Après la hausse du budget de la Commission électorale nationale autonome (Cena) de plus de 300 millions, c’est la décision des autorités de procéder à une baisse de plus de 3 milliards sur celui du ministère de l’Intérieur pour l’année 2010 qui intrigue. Comme pour en rajouter aux interrogations des observateurs, Bécaye Diop annonce le démarrage de la révision des listes électorales dès le mois de janvier de l’année prochaine.
Le moins que l’on puisse dire est que le passage du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée nationale, samedi dernier, n’est pas passé inaperçu. Et pour cause. Bécaye Diop, qui était venu défendre le budget de son département pour l’exercice 2010, a annoncé le démarrage, dès janvier, de la révision des listes électorales. «Je l’ai dit au ministre du Budget pour qu’on puisse trouver des moyens», a-t-il souligné devant les députés. Avant de brandir l’argument de la nécessité de revoir la cartographie électorale, pour justifier sa décision. Et le successeur de Cheikh Tidiane Sy de voir le budget de son ministère amputé de plus de 3 milliards de FCfa, passant de 41 351 396 120 CFA à 38 192 247 280 FCfa. Là-dessus, le ministre évoque, pour expliquer cette baisse, la non-réduction des crédits alloués à l’organisation des élections locales de mars 2009.
Des gestes qui éveillent les soupçons
Malgré les explications officielles, le jeu de yo-yo des pouvoirs publics pose moult questions qui sont restées, jusqu’ici, sans réponses. Il y a d’abord la hausse du budget de la Cena qui passe de 1,4 à 1,7 milliard de FCfa en 2010, alors qu’officiellement, aucune élection n’est prévue l’année prochaine. Il y a, ensuite, la précipitation sur le démarrage de la révision des listes électorales. Sur cette question, il semble que les pouvoirs publics sont animés par un souci de revoir la cartographie électorale qui leur est défavorable depuis la «victoire» de Benno lors des Locales de 2009. Autrement dit, Me Wade est à la recherche d’éléments qui lui permettraient de mieux identifier les zones qui lui sont défavorables, afin de mieux repartir à leur reconquête. Et, fidèle à sa réputation de «bête politique», le voilà qui procède à une «coupe» de plus de 3 milliards sur le budget du ministère chargé de l’organisation des élections. Mais, là encore, le geste ressemble plus à une ruse destinée à endormir Benno, pour mieux manœuvrer dans l’optique de la tenue probable d’un scrutin dans un ou deux ans.
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