Grâce à Wikileaks, on en sait un peu plus sur l'affaire des armes iraniennes livrées à la Gambie. Alors que les autorités affichaient des mines de vierges effarouchées en novembre 2010, un télégramme de l'ambassade des Etats-Unis à Dakar daté du 9 mai 2008 rendant compte d'une conversation qui a eu lieu le 7 du même mois, montre que le Sénégal savait tout...et n'a pas agi.Le Sénégal savait dès le mois de mai 2008 que l'Iran fournissait des armes à la Gambie.
C'est la principale information d'un câble diplomatique envoyé par l'ambassadeur des Etats-Unis à Dakar, sur la base d'une discussion entre son conseiller politique, Jay Smith en l'occurrence, et Momar Guèye, directeur de la Division des affaires africaines et asiatiques du ministère sénégalais des Affaires étrangères. Dans ce télégramme, consultable sur le lien wikileaks.org/cable/2008/05/08DAKAR539.html, le fonctionnaire sénégalais confie que Dakar est «préoccupé» par les efforts diplomatiques déployés par l'Iran pour entretenir une coopération sécuritaire avec la Gambie. Selon lui, «le Sénégal est inquiet des armes que l'Iran a fournies à la Gambie.
Étant donné que la Gambie est encerclée par le Sénégal, contre qui peut-elle bien s'armer ? Le Sénégal a exprimé cette préoccupation en termes clairs aux Iraniens». Lorsque Jay Smith lui demande à quel niveau cette préoccupation a été exprimée, le fonctionnaire sénégalais répond: «Le Président Abdoulaye Wade et Cheikh Tidiane Gadio (alors ministre des Affaires étrangères) s'en sont ouverts à leurs homologues respectifs». Momar Guèye ajoute aussi : «Le gouvernement iranien devrait se préoccuper des affaires sénégalaises d'autant que l'Iran souhaite tirer parti des excellentes relations entre le Sénégal et les puissances occidentales, surtout que le gouvernement iranien souhaite briser son isolement diplomatique».
Dans la deuxième partie du télégramme, le conseiller politique américain demande à Momar Guèye des informations d'une part sur les relations sécuritaires entre le Sénégal et l'Iran et, d'autre part, sur la signature d'un accord de coopération militaire entre les deux pays. Dans sa réponse, Momar Guèye affirme «ne pas connaître les termes de cet accord, parce que les discussions ont été menées par le ministre des Forces armées». Cependant, «cet accord porte essentiellement sur des programmes de formation», ajoute Momar Guèye. La fin du télégramme est consacrée à des commentaires sur cet entretien entre les deux hommes, axés sur trois points.
D'abord, le diplomate américain indique qu'«il est difficile de croire que Momar Guèye ignore les termes de l'accord de défense avec l'Iran». Ensuite, le commentaire fait état «d'une reprise en main à l'époque du dossier iranien par le Président Abdoulaye Wade, qui y a associé le ministre Cheikh Tidiane Gadio, ainsi que de très proches conseillers à la présidence».
Enfin, Jay Smith a abordé le cas Karim Wade avec Momar Guèye. La question du diplomate américain faisait suite à «des rumeurs persistantes sur le rôle du ministre d'Etat comme intermédiaire entre les deux pays». Selon Jay Smith, Momar Guèye a répondu un tantinet frustré : «Il (Karim Wade) est partout et son rôle n'est pas clair». Le contenu de ce télégramme remet en question l'attitude des autorités sénégalaises depuis la révélation de l'affaire dite des armes iraniennes commandées par la Gambie. L'opinion publique a découvert cette affaire après la saisie le 27 octobre 2010 dans le port de Lagos au Nigeria d'une cargaison d'armes en provenance d'Iran et à destination de la Gambie. Le Nigeria avait sonné l'alerte et saisi le Conseil de sécurité, alors que les autorités sénégalaises semblaient tomber des nues. En réaction, Dakar rappelle son ambassadeur à Téhéran pour consultation.
Le président Mahmoud Ahmadinejad dépêche alors son ministre des Affaires étrangères à Dakar, avant de le limoger, à la surprise générale, alors qu'il était encore dans la capitale sénégalaise. Quelques jours plus tard, le Sénégal renoue avec l'Iran. Alors qu'on attendait une normalisation, le Sénégal se fonde sur un rapport de l'Etat-major des armées pour rompre toutes relations avec l'Iran le 22 février dernier.
À l’égard de la Gambie, le gouvernement sénégalais a choisi, malgré des éléments accablants, de remettre sur pied un secrétariat permanent chargé de gérer des projets communs et de sécuriser la frontière. Aujourd'hui, il semble évident que la révélation de l'affaire a contraint le gouvernement à réagir d'une façon pour le moins singulière, ponctuée de tergiversations et de mensonges. L'inaction depuis au moins mai 2008 est inacceptable, tout comme la réaction empreinte de surprise et d'inquiétude exprimée dès la révélation de l'affaire.
Plus surprenant encore, le ministère des Affaires étrangères n'a pas jugé utile de saisir la Cedeao. En vertu du moratoire sur l'importation, l'exportation et la fabrication des armes légères en Afrique de l'Ouest, signé en 1998 et paraphé par tous les pays de la sous-région, notamment Abdou Diouf pour le Sénégal et Yahya Jammeh pour la Gambie, aucun pays ne peut importer des armes sans demander au Comité exécutif une exemption de l'application du moratoire. Une attestation est délivrée en cas d'accord, dans laquelle sont exposées en annexe la nature des armes et leurs quantités, mais aussi un exposé des motifs pour lesquels les équipements sont achetés. Si les autres pays signataires du moratoire n'émettent aucune objection, l'attestation d'exemption de l'application du moratoire est alors accordée.
Des pays comme la France exigent désormais ce document dans toute commande passée par un Etat membre de la Cedeao.Selon les rapports de la Délégation générale à l'Armement de la France, le Sénégal a acquis entre 2000 et 2009 du matériel (transmissions et contre-mesures, optronique, imagerie, drones, simulateurs, véhicules à roues et chenilles, missiles -hors antichars-, fusils, lance-roquettes, instruments de détection et de protection mortiers etc.) dans le respect du moratoire signé en 1998. Pourquoi le Sénégal n'a-t-il pas saisi la Cedeao, se contentant d'attendre le rapport du Conseil de sécurité (qui n'est toujours pas connu) et de rompre les relations avec l'Iran ?
30 Commentaires
Mameediarra
En Septembre, 2011 (13:15 PM)Ibnalmaktoum
En Août, 2022 (12:14 PM)A
En Septembre, 2011 (13:21 PM)Xxx3
En Septembre, 2011 (13:41 PM)Pisco44
En Septembre, 2011 (13:48 PM)Dial Le Rebelle De La Realite
En Septembre, 2011 (13:51 PM)Galimatias
En Septembre, 2011 (13:58 PM)Tata
En Septembre, 2011 (14:00 PM)tous ces responsables a la solde des américains seront démasqués.j'en vois qui tremblent actuellement.
d'autres noms sortiront aprés sogui diarisso, momar guèye etc...
Patisco
En Septembre, 2011 (14:04 PM)Vous n'êtes pas intelligent, vous êtes mieux encore !
Avec vous, le mot "éblouissant" retrouve ses lettres de noblesse.
La finesse de vos mots est l'adoucissant des nos torpeurs intellectuelles.
Comment faîtes-vous pour avoir une telle avance intellectuelle ?
Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour
Ndiaganio
En Septembre, 2011 (14:05 PM)Même 100 ans de recherche génétique ne pourrait permettre de créer quelqu'un d'aussi parfait que vous !
De toutes les merveilles connues, une seule fait l'unanimité : vous, ce sublime modèle de perfection.
Si certains prennent plaisirs à chercher vos infimes défauts, c'est pour mieux oublier leurs incommensurables lacunes.
Mbeugue Beuré Bagne Baré , vive wade et ses alliés 75% au premier tour
Scienceur
En Septembre, 2011 (14:23 PM)Xooleen Naar Yi
En Septembre, 2011 (14:49 PM)Rickey Singh
Sunday, September 04, 2011
WHILE the warplanes of the North Atlantic Treaty Organisation (NATO) continue to facilitate the anti-Moammar Gadhafi rebel forces to take full control of Libya, there are increasing reports of racist killings and torture against black Africans accused of being mercenaries of the deposed Libyan president.
The atrocities had become widespread enough by early last week for the African Union (AU) to officially refuse to recognise the NATO-backed National Transitional Council (NTC), currently in the process of transforming itself into the "new government" of Libya, functioning from the capital, Tripoli.
Last Tuesday, The Guardian (UK) posted an articled by Richard Seymour titled 'Libya's spectacular revolution has been disgraced by racism' in which he lamented that "the murder of black men in the aftermath of the rebellion speaks of a society deeply divided for decades by Gadhafi..."
By last Friday, the well-known Caribbean thinker and economist, Professor Norman Girvan, was noting on his respected website the disturbing concern that "we do not know what is Caricom" in reference to the racist-fuelled killings of black Africans in Libya, a nation in North Africa.
But nine days earlier, on August 23, the Caribbean Media Corporation (CMC) was reporting Caricom's current chairman, Prime Minister Dr Denzil Douglas of St Kitts and Nevis, as observing that the "international community also welcomed the rebels' dramatic advance after six months of fighting" and (he) urged Gadhafi to surrender and avoid a bloodbath.
"The situation in Libya," said Dr Douglas, "provides a lesson in democracy for the Caribbean. We have seen in countries where democracy has been absent, where people have been yearning for full freedom of expression from the Government that they would want to represent them, and eventually this has led to bloodshed as we have seen over the last six months in various Arab countries."
PM Douglas on 'democracy'
It is a challenging observation from Prime Minister Douglas, and it is to be wondered whether there had been any prior consultation with his fellow Heads of Government, given the controversial circumstances of NATO's involvement in "regime change" in Tripoli following the subsequently established abuse of a so-called "no-fly zone" resolution approved by the UN Security Council by majority vote.
Dr Douglas, who hosted the 32nd annual summit of Caricom Heads of Government last July in Basseterre, would have been fully conscious of the community's general sentiment on the Libyan crisis as briefly summarised in a single paragraph in the official communiqué.
Under the title 'The Situation in Libya', the communiqué stated: "Heads of Government deplored the increasing loss of innocent life as the conflict in Libya becomes drawn-out. They called for a ceasefire as well as the early convening of negotiations. In this regard, they expressed support for the African Union in the search for a peaceful resolution of the dispute."
It is not known whether this stated position was formally drawn to the attention of the UN secretary general, or was simply done for the record. The reality, however, is that NONE of the governments that chose to make use of NATO's military power to achieve regime change in Tripoli — under the fig-leaf explanation of "protecting civilians" — had shown ANY interest in a ceasefire to give "peaceful resolution" a chance. Instead, in the face of the "war" rhetoric of the governments in London and Paris in particular — where, incidentally, racism against black immigrants has become a more controversial issue — total contempt has been demonstrated by the western powers for any idea of "peaceful negotiations" in preference for "regime change", even if it meant taking out Gadhafi dead or alive.
Caricom, after all, includes member governments that have diplomatic relations with Libya under Gadhafi. It also has a collective institutional relationship with the AU. Consequently, there seems to be a moral obligation on Caricom's part to now also speak out against the racist killings and atrocities against black Africans in Libya — even if our community does not wish to side with the AU in withholding recognition of the NATO-backed Transitional Council as the new government in Tripoli.
Black at bad time
According to media reports (some with graphic images), many of the murdered and wounded victims — going by their physical appearance — have been savaged. And there has been NO proof of being, as claimed, "mercenaries" fighting to maintain Gadhafi's already 42 years of dictatorial power.
As reported by the Guardian's Seymour, "this is a bad time to be a black man in Libya". He was quoting a report by Channel 4 News last Sunday, even as Ken Sengupta of The Independent newspaper was commenting on some 30 bodies lying decomposed in Tripoli, the majority of them black, allegedly "mercenaries of Gadhafi".
For his part, Chika Onyeani, publisher and editor-in-chief of the African Sun Times, in analysing why the African Union "is right not to recognise the Libyan rebels", declared that "the rebels need to account for the killings of black Africans, not for the pretensions of 'confusing them as mercenaries hired by Gadhafi', but because of the anti-black, racist and innate hatred of black Africans, even though there are a million dark Africans who are Libyan citizens and are maltreated as well.
None of this may be of interest to Caricom governments if they do not take time to properly inform themselves of some of the harsh, unpleasant realities of the NATO-backed Transitional Council and foreign armed rebels that have spent the past six months pursuing a very costly, bloody "regime change" in Libya.
The community's latest position as articulated by its chairman, Dr Douglas, appears quite flawed and ought to be revisited.
Bro
En Septembre, 2011 (14:49 PM)Arrêtez de vous attaquez à la Gambie!! Yaya n'est pas assez fou pour s'attaquer au Sénégal, d’ailleurs ce que vous ne savez pas c'est qu'il est lui même sénégalais!! ...Du moins tant que la Casamance reste partie intégrale du Sénégal.
Buju Banton
En Septembre, 2011 (14:50 PM)Il est clair qu'ils n'ont pas ete a bonne ecole pour le metier qu'ils occupent
Les personnes qualifiees ne sont pas aux places qu'il faut
C'est ce qui explique toutes ces series de scandales
Ils tatonnent et ils improvisent
Ils sont a des annees lumieres d'etre des professionnels
C'est ca le sous developpement
Anti-xeme
En Septembre, 2011 (14:55 PM)Diop
En Septembre, 2011 (15:22 PM)Bossoudiambour Mcallen Taxas
En Septembre, 2011 (15:35 PM)Claass
En Septembre, 2011 (15:42 PM)Karabane
En Septembre, 2011 (15:51 PM)Bossoudiambour
En Septembre, 2011 (15:53 PM)Wakh Deugu
En Septembre, 2011 (16:03 PM)Mandiamé
En Septembre, 2011 (16:22 PM)Le conseil à ce gouvernement sera,: << Dans le cosmos (et au jumement dernier de chacun dans sa tombe), le loi veut que: la lumière attire la lumière et l'ombre attirera l'ombre>>.
Ce qui veut dire que, le jugement dernier en lui même n'existe pas car la loi de Dieux est principe ABSOLU: '' Les semblables s'attirent''. On ne peut pas être sale et vouloir se rendre dans la propreté absolue!!! C'est une abération. La RELIGION (le chemin vers DIEU) est d'une LOGIQUE parfaite.
L'humain est lui lui même juge de son Paradis/Enfer.
Soldier
En Septembre, 2011 (16:29 PM)Yazz
En Septembre, 2011 (16:30 PM)Lion
En Septembre, 2011 (16:36 PM)Arphan
En Septembre, 2011 (16:46 PM)Siga Diouf
En Septembre, 2011 (18:23 PM)Lion
En Septembre, 2011 (19:39 PM)Ely
En Septembre, 2011 (21:36 PM)PAUVRE CASAMANCE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Gov Bi Doxxul
En Septembre, 2011 (00:51 AM)Diplomatie
En Septembre, 2011 (09:10 AM)apres la pluie le beaau temps mais avant la pluie la canicule!!!!
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