PAR NETTALI.COM
Les grenades lacrymogènes se sont invitées ce jeudi 18 janvier au centre-ville de Dakar. Face à la détermination des manifestants à exprimer leur colère, suite au "retard" dans l’application des accords signés entre l’Etat et leur association, les policiers ont opposé la force. Quatre arrestations ont ainsi été enregistrées du côté des manifestants ainsi qu’une dizaine de blessés dont deux civils qui ont sans doute inhalé du gaz lacrymogène. Repliés à leur siège, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre qui, jusqu’à 13 heures était quadrillé par les forces de l’ordre, les manifestants ont entamé une grève de la faim. Les policiers les ont trouvés sur les lieux, selon des sources présentes sur place. Des passants n’ont pas manqué de déverser des larmes devant la dureté de la répression policière.
Très remontés contre les autorités, les anciens militaires et invalides de guerre déclarent ne vouloir aucune médiation et exigent de rencontrer le Président Wade en personne. Le Président Wade à qui les manifestants n’ont pas manqué d’opposer des griefs comme le fait qu’il préfère satisfaire les doléances d’un lutteur comme Yawou Dial plutôt que de donner suite à leurs doléances qu’ils estiment "légitimes" parce qu’ayant versé leur sang et donné leur chair à la nation.
Au début du mois de septembre 2006, les mêmes manifestants avaient pris d’assaut l’avenue Lamine Guèye en son angle avec la rue Félix Faure. La Police était intervenue pour les disperser à coups de grenades lacrymogènes et de coups de matraque. Les manifestants avaient ensuite entamé une grève de la faim et exigé une audience avec le Président Wade. Finalement, promesses leur avait été faite de satisfaire leurs doélances et une loi avait été votée par l’Assemblée nationale.
Revenant sur leurs revendications, le président de l’Association nationale des invalides de guerre du Sénégal (Ananis), Saër Guèye avait soutenu que « les changements indiciaires qui se sont effectués avec l’augmentation des salaires n’ont pas été appliqués pour les pensions des militaires invalides, alors que le taux indiciaire au Sénégal est passé de 782 en 1967 à plus de 1 400 aujourd’hui. Les pensions varient entre 25 000 et 30 000 F Cfa ». S’agissant de leur prise en charge médicale, il avait souligné que « seule la partie invalide est prise en charge alors que la prise en charge de (leurs) familles a été annulée par le ministre des forces armées, Bécaye Diop. Pire, seules trois pharmacies sont agréées sur l’ensemble du territoire national et il faut faire le chemin de croix pour accéder aux rares médecins qui sont habilités à délivrer des ordonnances visées à l’hôpital militaire de l’Iho. A cela s’ajoute le problème du renouvellement des prothèses ». Dans une lettre adressée au président de la République, l’Ananis rappelle les dispositions réglementaires relatives à la pension de retraite des invalides.
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