en Sierra Léone et au Liberia, le risque d'une propagation à d'autres zones est aujourd'hui réel", a averti le docteur Bart Janssens, directeur des opérations de MSF.
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Outré
En Juin, 2014 (11:34 AM)Fuck Kako
En Juin, 2014 (11:34 AM)Concerné
En Juin, 2014 (11:42 AM)Je pense en revanche que pour certains types de marché la procédures e l'ARMP est lourde et fastidieuse. Les résultats recherchés auraient pu être atteint avec moins d'éfforts et plus d'efficacité. En effet, j'estime que le contrôle détaillé de tout le processus d'appel d'offre, de dépouillement, d'adjudication n'est pas absolument nécessaire et requiert beaucoup de moyens pour l'ARMP. La démarche aurait pu être réduite à une publication des règles avec obligation des structures publics de les respecter. Au termes de chaque appel d'offre, l'ARMP pourrait ouvrir une période contencieuses pendant laquelle toutes les entreprises qui se sentent victimes d'une injuste pourraient faire appel avec dépôt de caution et fourniture des preuves. L' ARMP se limiteraient à trancher ces litiges et annuler si nécessaire les appels d'offres illégaux. Ainsi le processus de contrôle des processus d'appel d'offres sera transféré aux entreprises concernées avec plus d'efficacité et moins de longueur.
J'espère que cette contribution sara utile.
Ridicule
En Juin, 2014 (13:50 PM)Qui disait que Macky a fait revenir les socialistes au pouvoir avec à leur tête OTD comprenez par là Ousmane Tanor Dieng Champion du gré à gré ?
Comment même cette option peut être posé sur la table en pleine traque des biens présumés mal-acquis ?
Reforme
En Juin, 2014 (22:55 PM)Le Ridicule Ne Tue Point
En Juin, 2014 (23:10 PM)Fans
En Août, 2014 (15:27 PM)Participer à la Discussion