Sur 250 personnes qui se dépigmentent, il a été enregistré 5 cas de décès. Cette annonce a été faite par le dermatologue Mame Thierno Dieng, samedi dernier, à l’occasion de la conférence nationale sur la dépigmentation organisée à la Polyclinique de la Médina par les femmes membres de l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aida). Cette conférence a servi de cadre aux femmes, surtout celles de teint noir, pour s’informer sur les dangers de la dépigmentation.
Elles sont concernées au premier chef. C’est la raison pour laquelle les femmes ne se sont pas faites prier pour venir suivre le dermatologue Mame Thierno Dieng à la Polyclinique de la Médina, samedi. Ce dernier exposait, en effet, sur la dépigmentation. Ainsi, il a passé en revue ce fléau ainsi que les nombreuses maladies qu’il cause.
Pour commencer, M. Dieng est revenu sur les raisons qui poussent les femmes à se dépigmenter qui sont d’ordre esthétique, c’est-à-dire paraître plus belle lors des cérémonies (baptême, mariage…) et aussi du fait de la valorisation des femmes dépigmentées à travers les chaînes de télé et dans la société.
Les éléments contenus dans les produits pour la dépigmentation sont l’hydroquinone et le clobétasol. La dose de l’hydroquinone ne doit pas dépasser 2 % dans le produit en question, souligne-t-on. Par contre, l’utilisation de ces produits détruit la santé de la femme et l’expose à des séries de maladies.
Pour le professeur Dieng, la dépigmentation, ou khessal en wolof, entraîne l’hypofertilité, c’est-à-dire l’infertilité ou le fait de ne pas avoir d’enfant, peut compromettre l’accouchement chez la femme. En déclinant la suite du lot des malheurs, il indique que la dépigmentation peut exposer les femmes à l’hypertension artérielle, l’infection néonatale, l’ostéoporose, c’est-à-dire des douleurs au niveau des os, l’obésité et le diabète.
Pour ce qui est des maladies de la peau, M. Dieng déclare : «La dépigmentation crée chez les femmes des maladies graves comme la poïkilodermie communément appelée en wolof thiéré, ses traces au niveau du dos juste après le cou, le vergétuis, reew (en wolof) et la dermatophytie, eulbeute (en wolof).»
Evoquant les statistiques ayant trait à la dépigmentation, le professeur Dieng estime que, pendant ces dix dernières années, il y a plus de 250 cas et 5 décès uniquement causés par la dépigmentation. Sans oublier qu’il y a d’autres maladies comme le cancer de la peau (gomou robalé en wolof) et la gale.
Rappelant son expérience sur la question, le dermatologue estime que la dépigmentation détruit la flore protectrice de la peau et rend ainsi la femme vulnérable. Il y a le fait que le cycle menstruel de la femme peut être bouleversé et du coup celle-ci ne peut pas avoir un enfant. Il a terminé son exposé en disant ceci : «La dépigmentation tue.»
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