Élection américaine : Folle soirée électorale à Dakar

De loin, d’assez loin, on aperçoit, de petits « stars and strippes », qui flottent, fièrement. Comme pour dire bienvenue aux hôtes, vous êtes en terre américaine ! A 17H30, ce n’est pas encore la grande affluence. Par petits groupes, ils arrivent sapés comme jamais. C’est le Jour J aux Etats-Unis. Dans le jardin de la Résidence de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Dakar, Hillary et Trump, se tutoient. Ils sont là, côte à côte. En photo ! Chacun cherche à les approcher. Et se veut un selfie avec le futur Président, qui sera connu dans quelques heures. 

L’accueil est sympa et dansant. Les tables bien espacées participent à une ambiance sobre et décontractée. Des ballons, bleu, blanc, rouge, aux couleurs du drapeau américain, sont négligemment dispersés dans la piscine. Musique soft, plutôt de style country. On est en plein USA ! Côté bouffe, difficile de résister au Chicken frits, aux muffins saupoudrés de crème. Bleu, blanc ou rouge, c’est selon ! Ici, la « Election night partie » a déjà bien débuté. 
 
Petit à petit, les invités prennent leur aise et commencent à envahir les différents stands proposés. C’est au choix. Vous pouvez discuter avec une journaliste sur la couverture des médias de l’élection présidentielle, parler à un bénévole de l’ambassade sur le mode de scrutin ou évoquer la diversité des électeurs avant de pouvoir participer au vote fictif et élire le président de votre choix. 
 
Il est 18 heures. L’ambassadeur James Zumwalt apparaît. Souriant, il procède aux salutations d’usage. Converse ça et là et tape la pose. Les yeux rivés sur les écrans géants qui diffusent en live les élections, certains se laissent aller à quelques pronostics. Trump ou Hillary ? On sent la tendance plutôt du côté démocrate. Mais, le visage du quarante cinquième président ne sera pas dévoilé avant demain, 9 novembre. Ce soir, à travers tous les Etats-Unis, les électeurs sont en train de voter. Les derniers bureaux de vote ne fermeront que tard dans la nuit. Et pour certains, ce sera demain à Dakar. 
 
James Zumwalt s’avance devant le pupitre. Les quelques invités restés au jardin sont appelés à rejoindre la salle pour suivre le discours de l’ambassadeur. Il ne dure pas cinq minutes. Bref. Concis. Clair.  « Cette campagne américaine a été longue et parfois entachée de déclarations passionnées, voire de certains commentaires que je qualifierais de peu diplomatiques. Mais, comme l’a dit le président Obama la démocratie n’est pas toujours jolie et nous devons conserver notre foi dans les institutions démocratiques qui nous ont bien servis depuis deux cent ans », commente-il. Il poursuit : «  Les Américains peuvent être sûrs que leurs voix seront comptées en toute équité et avec exactitude. Ils peuvent aussi être certains que les candidats battus accepteront la volonté des électeurs ». Lui, a déjà voté par correspondance à Dakar, dans son état d’origine en Californie. «  J’ai voté pour le maire de ma ville, pour les juges municipaux, le shérif du comté et pour deux sièges à pourvoir à la commission scolaire », confie-il. Comme lui, il demande aux 150 invités à participer au vote fictif pour élire le candidat de leur choix. Le résultat sera connu dans une heure. 

A 20 heures 30 minutes, Hillary Clinton est déclarée vainqueur. L’euphorie est à son comble. On se croirait dans le Brooklyn cool de New York, le quartier général de la candidate démocrate. Des Sifflets, cris et applaudissements éclatent dans la salle. La joie est de courte durée. Un brin ironique, l’ambassadeur Zumwalt rappelle à ses hôtes que seul le vote des citoyens américains compte à cette élection. Comme pour les faire revenir à la réalité. Il n'est pas encore l'heure outre Atlantique. Et l’Amérique retient encore son souffle.